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Profiter de la faiblesse de l’inflation

Les actifs risqués permettent de sortir du dilemme posé par la faiblesse des taux.

Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales des pays développés ont injecté énormément de liquidités afin de stimuler leurs économies chancelantes. L’effet de bord de la création de cette masse monétaire était une augmentation des cours tant pour les actions que pour les obligations lorsque cette liquidité massive a trouvée sa voie vers les marchés financiers.

 » En dépit de cette augmentation massive de la masse monétaire, nous ne pouvons pas constater un niveau visé d’inflation dans les pays développés « , constate Marc Danneels (Chief Investment Officer chez Beobank).

Et pourtant, les banques centrales visent un objectif d’inflation aux alentours de 2%.  » Une inflation à un niveau de 2% agit comme une sorte de lubrifiant pour l’économie : une inflation de 2% suffit pour inciter les consommateurs à ne plus différer leurs achats, sans en même temps trop éroder leur pouvoir d’achat « .

Tendances diverses

Depuis quelques années, il semble y avoir quelques tendances qui freinent l’inflation. Les pressions inflationnistes sur le marché du travail restent faibles et bien que le taux de chômage continue de baisser régulièrement, cela n’a pas d’impact significatif sur la hausse des salaires.  » L’hypothèse la plus communément admise est que le marché du travail a drastiquement changé de visage ces dernières années, avec une économie qui est de plus en plus décentralisée, et dans un contexte de plus en plus globalisé « , indique encore Marc Danneels.  » Les emplois sont de plus en plus flexibles et des travailleurs combinent souvent plusieurs emplois « . Tous ces éléments causent peu de pression inflationniste sur les salaires.

Les nouvelles technologies jouent également un rôle majeur dans ce contexte, notamment par l’omniprésence d’internet dans notre vie de tous les jours. Les géants du commerce en ligne au niveau mondial, comme Amazon ou Alibaba, ont sérieusement affecté la position des distributeurs traditionnels à fixer les prix qui subissent une forte pression de la part des nouveaux acteurs.

En Europe, on ne peut s’attendre u0026#xE0; un retour immu0026#xE9;diat u0026#xE0; un niveau d’inflation de 2%.

Sous pression

Enfin, le contexte démographique dans les économies occidentales constitue également un facteur qui perturbe la hausse des prix et l’inflation salariale. La plupart des grands détenteurs de capitaux appartiennent désormais à la génération des babyboomers, une population vieillissante qui a tendance à moins dépenser son argent que les générations plus jeunes.  » Ces dernières ont envie de dépenser davantage mais elles n’ont souvent pas le salaire qui leur permettrait de le faire « . En plus, cette génération de babyboomers dispose en moyenne d’un salaire plus élevé que la génération plus jeune par l’effet de l’ancienneté. La sortie progressive de cette partie d’employés en faveur de l’entrée de plus jeunes est de nouveau un facteur qui ralentit l’inflation salariale.

 » En prenant en compte l’ensemble de ces facteurs, dont aucun ne domine vraiment les autres, il est possible de comprendre pourquoi l’inflation a été faible ces dernières années « , constate encore Marc Danneels.  » En Europe, on ne peut s’attendre à un retour immédiat à un niveau d’inflation de 2%, à moins qu’un choc pétrolier mondial ou que des facteurs locaux commencent à jouer dans différents pays « .

Options

Dans un contexte où les taux d’intérêts restent à des niveaux proches de zéro, avec une inflation légèrement positive, les perspectives devraient rester déprimantes pour les investisseurs qui continuent à opter uniquement pour des placements sans risque comme les comptes d’épargne ou les bons de caisse.  » Par contre, ce contexte devrait rester favorable pour pratiquement toutes les formes d’investissements risqués « , constate Marc Danneels.  » Les actions restent intéressantes tant que la faiblesse de l’inflation s’accompagne de perspectives de croissance économique positive et d’une augmentation des résultats d’exploitation. Une diversification de ses avoirs entre des actifs présentant différents niveaux de risque peut donc être une option intéressante dans ce contexte « .

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