Alexander De Croo

Belgique

 

 

 

 

Alexander De Croo1. Bio express

Alexander De Croo, 48 ans, est Premier ministre, ancien ministre et ancien président de l’Open VLD. 

Avant d’arriver en politique et de suivre les traces de son père, Herman De Croo (ancien ministre, ancien président du VLD et ancien président de la Chambre), Alexander De Croo a débuté sa carrière dans le secteur privé, comme ingénieur commercial auprès du Boston Consulting Group, puis en créant sa propre entreprise. Son épouse Annick est également consultante pour un grand groupe.  

C’est « sur le tard » par rapport à d’autres dynastes politiques, à l’âge de 34 ans, qu’il rejoint l’Open VLD. Il se présente aux élections européennes de 2009. Son score, 47.779 voix, n’est pas suffisant pour qu’il obtienne son premier mandat, mais le voilà lancé en politique. Lancé au sein de son parti aussi où son ascension, grâce notamment, mais pas seulement, à l’appui de son père, est fulgurante. Il est élu fin 2009 président des libéraux flamands sur une ligne critique envers Guy Verhoftsadt, patron du parti depuis presque deux décennies et vieux rival interne d’Hermann De Croo. Trois ans plus tard, c’est à Brakel qu’il est élu, comme bourgmestre. Il succède à son père, mayeur de cette commune des Ardennes flamandes depuis 2001. 

Il quitte la présidence de l’Open VLD pour entrer dans le gouvernement Di Rupo. Un paradoxe, alors que, comme président des libéraux flamands, c’est lui qui a précipité la convocation des élections législatives anticipées, et que l’Open VLD a connu, à ce scrutin, une cuisante déculottée. Alexander De Croo a énsuite été ministre (et vice-Premier ministre) dans trois gouvernements successifs, celui d’Elio Di Rupo, puis celui de Charles Michel, puis celui de Sophie Wilmès, avant d’accéder au poste de Premier en octobre 2020, au terme de longues négociations pendant lesquelles il était apparu que le 16, rue de la Loi, ne pourrait accueillir que deux candidats, Paul Magnette ou Alexander De Croo. Le socialiste s’étant effacé, c’est le libéral qui donnerait son nom au gouvernement Vivaldi.  

2. Ses tops/flops

Avec sept partis de quatre orientations doctrinales différentes au sein du gouvernement, il était prédit qu’avancer sur des réformes, qu’elles soient fiscales, des pensions ou du marché du travail, ainsi que sur des décisions fondamentales comme le nucléaire ou la réduction de la dette, n’allait pas être une mince affaire 

A cela ce sont ajoutés des antagonismes affirmés, qui ont soit retardé la prise de décisions, soit atténué leurs contenus. L’exemple de la sortie du nucléaire, transformée en prolongation du nucléaire, est parlant: tous les partis de la majorité avaient la sortie du nucléaire à leur programme électoral de mai 2019, mais ils en sont, l’un après l’autre, revenus. Pour des raisons de positionnement politique, l’énergie nucléaire gagnant en popularité au fil de l’augmentation des prix du marché. Mais aussi pour des raisons de nécessité, après l’invasion russe en Ukraine qui a fait exploser la spéculation, donc les prix, sur les différents marchés de l’énergie et de l’électricité.  

Avant tout autre dossier, c’est la crise Covid, au cœur de laquelle le gouvernement a pris ses fonctions, qui a occupé De Croo. Malgré des décisions parfois sens dessus dessous, ou compliquées à comprendre, les nombreuses aides ont permis au pays de se relever plus vite qu’attendu. Et la Belgique a fait partie des pays dont la vaccination a été la plus rapide au monde. 

Néanmoins, certaines conséquences de la crise, notamment l’épuisement des secteurs de première ligne des soins de santé, se font toujours sentir, et les réformes attendent. La norme de croissance du budget des soins de santé a été revue à la hausse, mais sans pouvoir combler tous les immenses besoins.  

Le bilan budgétaire de la Vivaldi est mauvais: les dépenses de l’Etat ont été grevées par les crises multiples, et la Belgique fait partie des pays de la zone euro dont le déficit est le plus haut. Il a été marqué, politiquement, par la démission imposée par Alexander De Croo à la secrétaire d’Etat au Budget Eva De Bleeker. Mais il y a de bonnes raisons de défendre le bilan du gouvernement De Croo, selon les intéressés. En effet, c’est la Belgique qui, de tous les pays de l’OCDE, a le mieux protégé ses citoyens contre la crise énergétique, à l’aide d’instruments structurels, comme l’indexation automatique des salaires et des allocations, mais aussi avec des initiatives ponctuelles, comme l’élargissement du tarif social à plusieurs centaines de milliers de ménages supplémentaires, les plus modestes bien sûr. Et si la croissance s’annonce, les prochaines années, plutôt moins bonne que chez les voisins, elle a été ces dernières années, grâce à la protection de la demande intérieure, donc du pouvoir d’achat des Belges, plus haute que dans les pays limitrophes.  

Sur le plan personnel, Alexander De Croo aura donc navigué à vue avec des compagnons de bord tantôt partenaires tantôt adversaires. Il s’est la plupart du temps montré mesuré dans ses déclarations, protégeant ce qui pouvait l’être des accords et de sa coalition, à travers les crises. Il en reste une, dont une phrase en particulier aura, à l’inverse, été largement critiquée : sa volonté de « faire une pause », dans la lutte contre la diminution de la biodiversité. 

3. Vie privée en bref

Alexander De Croo est marié et papa de deux garçons prénommés Tobias et Gabriël. Son épouse, Annick, est consultante dans le secteur privé. Il possède, avec son père, un vaste domaine doté notamment de magnifiques écuries, où sont élevés des chevaux de haut prix.  

4. Sa place sur les listes électorales en 2024

Alexander De Croo sera tête de liste de l’Open VLD aux élections fédérales, dans la circonscription de Flandre Orientale. Il est possible qu’il se représente également dans son fief de Brakel, en Flandre orientale, pour les élections communales. 

5. Ce que prédisent les sondages

Selon le dernier Baromètre Le Soir-RTL Info-Ipsos-Het Laatste Nieuws-VTM réalisé à la fin du mois de mai, 60% des Belges ne veulent plus d’Alexander De Croo comme Premier ministre. C’est la Flandre qui tire la statistique vers le haut, avec 68% des Flamands qui ne veulent plus de lui, là où les Wallons et les Bruxellois sont partagés. Une courte majorité d’entre eux souhaitent d’ailleurs que le Premier ministre joue encore un rôle. Il fait partie des personnalités politiques les plus populaire dans les deux régions. Toutefois, en Flandre, sa popularité baisse, puisqu’il descendu du podium des personnalités politiques préférées des Flamands (4ème). 

Par ailleurs, son parti, l’Open VLD, souffre beaucoup de la participation au gouvernement fédéral. Le parti n’a jamais connu pire résultat de son histoire que lors de ce même sondage, avec seulement 8,23% d’intentions de vote, pour 13,5% lors des précédentes élections fédérales. Les dernières estimations le placent à 10%, ce qui est très très faible, mais un peu moins lamentable que dans les enquêtes précédentes.  

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