Pierre-Yves Dermagne, 43 ans, est vice-Premier ministre et ministre fédéral de l’Economie et du Travail.
Le Rochefortois a connu un ascension politique éclair, dans les années 2010. Avocat, c’est dès l’âge de 26 ans qu’il intègre le Parti socialiste. En 2006, pour ses premières élections, il rentre au conseil communal de Rochefort. Six ans plus tard, alors qu’il fait ses armes au sein des cabinets des ministres Eliane Tilleux et Philippe Courard, il devient échevin de François Bellot, ainsi que député provincial.
En 2014, il change de niveau de pouvoir pour rejoindre le Parlement wallon en tant que député. Réputé bosseur, il est promu en 2017 ministre régional du Logement et des Pouvoirs locaux, en succession de Paul Furlan, épinglé dans l’affaire Publifin.
Il est élu bourgmestre de Rochefort en 2018, mais en sera empêché par ses autres mandats, dont celui de vice-Premier et ministre fédéral de l’Emploi et du Travail, qu’il occupe depuis octobre 2020.
2. Ses tops, ses flops
A l’instar de ses collègues au gouvernement fédéral, le mandat de Pierre-Yves Dermagne a débuté au cœur de la crise du Covid. Il a disposé d’un portefeuille ministériel central dans les mesures d’aide aux ménages et aux entreprises, en termes notamment de préservation des entreprises et de protection des travailleurs.
Pierre-Yves Dermagne a ensuite été confronté à la réforme du marché du travail, prévue par l’accord de gouvernement. Au cœur de celle-ci, une série de mesures sur la flexibilité, dont la semaine de 38 ou 40 heures réparties non plus sur 5 mais sur 4 jours. Un dispositif entré en vigueur fin 2022 et qui, jusqu’ici, ne convainc qu’une faible proportion de travailleurs, mais peut répondre à des besoins en matière de flexibilité. Le droit à la déconnexion, mis sur la table par la crise du Covid a aussi été renforcé, de même que la protection des travailleurs de plateformes.
On peut y voir le verre à moitié plein ou à moitié vide, c’est selon. Une des grandes ambitions de la Vivaldi consistait, à l’origine, à replacer le taux d’emploi sur une courbe à ce point ascendante qu’elle atteindrait 80% à l’horizon 2030. Cela n’arrivera plus que probablement pas, mais Pierre-Yves Dermagne s’est néanmoins félicité au long de la législature de taux en progression dans les trois régions du pays, même si Bruxelles (66,7% fin 2023) et la Wallonie (66,7%) restent à la traîne par rapport à la Flandre (77%). Et que le nombre de malades de longue durée reste un caillou dans la chaussure gouvernementale.
Sur un plan plus politique, Pierre-Yves Dermagne est apparu comme un homme de compromis, en mesure de conclure des accords de gouvernement, quitte à se faire reprendre à l’une ou l’autre occasion par son président de parti, faute d’avoir suffisamment tenu la ligne du PS à ses yeux.
3. Vie privée en bref
Originaire de Rochefort, Pierre-Yves Dermagne habite toujours une des onze entités de la ville,Buissonville. Il est papa de deux enfants et est titulaire d’une licence en droit.
4. Sa place sur les listes électorales en 2024
Pierre-Yves Dermagne est candidat tête de liste au fédéral, dans la province de Namur. En 2019, c’était Eliane Tillieux qui occupait cette place, puisque Pierre-Yves Dermagne emmenait la liste régionale dans la circonscription de Dinant-Philippeville.
5. Ce que prédisent les sondages
Selon le Grand Baromètre Ipsos-RTL-Le Soir de mars 2024, Pierre Yves-Dermagne arrive en dix-huitième position des personnalités sélectionnées par les Wallons pour jouer un rôle, désignée par 22% des répondants (32% ne voulaient pas le voir jouer un rôle). Ce sondage crédite le PS de 21,3% (-4,8%) des intentions de vote aux élections fédérales en Wallonie.
D’après les résultats du sondage Kantar-Le Vif de février 2024, le PS était crédité de 24,3% (- 1,8%) d’intentions de vote en Wallonie, pour les élections fédérales. Cette famille politique arrivait en première position devant le MR et le PTB.