Charlie Dupont : ‘ On aurait tort de prendre la légèreté à la légère ‘
Dans le cadre d’un dîner organisé au restaurant étoilé » l’Air du Temps » par le Vif / L’Express et Renault Espace, huit lecteurs ont passé une soirée mémorable avec Charlie Dupont. Une soirée ponctuée d’éclats de rire et de moments émouvants où l’acteur a partagé ses doutes et ses espoirs sur la société d’aujourd’hui.
Aujourd’hui acteur à succès, quelles sont vos plus grandes satisfactions ?
Elles sont intimes. Je les ressens dans des moments de joies pleines et entières où je réalise que je fais ce pour quoi j’étais mentalement fait. Je crois à une forme de destinée qui nous pousse à l’accomplissement. Parfois ridicules ou insignifiants, il y a ainsi des moments de la vie d’acteur où l’on ressent une émotion discrète et profonde. Ce sont ces instants qui nous font dire que l’on a fait le bon choix de ce métier, de cette pièce, de ce film ou de cette scène.
Qu’est-ce qui vous pousse à aller de l’avant ?
J’ai un rapport assez présent avec mes camarades disparus. J’ai perdu deux amis très chers au cours de mon parcours, dont Manu Thoreau avec qui j’ai écrit la série » Faux contact « . Garder à nos cotés nos amis, c’est nous rappeler sans cesse le niveau du curseur que l’on s’était promis d’atteindre à l’époque où ils sont partis. Leur mémoire omniprésente nous oblige à être honnêtes par rapport aux objectifs que nous nous étions fixés. Nos morts deviennent nos petits Jiminy Cricket. Alors, quand je les entends éclater de rire lorsque je joue une scène absurde, je sais que je suis dans la bonne voie.
» Faire rire, ou pleurer, un homme au moment où il a besoin de rire ou de pleurer, cela peut suffire à le sauver. «
Qu’est ce qui vous déplait dans cette profession ?
Sans doute la même chose que ce qui m’insupporte partout ailleurs. Sauf que dans le monde des acteurs, c’est parfois plus visible, ou plus exacerbé. Je déteste la satisfaction rapide, et donc le manque d’exigence. Je reste persuadé qu’il faut tout mettre en oeuvre pour être à la hauteur de ceux qui nous ont donné l’envie de faire ce métier. Quand on la chance d’avoir une passion, il faut s’interdire de se reposer sur ses lauriers. Certes, je joue plutôt des comédies, mais ca n’enlève rien à ma responsabilité. Surtout depuis quelques années. Nous vivons dans un monde de plus en plus désenchanté. Une des missions de l’amuseur est de retourner la tendance. Ce n’est pas rien et, comme le font certains, il serait dommage de prendre la légèreté à la légère.
» Quand on la chance d’avoir une passion, il faut s’interdire de se reposer sur ses lauriers. «
Si on vous en donnait la possibilité, que feriez-vous pour améliorer le monde ?
Sans aucune modestie, je ferais ce que je fais aujourd’hui. En essayant d’être toujours » plus » et toujours » mieux « . Je crois vraiment que si je fais ce métier c’est parce que je ressens intimement son pouvoir révolutionnaire et sa faculté à rendre le monde meilleur. A grande ou à toute petite échelle, la culture, le cinéma, le théâtre ou la comédie jouent un rôle crucial dans l’évolution de la société. Faire rire, ou pleurer, un homme au moment où il a besoin de rire ou de pleurer, cela peut suffire à le sauver. Et sauver un homme, c’est déjà un peu sauver le monde.
Et si vous ne deviez retenir qu’un moment de votre carrière ?
Ce serait celui-ci ! D’ailleurs, je pense qu’après cette soirée mémorable, je vais tout arrêter ! 😉
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