Elio Di Rupo fait partie des personnalités politiques installées depuis le plus longtemps, dans le paysage belge. Fils d’immigrés italiens, né à Morlanwelz en 1951, il a obtenu doctorat en chimie en 1982.
Sa carrière politique compte une longue liste de mandats à tous niveaux de pouvoir. A l’échelon communal, à Mons, il est conseiller communal depuis 1983, échevin en 1986-87, puis bourgmestre de 2001 à 2018 (avec quelques empêchements en raison de ses autres mandats).
Elio Di Rupo a été député européen (1989-91), député fédéral à plusieurs reprises entre 1988 et 2019, député wallon et communautaire, sénateur, ministre du gouvernement de la Communauté française (dès 1991), vice-Premier ministre (dès 1994), Premier ministre (de 2011 à 2014) à la suite de la fameuse crise des 541 jours, mais aussi ministre-président wallon à trois reprises (dès 1999, 2005 et depuis 2019).
Ce parcours lui a valu d’être reconnu, dès 2001, ministre d’Etat par le roi Albert II.
2. Ses tops, ses flops
Le gouvernement wallon, et à travers lui son ministre-président, ont dû faire face à d’importantes situations de crise, durant la législature écoulée. Avec des réponses à la hauteur des catastrophes, sur le plan budgétaire, sans doute. Il s’est agi, naturellement, de la pandémie de Covid-19, mais aussi des terribles inondations qui ont frappé la Wallonie en juillet 2021. Cette catastrophe naturelle, la plus importante de l’histoire de la Wallonie, a directement impliqué Elio Di Rupo, à travers les négociations avec le secteur des assurances par exemple.
Elio di Rupo a lancé le grand plan plan de relance, version wallonne, dont il fallut deux moutures pour trouver une meilleure cohérence (le premier contenait plus de 300 mesures différentes) et des budgets plus raisonnables par rapport, d’une part, à l’aide à la relance européenne, et d’autre part, à l’inflation galopante.
Si, lors de son allocution du 31 mai 2023 devant le Parlement wallon, Elio Di Rupo a vanté une diminution du nombre des chômeurs de longue durée (123.000 en 2022 pour 132.000 en 2021) et le chiffre de 25.000 emplois créés, l’objectif de 75% de taux d’emploi pour 2030 reste lointain.
Et les 150 millions d’euros d’économie prévus par an, en 2019, ont connu un fameux coup de bambou quand les inondations de juillet 2021 ont ravagé une bonne partie de la Wallonie. Pas de cadeau du fédéral, la Wallonie n’a obtenu qu’un prêt d’1,3 milliard pour venir en aide aux sinistrés. Un bon début, mais qu’il faudra rembourser, et qui ne représente que 25% des dégâts, estimés à 5,2 milliards.
Sur un plan plus personnel, Elio Di Rupo est apparu comme relativement effacé, lors de cette mandature, laissant d’autres membres de son gouvernement prendre la lumière et les coups. Cela peut être interprété comme l’inaptitude d’un homme en fin de carrière à encore insuffler une dynamique suffisante, ou la capacité à exercer la politique sans éclats.
3. Vie privée en bref
Elio Di Rupo est né à Morlanwelz, dans le Hainaut, en 1951. Ses parents, originaires des Abruzzes, étaient arrivés en Belgique via l’accord « des bras contre du charbon » signé entre l’Italie et la Belgique. Elio Di Rupo a six frères et sœurs, dont sa maman a dû s’occuper seule, après le décès de son père lorsqu’il avait un an.
Lors de sa désignation au poste de Premier ministre, en 2011, il a été relevé qu’il était un des rares fils d’immigrés, ayant grandi dans la pauvreté, à accéder à une telle fonction. Il était aussi le premier responsable politique belge s’étant ouvertement déclaré comme homosexuel à devenir Premier ministre, ce qui n’était pas inédit, mais rare sur le plan international également.
4. Sa place sur les listes électorales en 2024
Elio Di Rupo quitte le niveau de pouvoir régional pour tenter sa chance, comme il le fit en 1989, aux élections européennes. Il emmène donc la liste dans le collège électoral français. Parmi ses concurrents directs figure une autre ancienne Première ministre, à savoir Sophie Wilmès, tête de liste pour le MR dans l’espace belge francophone.
5. Ce que prédisent les sondages
Selon le Grand Baromètre Ipsos-RTL-Le Soir de mars 2024, Elio Di Rupo arrive en septième position des personnalités sélectionnées par les Wallons pour jouer un rôle, désignée par 30% des répondants (58% ne voulaient pas le voir jouer un rôle). Ce sondage crédite le PS de 21,3% (-4,8%) des intentions de vote en Wallonie.
D’après les résultats du sondage Kantar-Le Vif de février 2024, le PS était crédité de 24,3% (- 1,8%) d’intentions de vote en Wallonie, pour les élections fédérales. Selon cette même enquête, à la question (ouverte) de savoir qui les représente le plus mal, les Wallons le citaient en troisième lieu (9,9% des répondants), derrière Georges-Louis Bouchez (15,6%) et Raoul Hedebouw (11,8%).