Tucuman
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Argentine: trois morts d’une pneumonie mystérieuse

Le Vif

Trois personnes sont décédées depuis lundi à Tucuman dans le nord-ouest de l’Argentine, des suites d’une pneumonie sévère, « d’origine inconnue », des cas extrêmement localisés autour d’une même clinique, et pour lesquels Covid, influenza notamment ont été écartés.

Neuf cas au total, dont huit membres du personnel soignant de la même clinique privée de San Miguel de Tucuman, dit Tucuman (1.300 km de Buenos Aires) ont été recensés, avec des symptômes apparus entre le 18 et le 23 août, a indiqué en conférence de presse jeudi le ministre provincial de la Santé Luis Medina Ruiz.

Deux membres du personnel soignant sont décédés lundi puis mercredi, et le ministre a annoncé jeudi le décès d’une troisième personne, une femme de 70 ans qui était patiente dans cette même clinique privée, ou elle avait subi des interventions chirurgicales. Cette patiente « avait été opérée pour un problème de vésicule biliaire puis réopérée deux fois. Dès lors, il y a eu un tableau d’infection pulmonaire qui coïncide avec l’apparition (des symptômes) chez les autres », a-t-il précisé. Cette patiente pourrait « en principe être la +patiente zéro+, mais c’est à l’examen ».

Ni le covid, ni la grippe

Des examens approfondis sont en cours au Laboratoire argentin de référence, l’Institut Malbran à Buenos Aires, et des résultats étaient attendus d’ici la fin de la semaine. Mais d’ores et déjà, Covid, grippe, influenza de type A et B, et hantavirus (transmis par les rongeurs) notamment ont été écartés, avait indiqué mercredi M. Ruiz Medina.

Les symptômes communs sont « un état respiratoire sévère avec pneumonie bilatérale, et une imagerie très similaire au Covid, mais cela a été écarté », avait-il aussi signalé. « La plupart ont commencé par des vomissements, une forte fièvre, une diarrhée et des courbatures, avec une évolution plus complexe chez certains », a-t-il précisé jeudi.

Agressive, mais peu transmissible  ?

Sur les six patients atteints, quatre sont hospitalisés avec des symptômes plus ou moins graves, deux autres sont suivis à l’isolement à domicile. Les trois nouveaux cas révélés jeudi sont ceux d’une aide-soignante et d’une infirmière quadragénaires, et d’un infirmier de 30 ans avec des comorbidités.

A la suite du déclenchement du foyer, une « recherche intense de tout le personnel de santé » de la clinique a été lancée aux fins de suivi, a précisé M. Ruiz Medina. Mercredi, il avait spéculé que l’origine de la pathologie pourrait être un agent infectieux, mais que n’étaient pas exclues « des causes toxiques, ou environnementales« . Aussi des analyses sont également en cours sur l’eau et les systèmes de climatisation de l’établissement. « Jusqu’à présent, nous n’avons rien trouvé qui nous permette de savoir la cause de l’épidémie. Comme nous ne savons pas en quoi elle consiste, nous ne connaissons pas bien l’évolution », a-t-il déclaré.

Il a toutefois souligné mercredi qu’aucun cas n’avait été recensé chez les contacts rapprochés des patients à ce jour, une « nouvelle positive selon lui ». Une première observation est qu' »il ne s’agirait pas d’une maladie qui entraîne une transmission de personne à personne, du fait que les contacts étroits de ces patients ne présentent aucun symptôme », a expliqué le président du Collège médical de la province de Tucuman, Hector Sale, cité dans le quotidien La Gaceta de Tucuman. Tout en exprimant son « inquiétude » pour une pathologie manifestement « agressive ».

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