La conduite électrique, lauréate de la journée de tests de nos lecteurs
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Le samedi 3 septembre, les dix lectrices et lecteurs du Vif ainsi que leurs copilotes ont dû se lever tôt. Ils n’en étaient pas moins alertes et gais. Pourquoi n’auraient-ils pas été de bonne humeur? Ils ont eu l’opportunité d’incarner pendant une journée un professionnel des tests. Enthousiastes, les participants ont saisi cette chance des deux mains.
Le rendez-vous était fixé au siège principal d’Astara Western Europe, Pierstraat, à Kontich. L’hôte du jour, William Meerschaut, a fourni quelques explications à ceux qui n’avaient jamais entendu parler de la société : elle est née de la reprise d’Alcomotive par le groupe espagnol Astara, propriété de la famille Bergé. Alcomotive, une filiale d’Alcopa, qui appartient à la famille Moorkens, était l’importateur de Hyundai, Isuzu, Maxus, MG, Suzuki et SsangYong.
La rédaction n’a pas choisi ce nouveau groupe par hasard, pour la journée d’essais. Astara est active dans 19 pays et 3 continents et distribue 30 marques automobiles. Aucune autre société n’offre un spectre aussi large de modèles et de formes motrices, de l’essence au diesel en passant par l’hybride et le plug-in hybride, sans oublier le full electric et l’hydrogène. Astara Western Europe a de quoi satisfaire toutes les demandes.
Huit des dix participants découvraient la conduite d’une voiture électrique ou d’une auto à combustion hydrogène. Ils faisaient également connaissance avec les systèmes les plus modernes d’assistance et d’infotainment. Hyundai est une des marques les plus novatrices du monde. Le groupe sud-coréen occupe depuis peu la troisième place au classement des constructeurs qui vendent le mieux, dans le monde entier.
Bart Hendrickx, le responsable des relations publiques, a usé de tout son savoir et de toute son expertise pour familiariser les participants aux nouvelles technologies et leur insuffler assez d’assurance, au début de cette longue journée d’essais. Il a insisté sur le fait que l’objectif n’était pas de boucler des tours de circuit rapides mais de respecter les règles de la circulation. Les participants avaient le choix entre quatre routes préprogrammées dans le système de navigation.
Les participants avaient des professions et des profils très différents : médecin spécialiste, pharmacienne, infirmière ou dirigeant d’entreprise, ingénieur, product manager, chef d’équipe, comptable, fonctionnaire et chef de service au parlement européen. Une participante, Sofie Michiels, est parvenue à rouler avec dix des treize voitures proposées, une performance très applaudie. Les participants devaient effectuer un compte-rendu de chaque essai, en fin de journée. Quatre des dix participants étaient des femmes. Nous n’avons pas encore atteint une parité complète mais nous sommes en bonne voie.
Les voitures électriques sont les grandes lauréates de la journée. Les modèles complètement électriques de Hyundai, MG et SsangYong ont fait forte impression. Ce qui retient les participants de franchir dès maintenant le pas ? Le prix qu’un particulier doit débourser pour un véhicule électrique et le fait que l’extension du réseau de bornes de chargement est trop lente.
Liste des voitures testées
Modèles ICE
SsangYong Rexton, SsangYong Korando, SsangYong Tivoli, Isuzu DMax
Modèles hybrides
Suzuki Vitara, Suzuki S-Cross
Modèles plug-in Hybrid
Hyundai Tucson, Hyundai Santa Fe, MG EHS, Suzuki Across
Modèles Full Electric
Hyundai IONIQ 5, MG Marvel R, SsangYong Korando e-Motion
Modèle à l’hydrogène
Hyundai Nexo
« Une expérience passionnante et instructive, à recommander »
Nous vous proposons une synthèse des commentaires et des comptes-rendus des participants. Dirk Hoste saisit la balle au bond. « Ingénieur, je m’intéresse particulièrement aux technologies et je remercie Le Vif et Astara de m’avoir fourni l’occasion de découvrir les applications les plus récentes du marché automobile. Je conduis actuellement une Mercedes CLC de société, qui doit bientôt être remplacée. Je vais bientôt prendre ma retraite, ce qui signifie que ma prochaine auto ne sera plus une voiture de société. Une voiture électrique figure parmi les options, certainement après cette journée de tests. Les performances, la facilité de conduite et le confort de la Hyundai Ioniq 5 et de la MG Marvel R m’ont impressionné. Si je n’ai pas encore pris de décision définitive, c’est à cause du coût élevé d’une voiture électrique pour un particulier, qui ne jouit pas d’incitants fiscaux. En plus, pour pouvoir recharger le moteur en trois phases, je dois faire poser une nouvelle ligne électrique. J’ai lu sur le site Levif.be qu’une nouvelle sorte de batterie nettement plus performante que l’actuelle batterie au lithium-ion allait sortir. Il est sans doute préférable d’attendre quelques années et d’acheter une voiture à essence en attendant ? Parmi les hybrides plug-in, la Suzuki Across et la MG EHS ont ma préférence mais comme je l’ai dit, je n’ai pas encore pris de décision. »
Georges Jorge, chef d’entreprise retraité, a roulé toute sa vie en BMW -5 ou 7- mais il est las des grosses voitures. « Chaque fois que j’entre dans un parking souterrain, l’étroitesse des emplacements m’énerve. Je suis donc à la recherche d’une alternative à ma BMW 730d. Ma préférence va à une SUV compacte comme la Hyundai Tucson PHEV. Elle offre la même qualité qu’une marque allemande de luxe, elle est économe, sa conduite est confortable et bien automatisée. Je ne veux pas revenir à une boîte de vitesse manuelle. En outre, son prix est plus abordable que celui des marques allemandes. J’accorde une 9 sur 10 à la Tucson et je lui aurais donné un score encore plus élevé si elle avait eu un head-up display. La Suzuki S-Cross et surtout l’Across m’ont agréablement surpris. Elles sont moins futuristes et moins luxueuses que la Tucson mais n’en sont pas moins tout aussi valables. » Enfin, Georges Jorge, âgé de 74 ans, ne tarit pas d’éloges sur les articles informatifs et objectifs du Vif en général et de l’expert automobile du Vif.be en particulier, ce dont nous le remercions !
