Ministre communautaire, président de la puissante fédération liégeoise du PS, bourgmestre empêché de Herstal: Frédéric Daerden fait désormais partie des poids lourds dans les sphères politiques liégeoises et au-delà, mais aussi au sein de son parti. Il a pourtant débuté sa carrière politique en devant se faire un prénom.
Frédéric Daerden est en effet le fils de feu Michel Daerden, incontournable acteur de la scène politique liégeoise, wallonne et belge du début des années 1990 jusqu’à son décès inopiné, en août 2012. Mais le Herstalien, né en 1970 à Montegnée, en région liégeoise, s’est entretemps forgé une carrière politique lui permettant de s’extraire de la seule catégorie des “fils de” en politique.
Elu député wallon en 1999, puis à nouveau en 2004, il est parallèlement devenu conseiller communal à Herstal en 2001. C’est dans cette ville voisine de la Cité ardente qu’il a intégré le collège communal, avant d’y devenir bourgmestre dans la foulée des élections locales de 2006.
Frédéric Daerden a également siégé en tant que député européen pendant cinq ans, dès 2009, puis comme député fédéral, à partir de 2014. Il occupait la tête de liste du PS en province de Liège lors des dernières élections fédérales, en 2019. Elu, il sera cependant rapidement appelé à intégrer le gouvernement de Pierre-Yves Jeholet (MR), à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le socialiste y a hérité des compétences du Budget, de la Fonction publique, de l’Egalité des chances, des Bâtiments scolaires et de la tutelle sur Wallonie-Bruxelles Enseignement. Ce poste ministériel l’a conduit à devenir bourgmestre empêché de Herstal.
Associé, en début de parcours politique, à l’image de Michel Daerden, dans ce qu’elle a pu avoir de plus ou moins positif dans l’opinion publique, Frédéric Daerden s’est progressivement émancipé de la figure paternelle pour devenir à son tour bourgmestre, président de fédération et ministre.
Le Herstalien s’est hissé à la tête d’une fédération liégeoise du PS en proie aux polémiques durant plusieurs années, dans le contexte de l’affaire Publifin/Nethys, qui a éclaté en 2016. Il apparaissait précisément, au plus fort du scandale, comme une des personnalités socialistes liégeoises à ne pas avoir été éclaboussées ; à l’extérieur des cercles de décision qui ont provoqué l’affaire, incarnés par le fameux “club des cinq” du PS Liégeois (Stéphane Moreau, Alain Mathot, André Gilles, Jean-Claude Marcourt et Willy Demeyer).
En s’emparant du poste de ministre communautaire du Budget en 2019, Frédéric Daerden a hérité de la dette colossale de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui a évolué au fil des années pour atteindre 10 milliards en 2021, 11,5 milliards fin 2023 et une quinzaine de milliards d’ici à deux ou trois années, selon les projections.
«Notre endettement, c’est vrai qu’il progresse. Mais en termes relatifs, c’est à peine 2% de l’endettement global» de la Belgique, rassurait cependant Frédéric Daerden en 2023.
Dans un registre plus positif, le plan de relance européen aura un impact significatif dans la rénovation des bâtiments scolaires, un secteur en grand besoin d’investissements, selon Frédéric Daerden. En plus d’un plan d’investissement d’un milliard d’euros, le plan de relance apporte un surcroît de 269 millions.
3. Vie privée en bref
Frédéric Daerden est l’un des trois enfants de Michel Daerden, ses soeurs étant Aurore et Elena Daerden. Il est lui-même marié, père de deux filles et grand-père d’un petit garçon depuis mars 2024.
4. Sa place sur les listes électorales en 2024
Comme en 2019, Frédéric Daerden sera tête de liste aux élections fédérales du 9 juin prochain, dans la circonscription de la province de Liège.
Il n’a pas encore explicitement dévoilé ses intentions au niveau local pour les élections communales du , mais il est plus que probable qu’il figure sur la liste socialiste à la ville de Herstal en octobre, lui qui est bourgmestre en titre.
5. Ce que prédisent les sondages
Selon le Grand Baromètre Ipsos-Le Soir-RTL de mars 2024, Frédéric Daerden arrive en onzième position du classement des personnalités sélectionnées par les Wallons pour jouer un rôle en 2024, désigné par 27% des répondants (45% ne voulaient pas le voir jouer un rôle). Ce sondage crédite le PS de 21,3% (-4,8%) des intentions de vote en Wallonie.
D’après les résultats du sondage Kantar-Le Vif de février 2024, le PS est crédité de 24,3% (-1,8%) des intentions de vote en Wallonie, pour les élections fédérales, et de 22,5% (-2,4%) en province de Liège.