La ministre wallonne de la Santé « personnellement favorable » à une modification de la loi pour le remboursement des séances de logopédie
Il y a plus de dix ans que les associations s’occupant des personnes en situation de handicap réclament une suppression de cette condition de QI, estimant que le seuil fixé à 86 a été déterminé arbitrairement.
La ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale (PS), s’est dite « personnellement favorable » à une modification de la loi qui fixe un QI minimum pour le remboursement des séances de logopédie des enfants.
Ces derniers « doivent pouvoir bénéficier d’une réponse adéquate en fonction de leur situation et ceci indépendamment d’un critère de QI: tantôt de la logopédie monodisciplinaire; tantôt un accompagnement multidisciplinaire », a affirmé la ministre alors qu’elle était interrogée en commission du parlement régional, mardi, par la députée des Engagés Mathilde Vandorpe. « Il y a plus de dix ans que les associations s’occupant des personnes en situation de handicap réclament une suppression de cette condition de QI. Force est de constater que ce seuil de 86 a été déterminé arbitrairement », a admis Christie Morreale.
« Lors des discussions à la Chambre le 29 février dernier, un amendement a été déposé par Catherine Fonck (Les Engagés) pour supprimer cette condition de QI. J’y suis personnellement favorable et j’ai déjà eu l’occasion de le dire au ministre fédéral de la Santé, Franck Vandenbroucke, fin mai, lors d’une conférence interministérielle consacrée au handicap », a ajouté la ministre.
L’amendement des Engagés a finalement été rejeté par la majorité fédérale mais Frank Vandenbroucke a promis de revenir avec une proposition dans les six semaines. À l’heure actuelle, les frais de logopédie ambulatoire ne sont pas remboursés si les enfants ont un quotient intellectuel inférieur à 86 ou s’ils souffrent d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA), assimilé à une affection psychiatrique selon la nomenclature de l’Inami. La ministre wallonne de la Santé est par ailleurs revenue sur la situation des Centres de revalidation ambulatoire financés par l’Aviq depuis la 6e réforme de l’Etat.
Sur les 19 centres wallons, 7 sont davantage spécialisés dans la prise en charge des bénéficiaires de moins de 19 ans présentant un retard mental avec un QI inférieur à 70 et des bénéficiaires de moins de 19 ans avec troubles complexes du développement.
La capacité d’accueil globale de ces centres, situés dans le Hainaut et en province de Liège, est de 80.490 heures de prise en charge par an. « À l’heure actuelle, tous ces centres atteignent les capacités maximales fixées dans leurs conventions. Mais celles-ci sont anciennes et doivent être adaptées », a souligné Christie Morreale.
A cette fin, un groupe de travail a été mis en place en décembre 2023. Il est chargé de revoir le modèle de convention tant en ce qui concerne le public cible que les conditions de prise en charge au sein du centre, le nombre de séances à mettre en place dans les groupes cibles et enfin le financement. « De telles réflexions prennent du temps. Ce travail devrait néanmoins aboutir d’ici la fin de l’année 2024 », a conclu la ministre.