Sofie Michiels, infirmière en bloc opératoire d’un hôpital, a l’habitude de travailler sous pression. Elle est la seule participante à avoir pu tester 10 des 13 véhicules proposés. « Mon Audi A3 a 17 ans et il devient urgent de la remplacer mais j’ai reporté ma décision, ne sachant pas quel modèle choisir. Ca a changé grâce aux essais. La conduite électrique est une révélation pour moi. La MG Marvel R m’a séduite. Elle a de l’allure, elle permet une conduite souple et rapide et est solide. Un coup de foudre! Je sais que les voitures électriques ont un rayon d’action réduit et que notre pays est à la traîne au niveau des bornes de chargement mais cela ne me décourage pas. Dans les prochains jours, je vais passer chez un concessionnaire MG. Je vais quand même contrôler mon compte en banque avant. »
Catheline Mortelmans, pharmacienne, affirme avoir passé une journée instructive, grâce au Vif et à Astara. «J’ai une Audi A3 à moteur thermique. Je l’utiliserai tant que ce sera possible et autorisé. Je me prépare donc à l’avenir. C’est pour cela que j’ai posé ma candidature à ces essais. La découverte de la conduite électrique a été instructive et a abouti à une expérience de conduite fantastique. Mais notre pays est-il déjà prêt ? J’en doute. Je me suis donc focalisée sur les avantages et inconvénients des hybrides plus-in et en particulier de la Hyundai Tucson PHEV. Comment décrire ce véhicule, Je ne trouve qu’une expression : une force tranquille. Un design futuriste, la classe, une finition de qualité, un excellent confort de conduite et d’assise. Le modèle est un rien trop américain à mon goût. En revanche, l’assistant d’angle mort, projeté sur le tableau de bord par les images caméra, est tout simplement génial. C’est un instrument qui peut vraiment sauver des vies. »
« Les voitures électriques font la une et je suis donc enchantée d’avoir pu tester trois modèles différents », raconte Tristan Noelmans. Au quotidien, il roule en Audi A3. Envisagerait-il de passer à un véhicule à propulsion complètement électrique ? « L’expert professionnel m’a appris que la conduite électrique nécessitait un apprentissage. Je veux bien le croire mais ça ne change rien aux écueils rencontrés, comme une autonomie très limitée, un temps de chargement très long, une infrastructure lacunaire et un prix d’achat élevé. Tant que ces obstacles n’auront pas disparu, je préférerai une hybride plug-in, en guise d’intermédiaire. Ne me comprenez pas mal: j’ai apprécié le silence et les accélérations époustouflantes des trois voitures électriques, de même que la tranquillité de leur conduite. Je suis quelqu’un de très tactile et je n’apprécie pas l’extrême digitalisation actuelle, qui se fait au détriment de la maniabilité. Donnez-moi des boutons et des touches traditionnels. Mais je crains de mener un combat perdu d’avance. »
« Mon mari est un fervent lecteur du Vif, y compris des articles hebdomadaires du journaliste auto, depuis des années. En, fait, j’ai posé ma candidature pour lui faire plaisir mais je suis heureuse de l’avoir fait. » Christine Onderdonck est fonctionnaire à la retraite de la ville de Gand. « C’est une façon de parler mais jusqu’à présent, je n’avais aucune opinion sur la conduite électrique. Maintenant, j’en suis résolument partisane. Quel calme à bord… C’est comme si l’auto roulait toute seule. Mais attention, on roule plus vite qu’on ne le pense. C’est surtout un problème pour les usagers faibles, qui ne nous entendent pas arriver. Je n’aurais jamais pensé m’habituer aussi rapidement à la conduite électrique. On monte et c’est parti! C’est une expérience comparable avec ma première sortie en vélo électrique. Je pensais aussi que la transition serait plus difficile. Ai-je trouvé mon, bonheur ? Franchement non. Les voitures électriques sont beaucoup trop grandes pour le centre des villes, alors que c’est leur terrain de prédilection. Et dites-moi où l’occupant d’un appartement au centre de Gand peut recharger sa voiture ? »
