Bruno Colmant : ‘Il faut être en paix avec soi-même’
Loin de se contenter d’une froide analyse des chiffres, l’économiste Bruno Colmant place désormais l’humain au centre de sa réflexion.
Un événement a t-il changé votre vie ?
Sans aucun doute la crise économique de 2008… A cette époque, je dirigeais la Bourse de Bruxelles. En quelques jours, j’ai vu que tout s’écroulait autour de moi, alors que j’avais, jusque là, une vision de l’économie plutôt fluide, et presque imparable. Cela a été un choc terrible. Je n’aurais jamais imaginé que mon quotidien, à savoir le monde du capital, puisse s’effondrer avec une telle violence. J’étais complètement bouleversé. D’une part parce que je prenais conscience de la responsabilité des grands capitaines du capitalisme. D’autre part parce que je me suis rendu compte que cette crise avait également des conséquences désastreuses pour les gens hors du système. Cette prise de conscience a fait évoluer ma pensée vers plus d’humanisme. Je suis passé des chiffres aux verbes. Et de la mathématique pure aux réalités sociales.
Comme le vin, l’humain se bonifie t-il avec l’âge ?
Malheureusement non … Beaucoup deviennent amers et aigris. Plutôt que d’embrasser le temps qui vient, ils essaient de retrouver dans le passé ce qu’ils croient avoir perdus, ou ce qu’ils ont vraiment perdu. Ils sombrent alors dans l’intranquillité.
Pour l’éviter, il faut accepter que le temps s’écoule et que la vie n’a qu’un temps. Il faut être en paix avec soi-même et généreux vis à vis des autres. Je tente, pour ma part, de trouver cette plénitude dans le partage de mon humble connaissance.
Il faut accepter que le temps s’écoule et que la vie n’a qu’un temps.
Que feriez vous pour rendre le monde meilleur ?
Je ferais ce que j’aime faire et ce que pourquoi je crois que j’ai une certaine propension. J’écrirais beaucoup plus pour partager avec les autres, et créer des communautés. Comme je le fais déjà avec mon blog, je serais beaucoup plus présent dans les débats sociétaux. Je m’impliquerais peut-être dans la politique. Ou dans quelque chose qui soit l’interface entre pensée et action. Je serais dans le combat, avec comme objectif d’apaiser les gens. Je tenterais de faire comprendre que la prédation ne sert à rien et que l’humanisme est plus important que l’individualisme.
Si vous deviez partir loin, vous iriez où et avec qui ?
Je partirai peut-être dans les pays nordiques, ou en Italie, ou jusqu’en Turquie … J’ai envie d’endroits où il y a de l’espace, de la nature et de grands paysages un peu désolés et peu peuplés.
Avec qui ? Pas facile… Peut-être avec ma fille de 16 ans. Oui, certainement avec ma fille. Nous ferions un grand voyage, empreint de découvertes communes. Un périple qui lui éblouisse les yeux des beautés du monde.
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