Sophie Wilmès, 49 ans (elle est née le 15 janvier 1975), est députée MR à la Chambre des représentants et membre de la Commission affaires étrangères, depuis l’été 2022, moment de sa démission du ministère des Affaires étrangères. Elle est également échevine des finances à Rhode-Saint-Genèse. Son père, professeur d’économie à l’UCL, dirigeant d’entreprises et conseiller politique (étiqueté PRL –il fut chef de cabinet de Jean Gol- puis PSC), fut notamment président de la Société fédérale d’investissement et régent de la Banque Nationale. Sa mère a notamment travaillé au cabinet de ministres sociaux-chrétiens.
Le grand public l’a politiquement découverte en 2015, lorsqu’elle avait été nommée ministre fédérale du Budget et de la Fonction publique, en remplacement de Hervé Jamar. Puis surtout en 2019, lorsqu’elle devient Première ministre (la première femme à occuper ce poste en Belgique), succédant à Charles Michel, nommé président du Conseil européen. Elle est alors Première ministre en affaires courantes, mais devient Première ministre de plein exercice au printemps 2020, alors que tous les partis démocratiques (N-VA, PS et Vooruit, Ecolo et Groen, CD&V, CDH –devenu Les Engagés- et DeFI) appuient un exécutif uniquement composé de membres du MR, de l’Open VLD et du CD&V, pour répondre à l’urgence imposée par la pandémie de coronavirus.
Sophie Wilmès a ensuite officié comme ministre des Affaires étrangères du gouvernement d’Alexander De Croo, et comme vice-Première ministre de cet exécutif, sans toutefois terminer son mandat. Elle a démissionné de son poste le 14 juillet 2022 pour s’occuper de son mari atteint d’un cancer. Elle siège donc désormais comme députée fédérale.
2. Ses tops, ses flops
Ces cinq dernières années, la carrière politique de Sophie Wilmès a connu quatre temps forts : la gestion des premiers mois de la crise du Covid-19 jusqu’au 30 septembre 2020 comme Première ministre, sa fonction de ministre des Affaires étrangères au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, sa démission en juillet 2022 pour se consacrer à sa famille et être au chevet de son mari atteint d’un cancer au cerveau, puis son retour sur les bancs du parlement, comme députée, à partir du 22 septembre 2022.
Sa gestion de la crise du Covid l’a propulsée en tête des sondages de popularité. Inconnue du grand public, elle ne présentait aucun passif politique. Certains reproches liés à sa communication de crise ont été formulés, comme lorsqu’elle annonce la possibilité de pratiquer à nouveau du kayak lors du premier déconfinement, mais, politiquement, la pandémie a été la chance de sa vie. Pourtant, les données relatives à la “première vague” de la pandémie ne lui sont également pas très flatteuses, tant en comparaison avec les pays voisins que par rapport au gouvernement qui a directement suivi celui de Sophie Wilmès. Celle-ci était alors flanquée de Maggie De Block comme ministre de la Santé, tandis que le couple Alexander De Croo-Frank Vandenbroucke a pu donner l’impression d’une prise en charge plus énergique de la seconde vague du virus. Certains ont reproché au gouvernement Wilmés d’avoir mal préparé, voire sous-estimé, cette recrudescence automnale du coronavirus. Et d’autres soulignent que, comme ministre du Budget du gouvernement de Charles Michel, elle avait réduit la norme de croissance du budget des soins de santé.
3. Vie privée en bref
Sophie Wilmèsétait mariée à Christopher Stone, un Australien qui était déjà père d’un enfant né d’une précédente union et avec qui elle a eu trois enfants. Elle habite Rhode-Saint-Genèse, commune à facilités au sud de Bruxelles, depuis une vingtaine d’années. Ses enfants sont élevés en trois langues : français, anglais et néerlandais. Christopher Stone, gravement malade, est décédé entouré de l’affection des siens, fin novembre 2023, à 64 ans.
4. Sa place sur les listes électorales en 2024
Sophie Wilmès devait se représenter aux élections fédérales en Région de Bruxelles-Capitale, il était prévu qu’elle occupe la tête de liste fédérale dans la circonscription de Bruxelles. Mais suite au retrait de Charles Michel, qui a finalement renoncé à tirer la liste européenne de son parti, elle a insisté pour mener campagne pour les élections européennes. Elle est donc tête de liste MR pour ce scrutin, devant l’ancien président du MR Olivier Chastel. Mais même si elle fait campagne pour l’Europe, elle est encore appelée à jouer un rôle important dans la vie politique nationale, puisqu’elle a également été désignée cheffe de file de son parti pour le niveau fédéral. C’est donc elle qui devra diriger les négociations visant à l’installation d’un gouvernement fédéral pour le compte du Mouvement réformateur. L’objectif de sa désignation comme tête de liste à l’Europe est d’amasser un maximum de voix de préférence, et de faire profiter toutes les listes du parti, pas seulement celle de Bruxelles, de sa popularité.
Il est par ailleurs possible qu’elle se présente également aux élections communales à Rhode-Saint-Genèse, où elle a été alternativement conseillère communale et échevine depuis 2006.
5. Ce que prédisent les sondages
Les sondages continuent d’être excellents pour Sophie Wilmès même si elle n’est plus à l’avant plan de la politique belge, peut-être même grâce au fait qu’elle ne l’est pas. Depuis l’annonce de sa candidature, elle choisit précautionneusement ses apparitions publiques, et elle veille à ne pas tacher sa cape d’immunité. Le dernier « Grand Baromètre » Le Soir-RTL Info-Ipsos-Het LaatsteNieuws-VTM place l’ex première ministre en tête des personnalités politiques préférées des Wallons et des Bruxellois. Soixante pourcent des sondés en Wallonie et 58% à Bruxelles aimeraient la voir jouer un rôle après le 9 juin 2024. De manière assez remarquable, les enquêtes d’opinion dans laquelle ces question sont ouvertes, c’est-à-dire lorsque le sondeur ne demande pas de cocher un nom que le sondé ne peut donc pas rater, sont moins favorables à Sophie Wilmès.