Épidémie de bronchiolite : « Dire que c’est du jamais vu n’est pas exact » (Vandenbroucke)
Le ministre fédéral de la Santé publique a voulu rassurer à propos de l’épidémie de bronchiolite. Les tests positifs enregistrés restent inférieurs à ceux des hivers avant le Covid.
Le ministre fédéral de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit) s’est montré rassurant mardi à propos de l’épidémie de bronchiolite causée par le VRS qui touche la Belgique. « Dire que c’est inédit, du jamais vu, ça ne me semble pas vraiment exact« , a-t-il déclaré en commission Santé de la Chambre, contestant des propos tenus fin novembre par plusieurs directions d’hôpitaux.
Les enfants de moins de deux ans plus touchés
Pour appuyer son propos, le ministre a indiqué que les tests positifs au VRS enregistrés par les laboratoires dits « sentinelles » étaient inférieurs cette année par rapport aux hivers 2018-2019 et 2019-2020, soit les derniers hivers avant le déclenchement des vagues d’épidémie de Covid-19. Le seuil épidémique est toutefois bien dépassé depuis la mi-novembre et les infections sont bien plus importantes cette année que lors des deux hivers précédents. Cette année, elle touche des enfants de moins de 2 ans dans 70% des cas avec une proportion remarquable de jeunes adultes affectés. Le seuil épidémique n’est par contre pas (encore) atteint pour la grippe.
Pas de reports de soins
Frank Vandenbroucke n’a pas pour autant nié les difficultés rencontrées sur le terrain, parlant de « pression croissante ». A ses yeux, si l’épidémie de bronchiolite n’est pas inédite, elle doit être placée cette année dans un contexte de changements organisationnels consécutifs à l’émergence du Covid et au nombre d’admissions dues à cette nouvelle maladie. « La fatigue du personnel et la pénurie ainsi que les absences pour maladie sont des facteurs qui jouent », a-t-il ajouté. Toutefois, « pour l’instant, le Hospital & Transport Surge Capacity Committee (HTSC) n’a reçu aucun message quant à des reports de soins ou un appel à la régulation fédérale, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de contacts avec les hôpitaux. »
Le port du masque dans les transports
Le ministre a par ailleurs indiqué qu’il était trop tôt pour expliquer scientifiquement le retour du VRS, même si plusieurs hypothèses circulent dont le fait que la population a observé des « comportements plus cohérents » ces deux dernières années : distanciation, port du masque buccal, hygiène de mains. Pour le moment, ces mêmes comportements sont encouragés pour éviter la propagation de la bronchiolite. « Si vous vous sentez malade, restez chez vous. Si votre enfant se sent malade, gardez-le chez vous », a exhorté M. Vandenbroucke, conseillant également le port du masque dans les transports en commun. Quant au port du masque dans les hôpitaux, le ministre indique avoir demandé l’avis des experts. Et « ils m’ont dit: ‘attendez, ce n’est pas le moment’. » Enfin, un avis du Conseil Supérieur de la Santé devrait être bientôt publié à propos de la vaccination contre la bronchiolite.