Zakia Khattabi, 48 ans, est ministre fédérale du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal.
Originaire de Schaerbeek, elle a grandi dans un milieu modeste avec un père ouvrier du bâtiment, une mère au foyer et quatre frères et sœurs. Mais elle côtoie dès les secondaires les quartiers chics de Bruxelles à l’école du Sacré-Cœur de Lindthout et continue ensuite ses études, obtient un diplôme d’assistante sociale et une licence en travail social à l’ULB.
Sa carrière politique, elle, débute en 2009, après quelques années passées notamment au centre pour l’égalité des chances. En 2012, elle participe à ses premières élections locales et devient conseillère communale à Ixelles. En 2014, changement de circonscription et de niveau, elle part au fédéral et à Bruxelles, comme tête de liste Ecolo. Elle est élue députée et siège notamment dans les commissions Justice, Intérieur et Egalité des chances.
Mais elle n’y reste pas longtemps, puisqu’en 2015, la coprésidence du parti parti l’appelle, aux côtés de Patrick Dupriez. « Pas de cumul », elle démissionne de son mandat de députée, pour y revenir en 2019. Cette année-là, Ecolo double son nombre de sièges dans la circonscription fédérale bruxelloise. Zakia Khattabi est à nouveau tête de liste et frôle les 30.000 voix de préférence. Et ce juste avant de devenir ministre fédérale du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal.
2. Ses tops, ses flops
Ministre fédérale d’un domaine de compétence essentiellement régionalisé et confié à l’international, ça peut paraître un peu paradoxal. Il faut dire que Zakia Khattabi s’est faite discrète durant cette législature. Motif ? « J’effectue un travail de fond », explique-t-elle à la presse. Les mauvaises langues répondront que, malgré les intentions affichées au commencement de la Vivaldi, c’est d’une coquille presque vide qu’a hérité la ministre du Climat.
C’est finalement avant d’être nommée ministre que son nom a été le plus cité, dans l’affaire de sa nomination à la Cour constitutionnelle. Alors que ces désignations se déroulent d’ordinaire sans encombre, la candidature de Zakia Khattabi a fait l’objet d’une vive opposition, émanant initialement de la N-VA et du Vlaams Belang. Le slogan « STOP KHATTABI », accompagné de fake news, avait fait grand bruit jusqu’aux travées d’ordinaire très calmes du Sénat. Les deux partis flamands avaient voté contre la nomination de la Bruxelloise, qui n’a finalement jamais rejoint la Cour constitutionnelle. Un incident qui se répétait quelques mois plus tard, alors que le MR venait ajouter son vote négatif à la candidature.
Si l’affaire avait fait grand bruit, Zakia Khattabi s’est donc faite beaucoup plus discrète depuis qu’elle est devenue ministre du Climat. Au niveau des résultats, notons le Plan Energie-Climat 2021-2030 du fédéral approuvé au mois d’avril… 2023 et transmis pour accord à la Commission européenne.
Toutefois, c’est l’échec de la concertation entre le fédéral et les régions pour la transmission d’un Plan National Energie-Climat (PNEC) qui regroupe l’ensemble des objectifs de réduction des émissions à effet de serre et des mesures prises par les différentes entités que l’on retiendra. En cause : un refus de la Flandre de se conformer à l’objectif de réduction de 47,5% des émissions d’ici 2030, par rapport à 2005. Les Flamands, dont la ministre du Climat Zuhal Demir (N-VA), préfèrent acheter des quotas d’émissions, soit payer les émissions excédentaires par rapport aux objectifs européens, plutôt que de tenter de les atteindre. Un échec, certes flamand, mais auquel on ne peut pas ne pas associer la ministre fédérale.
Sur la scène internationale, Zakia Khattabi a participé aux négociations de la COP26 et de la COP27. Pour cette dernière, elle avait d’ailleurs reçu un mandat de la part de l’Union européenne pour travailler sur le volet « atténuation » des changements climatiques dans le cadre des négociations.
3. Vie privée en bref
Zakia Khattabi est mariée.Née en 1976 à Saint-Josse, elle a grandi dans une famille de cinq enfants, dont une sœur jumelle.
4. Sa place sur les listes électorales en 2024
Zakia Khattabis’était initialement affichée comme prétendante à la tête de liste fédérale dans la circonscription de Bruxelles, comme elle le fut en 2019. Mais en décembre 2023, son parti a choisi de lui confier la tête de liste régionale, ce qui en fait de facto une candidate ministre-présidente bruxelloise. La liste fédérale sera quant à elle emmenée par l’actuelle coprésidente d’Ecolo, Rajae Maouane.
5. Ce que prédisent les sondages
Selon le Grand Baromètre Ipsos-RTL-Le Soir de mars 2024, Zakia Khattabi arrive en dix-neuvième position des personnalités sélectionnées par les Bruxellois pour jouer un rôle, désignée par 21% des répondants (42% ne voulaient pas le voir jouer un rôle). Ce sondage crédite Ecolo-Groen de 14,7% (-6,9%) des intentions de vote dans la circonscription bruxelloise.
D’après les résultats du sondage Kantar-Le Vif de février 2024, Ecolo-Groen était crédité de 19,5% (- 2,1%) d’intentions de vote dans la même circonscription, pour les élections fédérales. Cette famille politique arrivait en troisième position derrière le PTB et les libéraux.