Charles Kaisin : » Je veux vivre avec droiture «
Deuxième des trois personnalités inspirantes invitées par le Vif/l’Express à l’occasion du lancement du Nouveau Renault Espace, Charles Kaisin nous invite à découvrir, et à exploiter, le potentiel qui se cache en chacun de nous.
Homme par nature pressé, Charles Kaisin a du apprendre à maitriser son principal défaut, à savoir son irrésistible impatience. En vingt ans de carrière, son expérience lui a prouvé que la créativité est une réflexion qui se mûrit. » Que ce soit en design, en architecture ou en scénographie, une création doit se construire sur la durée. Même si certains de mes clients le souhaiteraient, aucun de mes projets ne peut pas se faire en une semaine. Cela prend parfois des mois. Souvent des années. Il est impératif de laisser le temps au temps. «
Regardez la vidéo de la soirée avec Charles Kaisin :
Vidéo produite par LWS Production.
Désormais demandé partout dans le monde, le designer quitte souvent son atelier bruxellois pour Hong-Kong, Marrakech, Séoul, Paris ou ailleurs. Secondé par ses 14 collaborateurs, il imagine et conçoit des projets aussi remarquables que variés, comme un hôtel de grand luxe dans la médina marocaine, un coussin vendu chez Ikea, un sac en cuir » basket » pour Delvaux, ou une soirée féérique pour Hermès.
S’ouvrir à l’art pour s’ouvrir sur le monde
Loin de renier le passé, ce passionné d’art contemporain appuie son sens artistique sur des hommes comme Rodin, Brancusi ou Henry Moore, » parce qu’ils ont, chacun dans leur domaine, et chacun dans leur temps, une vision globale du monde. «
Curieux de tous et de tout, il aime aussi dénicher les talents d’aujourd’hui et de demain. Cachée dans le quartier branché du Vieux Port à Bruxelles, son étonnante maison/atelier joue les galeries où s’exposent ses artistes préférés. On y découvre, entre autres, une peinture anamorphique de Georges Rousse dans le salon, un mobile de Calder dans le bureau, une installation de Fabrice Samyn dans la chambre d’amis ou une oeuvre du Sud-Africain Kendell Geers dans la pièce où tout le monde va, autrement dit… les toilettes.
La singularité évite la compétition
De ces artistes, il a appris le goût du beau, et le sens de la perfection. Mais surtout pas l’art de la copie. Car la valeur primordiale du designer reste la singularité. » Etre unique est le moteur de la vie. Cela permet de s’accomplir et de devenir le meilleur, sans avoir, pour y parvenir, à entrer dans une compétition souvent dévastatrice. »
Etre unique est le moteur de la vie.
Selon lui, chacun a les moyens de s’accomplir: » Nous disposons tous d’un potentiel. La difficulté est d’en prendre conscience et de l’exploiter. » Et lui a très bien su le faire.
Avancer en sachant qui l’on est
Singulières, innovantes, remarquables, les créations de Charles Kaisin sont aujourd’hui admirées, et parfois copiées. Paisible, il refuse de s’en inquiéter : » Ces pratiques sont injustes, mais ce n’est pas la peine de se battre contre. Dans le monde ultra médiatisé dans lequel nous vivons, chacun peut savoir qui a créé l’original. Ma vie est courte. Je sais ce que j’ai fait. Je veux vivre avec droiture, honneur et respect de ma parole. Je plains ceux qui suivent un autre chemin. Tant mieux s’ils sont plus riches. Tôt au tard, c’est comme un boomerang, votre vie vous rattrape. Il suffit d’observer pour voir que c’est toujours comme cela que cela passe. Et j’aime mieux être à ma place qu’à la leur. «
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