Le gouvernement De Croo s’enfonce dans la crise de l’accueil. Malgré ses obligations et les condamnations, l’Etat belge reste trop immobile. Et cela risque de durer…
Jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, la Belgique s’enfonce toujours davantage dans la crise de l’accueil. L’échec de l’évacuation du squat de la rue des Palais et, pour certains de ses résidents, l’absence de solution d’hébergement autre que le campement de fortune devant le Petit Château, à Bruxelles, ne sont que les énièmes illustrations de la politique du gouvernement d’Alexander De Croo en la matière. Ou plutôt de son manque d’action.
Pourtant, les condamnations tombent sans discontinuer sur la tête du gouvernement. On en totalise désormais plus de 8 000 pour non-respect de la «loi accueil», celle qui exige que toute personne ayant introduit une demande d’asile soit immédiatement hébergée.
Pourtant, ces décisions de justice sont régulièrement assorties d’astreintes de plusieurs centaines d’euros par jour. Les montants commencent à chiffrer, du mobilier a été saisi voici quelques semaines au cabinet de la secrétaire d’Etat à la Migration, Nicole de Moor.
Pourtant, malgré l’obligation légale qu’a l’Etat belge de fournir un repas, un toit, un soutien médical à tout arrivant, il se décharge – au moins partiellement – de cette mission sur les citoyens, les ONG ou les communes.
Pourtant, les manifestations citoyennes, comme celle du 24 février encore, ne cessent de dénoncer le sort de ces migrants et de ces demandeurs d’asile.
Pourtant, les associations alertent sur les conditions dans lesquelles vivent beaucoup d’entre eux, confrontés au froid, au manque d’hygiène et de sanitaires, privés d’un nécessaire wifi. Médecins sans frontières a qualifié la situation de «chaotique» en début de semaine.
Pourtant, la centaine de tentes désormais installées devant le Petit Château ne se vident que pour se remplir à nouveau d’histoires de vies souvent jalonnées de violence et toujours tragiques, dont celle de Salah Udin qui, devenu juge, a fui l’Afghanistan où il était une cible pour le régime des talibans ou celle de Najid, que son périple a emmené de Palestine à la rue des Palais, puis sur un trottoir le long d’un canal…
Et pourtant l’immobilisme reste quasiment total. Et inacceptable. Il bafoue l’Etat de droit. Il foule au pied les valeurs qui sont les nôtres. Il résulte de calculs politiques.
Cet immobilisme perdurera tant qu’ouvrir des places d’accueil ne sera pas électoralement porteur.
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