1. Biographie
Raoul Hedebouw, devenu au fil des ans une des figures politiques principales de l’espace belge francophone, est né à Liège en 1977. Ayant grandi à Herstal, il est tombé dans la marmite du militantisme dès son jeune âge, comme il aime à le rappeler. Fils d’une syndicaliste limbourgeoise et d’un ouvrier métallurgiste de Flandre occidentale, son appétit pour les combats sociaux et politiques s’est accentué durant sa vie étudiante.
Son parcours de mandataire PTB a véritablement débuté en 2012. Après s’être déjà présenté aux élections communales à Herstal en 2000 et à Liège en 2006, il est élu cette année-là au conseil communal de la Cité ardente avec plus de 2.000 voix de préférence. L’hôtel de ville liégeois deviendra une de ses tribunes politiques, parallèlement à sa montée en puissance à l’intérieur du parti et à l’échelon fédéral.
En 2014, il est en effet élu à la Chambre dans la circonscription de Liège. Lors du scrutin suivant, en 2019, le PTB obtient une nette progression en décrochant douze sièges dans l’hémicycle. En province de Liège, Raoul Hedebouw est largement élu avec presque 50.000 voix de préférence, soit pratiquement autant que le meilleur score de la province – 54.000 voix – obtenu par Frédéric Daerden.
Longtemps porte-parole du PTB, parti alors présidé par Peter Mertens, il est progressivement apparu comme le principal pourvoyeur de voix et la personnalité incarnant le plus son parti. Le Liégeois en a pris la présidence début 2022, récoltant 94,1% des voix des voix lors du congrès statutaire du parti qui était tenu quelques semaines auparavant.
2. Ses tops, ses flops
Habile communicateur et tribun, excellent bilingue, appréciant l’exercice du débat politique, Raoul Hedebouw fait assurément partie des personnalités politiques les plus identifiables en Belgique (pas uniquement francophone). Son parti et lui-même ont la capacité de susciter un net sentiment d’adhésion, mais aussi un profond rejet au sein de la population. Le président du PTB est clivant, ce qui peut se révéler être à la fois une force et une faiblesse en campagne électorale. Il incarne une certaine contestation, sur un mode communiste et unitaire (résolument non séparatiste), qui trouve un écho au sein de la population.
Son caractère offensif peut être perçu à la fois comme une incapacité à nouer de futures alliances politiques et comme une aptitude à lever des lièvres ou incarner le poil à gratter des majorités, comme ce fut le cas dans les dossier des contaminations aux PFAS en Wallonie ou celui des compléments excessifs de pensions de parlementaires.
Parmi les épisodes de la législature à mettre à son crédit, on notera la capacité, par moments, à pouvoir exercer ce son influence depuis les bancs de l’opposition sur les décisions politiques. Dans le contexte de la crise sanitaire, le PTB a ainsi maintes fois rappelé que l’instauration du Fonds Blouses blanches, destiné à renforcer le secteur des soins de santé, était initialement une de ses initiatives. Raoul Hedebouw a également cosigné une proposition de loi avec feu Marc Goblet (PS), en 2021, visant à décadenasser les négociations salariales en rendant le plafond de la norme salariale indicatif et non plus impératif. Une proposition de loi qui n’a pas été approuvée par la majorité, cela étant.
D’autres séquences politiques ont été plus désavantageuses au PTB et à son président Raoul Hedebouw. Il s’agit en particulier de prises de position que l’on peut qualifier de «troubles» sur des thématiques internationales : situation des Ouïghours et déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie en sont deux exemples marquants.
3. Vie privée en bref
Raoul Hedebouw est le fils d’une syndicaliste limbourgeoise et d’un sidérurgiste de Flandre occidentale, qui se sont installés à Liège. Il a fait ses d’études en biologie à l’université de Liège. En plus d’être supporter du Standard ou joggeur à ses heures perdues, il est aussi passionné d’ornithologie. Il est le père de deux garçons, sa compagne est Laura Leon Fanjul, également active au sein du PTB.
4. Sa place sur les listes électorales en 2024
Raoul Hedebouw, sans surprise, est la tête de liste du PTB dans la circonscription de Liège pour les élections fédérales, comme ce fut le cas en 2007, en 2010, en 2014 et en 2019.
5. Ce que prédisent les sondages
Selon le sondage Kantar-Le Vif de février 2024, le PTB est crédité de 18,4% (+4,6%) d’intentions de vote en Wallonie, mais de 21,3% (+ 4,8%) dans la seule province de Liège, ce qui en fait la circonscription où – moyennant les précautions d’usage pour un sondage – le parti enregistrerait son meilleur score.
Lorsqu’il a été demandé aux sondés, sous forme de question ouverte, quelle est la personnalité politique qui les représente le mieux, Raoul Hedebouw est apparu en deuxième position en Wallonie et à Bruxelles, cité respectivement par 6,9% et 7,3% des répondants.
A l’inverse, il était également la deuxième personnalités la plus citée, parmi celles qui représente le plus mal les sondés : parmi ceux-ci, 11,8% le désignaient en Wallonie et 8,5% à Bruxelles.
Selon le Grand Baromètre Ipsos-RTL-Le Soir de mars 2024, Raoul Hedebouw arrive cinquième position des personnalités sélectionnées par les Wallons pour jouer un rôle, désigné par 31% des répondants (45% ne voulaient pas le voir jouer un rôle). Ce sondage crédite le PTB de 14,9% (+1,1%) des intentions de vote en Wallonie.