Herman Van den Eynde est médecin spécialiste. Il est le calme et la modestie en personne. Il est aussi passionné d’automobile. Son parc comprend notamment une Porsche Cayman GTS et une BMW Alpina B3. « Merci pour l’invitation. Cette journée a été une expérience instructive, passionnante, que je ne puis que recommander. La conduite électrique figurait à mon agenda et j’ai donc pu réaliser cet objectif. Ce qui m’a frappé le plus, c’est le silence à bord. Ensuite, la rapidité de l’accélération, en route comme au démarrage. Impressionnant. L’IONIQ 5 roule bien, elle offre un excellent confort mais je ne m’habitue pas au design futuriste du tableau de bord. La SsangYong Korando e-Motion m’a plu aussi. Elle convient mieux aux goûts européens. Si un modèle m’a vraiment enthousiasmé, c’est la Suzuki Across. De tous les modèles, c’est celui qui m’impressionne le plus. C’est un véhicule homogène que je ne recommande à tous ceux qui cherchent une hybride plug-in vaste, économe et maniable, simple et à un prix raisonnable. »
Chef de personnel, Marinus Van Greuningen est responsable de la gestion du parc automobile du parlement européen. « Je saisis chaque occasion d’approfondir mes connaissances et d’élargir mon expérience. Je n’avais encore jamais vu une gamme aussi large de modèles, que j’ai pu tester et comparer en toute décontraction. Ce que la journée m’a appris? Les marques asiatiques ont largement refait leur retard technologique sur les constructeurs européens. C’est surtout le cas de Hyundai et de MG. Je suis de toute façon partisan d’une propulsion alternative et je suis même prêt à passer à l’hydrogène. A terme, ce sera le standard. Une voiture électrique payable ne pourra jamais offrir un rayon d’action de 500 à 600 kilomètres. C’est un problème pour moi car je me rends régulièrement en voiture dans ma résidence secondaire au Portugal. Je n’oserai pas entreprendre le trajet avec un véhicule électrique. C’est actuellement impossible avec la Hyundai Nexo, puisqu’il n’y a quasiment pas de pompes à hydrogène. Même un rayon d’action plus large ne sert à rien, dans ces conditions. »
Dominica Van Sintruyen fait honneur à sa profession de comptable. « Je peux comprendre qu’un entrepreneur indépendant ou une personne qui dispose d’une voiture de société opte pour une auto électrique. Les avantages fiscaux et financiers sont tels pour l’entreprise comme pour la personne en question qu’ils font oublier les problèmes rencontrés si on ne peut pas recharger ce véhicule à domicile ou au travail. Ou encore qu’on doive effectuer de longs trajets au quotidien. Je ne veux pas dépenser 50.000 ou 60.000 euros pour une voiture dont je ne suis pas sûre qu’elle me ramènera à la maison sans perte de temps à une borne de recharge. Je préfère donc une hybride plug-in et la Hyundai Santa Fe est mon premier choix. Malheureusement, elle dépasse mon budget. Ce sera donc une Tucson PHEV. Je conduis actuellement une vieille Tucson diesel qui ne m’a jamais posé problème mais qui doit être bientôt remplacée. Pour le plaisir, j’ai également fait un tour avec l’Isuzu DMax. L’expérience a été positive dans la mesure où tout le monde m’a laissé passer. »
Le dernier commentaire, le plus critique aussi, vient de la bouche de Salvatore Ventriglia, manager qualité d’une société de livraison de véhicules. Son travail consiste à passer à la loupe les défauts possibles d’une voiture. En a-t-il trouvé cette fois-ci ? “Je suis agréablement surpris par la qualité de la Hyundai IONIQ 5, en matière de finition comme de confort de conduite et de siège. Elle fait partie des voitures électriques les plus performantes, en outre. Je suis moins satisfait du système d’infotainment, trop compliqué. Il détourne l’attention du conducteur et est énervant. Le display head-up est également décevant. Il n’a pas le niveau des grandes marques allemandes. Si j’effectue une comparaison qualité-prix de tous les modèles, la MG EHS arrive en première position. C’est un prix raisonnable pour un produit de qualité. Je n’aurais jamais appris ceci sans la journée d’essais proposée par Le Vif et Astara. Merci donc pour l’invitation et félicitations pour la parfaite organisation de l’événement. »