Guillaume Gautier

La chronique de Guillaume Gautier | C’est en partant que Koen Casteels a enfin réussi à faire parler de lui

Guillaume Gautier Journaliste

Koen Casteels claque la porte des Diables Rouges avec fracas. Paradoxal, pour un gardien qui n’est jamais parvenu à sortir de l’ombre.

Entre le retour annoncé de Thibaut Courtois aux affaires diaboliques et la saison exceptionnelle de Matz Sels entre les perches de Nottingham Forest, presque plus personne ne pensait à lui. