Le segment SUV continue à croître
Ils furent catalogués comme monstres sur roues énergivores, pollueurs et même dangers potentiels pour les autres usagers de la route. Mais les clients ne s’en sont pas laissés compter: sur un marché de l’automobile en repli, les ventes de SUV augmentent d’année en année et cette hausse n’est pas près de se terminer.
« Le SUV fait désormais partie intégrante du paysage de nos routes », estime Joost Kaesemans, porte-parole de la fédération belge de l’automobile Febiac, qui analyse la poursuite de la forte croissance – plus 44,79 % sur les cinq dernières années – du segment SUV dans notre pays. « Les SUV représentent une alternative intéressante aux berlines dont ils sont dérivés. Ils partagent les mêmes pièces et motorisations et se situent dans la même gamme de prix et de taxation. Ils se distinguent des voitures de tourisme classiques par leur image jeune et dynamique. Dans l’esprit des gens, ils sont synonymes d’aventure, de vacances et de loisirs. Si l’on examine les statistiques d’immatriculation, force est de constater que la majorité des acheteurs de SUV n’est pas intéressée par le hors-piste. Seule une petite minorité opte en effet pour une transmission intégrale. » Pour certains des modèles les plus vendus, la transmission intégrale n’est même pas optionnelle. Dès lors, le SUV est un concept très vaste qui recouvre différentes réalités.
Les constructeurs anticipent la critique
Voici quelques années encore, les monovolumes étaient bien positionnés sur le marché, mais ils perdent désormais massivement des clients au profit des SUV. Joost Kaesemans (Febiac): « Les monovolumes représentent des voitures familiales spacieuses et pratiques, mais sont perçus comme l’auto de ‘papa et maman’. Dans un monde où la symbolique règne en maître, leur image les pénalise, le client les considérant comme démodés. Or celui-ci a toujours le dernier mot! »
Naguère encore, les SUV étaient qualifiés de monstres sur roues énergivores et pollueurs, de même que de dangers potentiels pour les autres usagers de la route. Mais l’opinion publique n’a pas adhéré à cette opinion.
Joost Kaesemans: « Je ne peux pas nier que certains médias se sont opposés au phénomène du SUV – en partie à raison, en partie à tort, comme c’est en général le cas. Les constructeurs automobiles ont entendu ces critiques et ont demandé à leurs ingénieurs et designers de prendre en compte les remarques des conducteurs. Si l’on compare la nouvelle génération de SUV à la précédente, on constate un monde de différences. Le design est devenu une priorité, l’aspect massif a fait place à un look musclé associé à des lignes fluides. Ce faisant, le coefficient de traînée a fortement diminué, ce qui s’est traduit, grâce également à une réduction sensible du poids, par une baisse de la consommation qui atteint désormais un niveau proche de celui de la berline. Ces SUV consomment moins, sont moins lourds et émettent moins de CO2.Dans ce domaine également, la différence entre un SUV et une berline s’avère pratiquement inexistante. Tous ces éléments ont permis de faire taire la critique et font que, désormais, près d’une nouvelle immatriculation sur cinq dans notre pays concerne un SUV. »
Le SUV accroît le sentiment de sécurité
Les SUV présentent non seulement un look jeune et dynamique, mais offrent aussi toute une série d’avantages et de qualités que ne possède pas une berline ou un break. C’est ainsi qu’il est plus facile de monter et de descendre du véhicule. Grâce à une position d’assise plus relevée, le conducteur et le(s) passager(s) ont une meilleure vision de la circulation et se sentent davantage en sécurité. C’est surtout auprès des femmes et des personnes âgées que ce sentiment subjectif de sécurité joue un rôle important dans le choix d’un nouveau véhicule.
Joost Kaesemans: « La nouvelle génération de SUV se révèle aussi très sécurisante d’un point de vue objectif. Si l’on compare leur distance de freinage à celle d’une berline, la différence est minime. Du fait de leur construction spécifique, ils offrent en outre aux usagers faibles une meilleure protection en cas de collision. Comme un espace supplémentaire est prévu entre le capot du moteur et le bloc moteur, le risque de blessure grave s’en trouve réduit. L’espace supplémentaire fait office de tampon et absorbe les forces qui se libèrent. »
Croissance de 44,79 %
Etant donné qu’un SUV utilise les mêmes pièces et le même moteur que la berline dont il est dérivé, les performances, le comportement routier et le confort de conduite sont pratiquement identiques. Ces éléments confirment que les constructeurs ont pris en compte les remarques des clients qui ont dès lors opté pour le SUV. Le segment de niche d’autrefois s’est mué en une gamme de modèles à part entière, chacun pouvant y trouver son bonheur. Le SUV fait désormais preuve de dynamisme et de polyvalence, au point même de séduire également les femmes et les seniors. Le message a donc été reçu cinq sur cinq par le client, comme le prouvent les statistiques d’immatriculation: plus 44,79 % sur les cinq dernières années, ce qui veut tout dire.
Evolution des immatriculations de SUV sur 2010 – 2014
2010 : 62.686 (547.347*)
2011 : 74.446 (572.211*)
2012 : 75.231 (486.737*)
2013 : 84.272 (486.065*)
2014 : 91.022 (482.939*)
*Total des ventes de véhicules neufs
Sur une période de cinq ans, les ventes totales d’automobiles ont régressé de 64.408 unités (- 11,77%). Sur la même période, les ventes de SUV ont augmenté de 28.336 unités (+ 44,79%)
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