Un stylo pour la vie
Un Montblanc, ce n’est pas qu’un simple stylo ! La marque a déjà écrit au fil des années bien des pages d’histoire… qu’elle aimerait encore volontiers contresigner. Raison pour laquelle Le Vif Information Services l’a reprise dans son dossier sur les marques iconiques.
Un banquier et un ingénieur : ce ne sont pas des professions que l’on associerait a priori avec une marque de stylos. Pourtant, l’histoire étant plus souvent faite de hasards que de logique, ce sont bien le banquier hambourgeois Alfred Nehemias et l’ingénieur berlinois August Eberstein qui fondent en 1906 un commerce de stylos-plumes, conçus sur un modèle à la fois sobre et pratique grâce à son réservoir d’encre intégré. L’entreprise est baptisée Simplizissimus-Füllhalter – un nom passablement difficile à prononcer qui sera simplifié plus tard en Simplo Filler Pen Co.
Un beau soir de 1909, alors que les deux fondateurs jouent aux cartes avec quelques amis, l’un d’eux compare dans un accès d’inspiration poétique le stylo-plume, summum du matériel d’écriture de l’époque, au plus majestueux sommet des Alpes. Un an plus tard, le nom devient marque déposée : le stylo Montblanc est né. Ses caractéristiques distinctives ? Son capuchon au bout arrondi arborant une étoile à six branches, symbole du pic alpin enneigé, et le nombre 4810, gravé sur chaque exemplaire depuis 1929, qui fait référence à l’altitude… du Mont Blanc, évidemment !
Ses caractéristiques distinctives ? Son capuchon au bout arrondi arborant une étoile à six branches, symbole du pic alpin enneigé, et le nombre 4810, qui fait référence à l’altitude… du Mont Blanc, évidemment !
Le Meisterstück est un modèle au design intemporel qui pulvérisera les ventes pendant plusieurs décennies – surtout lorsque la marque décide, à partir de 1935, de le vendre avec une garantie à vie. En 1952 lui succède le légendaire Meisterstück 149, l’instrument d’écriture le plus réputé et apprécié au monde. Le modèle entre dans l’histoire lorsque le président américain John F. Kennedy prête son exemplaire à Konrad Adenauer pour la signature d’un Livre d’Or, évitant une humiliation au chancelier allemand qui avait oublié son propre stylo… La marque compte toutefois encore bien d’autres fans célèbres, dont George W. Bush, Obama, Diane Keaton, Donald Trump, la reine Elizabeth d’Angleterre ou Johnny Depp. En 2011, elle a même eu l’insigne honneur de dessiner un stylo-plume spécial pour la signature de l’acte de mariage d’Albert II de Monaco et de Charlene Wittstock.
Le Montblanc survivra-t-il à l’ère numérique ? À une époque où la communication est dominée par l’e-mail et les médias sociaux, l’écriture manuscrite semble vouée à disparaître. Pourtant, l’entreprise reste manifestement confiante : non contente d’apporter son soutien à plusieurs programmes artistiques et culturels, elle cède plus d’un million de dollars par an à l’Unicef dans le cadre de diverses campagnes d’alphabétisation et lance chaque année depuis 1992 deux éditions limitées, souvent dédiées à une personnalité historique. Un Montblanc, aujourd’hui, c’est une manière d’affirmer que l’écriture n’est pas morte !
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