Maxime Prévot, né le 9 avril 1978 (45 ans), est président du mouvement Les Engagés depuis leur fondation en 2022. Il présidait le cdH, dont sont issus Les Engagés, depuis 2019. Maxime Prévot est également bourgmestre de Namur depuis 2012, et député fédéral depuis 2019.
Il a rejoint le cdH à l’âge de 26 ans, en 2004. Il en devient rapidement le secrétaire politique.
Les élections communales de 2006, à Namur, sont les premières auxquelles il participe. Il devient directement échevin. Il se présente ensuite aux élections fédérales de 2007 et aux régionales de 2009, et il est élu dans les deux cas. Il devient bourgmestre de Namur en 2012, en succédant à Jacques Etienne, qui avait démissionné avant la fin de son mandat. Les Namurois valident la manœuvre en octobre 2012, en plébiscitant Maxime Prévot. Deux ans plus tard, il est nommé ministre wallon des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine, au sein du gouvernement PS-cdH dirigé par Paul Magnette.
En 2017, quand le gouvernement PS-cdH éclate à l’initiative de Benoit Lutgen, président du cdH, qui signe un nouvel accord de majorité avec le MR, Maxime Prévot quitte son poste de ministre et « se consacre pleinement à sa ville de cœur ». Il prépare alors les élections communales d’octobre 2018, au terme desquelles il est réélu haut la main.
Quelques semaines plus tard, il succède à Benoit Lutgen comme président du cdH, afin de prépare les élections de mai 2019. Elles sont catastrophiques pour son parti, qui choisit de siéger dans l’opposition dans les parlements régionaux. Depuis, Maxime Prévot a piloté le changement d’identité et la création du mouvement des Engagés, combinant le tout avec ses mandats de député fédéral et de bourgmestre de Namur.
2. Ses tops/flops
Si la défaite historique de son parti lors des élections fédérales et régionales en 2019 n’était pas spécialement de la responsabilité de Maxime Prévot, l’effritement du pilier chrétien ayant débuté il y a plusieurs décennies, son annonce dans la foulée des résultats de vouloir faire une « cure d’opposition » présageait un changement d’envergure.
C’est d’abord au travers de l’appellation « Il fera beau demain », que Maxime Prévot avait lancé la refondation, via une consultation citoyenne. Cette dernière aura duré deux ans, faits de réflexions, de consultations et de débats avant que ne naisse officiellement le mouvement les Engagés.
Au-delà du changement de terminologie, qui marque la volonté de plus d’horizontalité dans les structures du parti, Maxime Prévot a pris le risque d’un renouveau et d’un repositionnement sur d’autres assises que celles qui ont fait la force du cdH.
Exit le conservatisme chrétien, place à un mouvement « résolument centriste et progressiste ». Au placard l’histoire et les guerres scolaires, Prévot opte pour l’harmonisation dans l’éducation. Voulant lutter contre les extrêmes, il cherche à proposer une « alternative citoyenne aux simplismes, aux extrémismes, aux populismes qui gangrènent notre démocratie ».
Après cette régénération, il faudra voir dans quelle mesure cette nouvelle voie du centre sera confirmée par les urnes. Dans cette nouvelle configuration, Les Engagés sont entrés sur le terrain d’Ecolo et de DéFI, selon Benjamin Biard, chargé de recherches au Crisp, et ils se confrontent, au centre-droit, avec le Mouvement réformateur.
3. Vie privée en bref
Maxime Prévot a rejoint Namur à l’âge de 7 ans, suite au divorce de ses parents. Il n’en est jamais parti. Il a une fille prénommée Valentine. Son épouse, Nathalie a, elle, deux enfants. Dans le podcast que Le Vif lui a consacré, en juillet dernier, le président des Engagés expliquait que le divorce de ses parents avait marqué son engagement politique. «On est tous le fruit de notre vécu et les combats qu’on porte sont façonnés par ce qu’on a vécu », racontait-il, se rappelant ses voyages en train, seul avec son petit frère, de Namur vers le Luxembourg où vivait son papa, «avant l’affaire Dutroux». «Ma mère s’est retrouvée maman solo et, depuis que je fais de la politique, je suis particulièrement sensible à la réalité des familles monoparentales. »
4. Sa place sur les listes électorales en 2024
Maxime Prévot sera tête de liste aux élections fédérales de 2024 dans la circonscription de Namur. S’il suit la même logique que par le passé, il devrait également se présenter aux élections communales, le 13 octobre 2024.
5. Ce que prédisent les sondages
Quatre ans après leurs 11% à la Région wallonne, les Engagés récoltent les intentions de votes de 10,3% des Wallons, selon le « Grand Baromètre » Le Soir-RTL Info-Ipsos-Het Laatste Nieuws-VTM, du mois de mai 2023. Soit un pourcentage plus ou moins similaire, en tenant compte de la marge d’erreur, à celui de 2019. Mais depuis la rentrée de septembre, avec l’annonces de nouvelles recrues issues de la société civile (Yves Coppieters, Vincent Blondel, Elisabeth Degryse, Jean-Jacques Cloquet, Olivier de Wasseige, etc.) les enquêtes d’opinion sont plutôt bonnes, en tout cas en Wallonie. La plus récente livraison, d’avril 2024, du sondage Kantar pour La Libre et la RTBF , les pointait à 14% en Wallonie. A Bruxelles en revanche, la refondation ne semble pas avoir enrayé le déclin du CDH : Les Engagés étaient situés par Kantar autour des 5%, soit le seuil minimum pour obtenir un élu…
En ce qui concerne la personnalité de Maxime Prévot , le Baromètre RTL-Ipsos-Le Soir de mars 2023 plaçait le bourgmestre de Namur à la quatrième position des personnalités que les Wallons souhaitent voir jouer un rôle à l’avenir. Et ce devant Raoul Hedebouw et Elio Di Rupo. Un an plus tard, le sondage Kantar pour La Libre et la RTBF le plaçait à cette même quatrième place, mais en forte croissance : sa popularité est passée en six mois de 30 à 36% de Wallons qui lui sont favorables.