Dépistage du cancer du poumon : les autorités sont-elles prêtes à débourser 20.000 euros par année de vie en bonne santé ?
Dépistage du cancer du poumon : les autorités sont-elles prêtes à débourser 20.000 euros par année de vie gagnée en bonne santé ? © Getty Images

Dépister le cancer du poumon comporte de « sérieux inconvénients », selon le KCE

Dépister le cancer du poumon chez les personnes à haut risque, comme les gros fumeurs et ex-fumeurs, comporte des avantages mais également de « sérieux » inconvénients nécessitant notamment que les autorités soient prêtes à débourser plus de 20.000 euros par année de vie gagnée en bonne santé, selon une étude du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) publiée jeudi.

Le cancer du poumon, première cause de mortalité oncologique en Belgique, est souvent diagnostiqué à un stade avancé, lorsque les chances de guérison sont très limitées. Le dépistage du cancer du poumon permet d’abaisser la mortalité par cancer du poumon de 21% et la mortalité générale de 5% chez les personnes qui y participent. De plus, selon les calculs du KCE, réaliser 3 dépistages chez 1.000 personnes à risque éviterait 3 décès par cancer du poumon après 10 ans.

Mais ce dépistage présente aussi des inconvénients. Certains participants subiraient inutilement des examens invasifs après des résultats faussement positifs. D’autres seraient diagnostiqués et traités pour des tumeurs à évolution lente qui n’auraient sans doute jamais représenté de danger (surdiagnostic), avance le KCE. L’exposition répétée aux rayons, même à faible dose, comporte également un léger risque cancérigène à long terme.

« 20.000 euros par année de vie gagnée en bonne santé : les autorités sont-elles prêtes ? »

Au final, réaliser un tel dépistage en Belgique coûterait 18.530 euros par année de vie gagnée en bonne santé. « Le dépistage du cancer du poumon peut dont être coût-efficace si les autorités sont prêtes à payer plus de 20.000 euros par année de vie gagnée en bonne santé », chiffre le KCE. 

Selon le centre d’expertise fédérale, « il appartient maintenant aux décideurs politiques de poser un choix mûrement réfléchi sur la base de ces données et d’éventuels autres facteurs ». Le KCE préconise que les autorités examinent au préalable dans quelle mesure le groupe-cible serait disposé à participer au dépistage après avoir été correctement informé de tous les avantages et inconvénients. Enfin, il convient d’évaluer en amont l’impact du dépistage sur le budget de la santé et sur le système de soins.

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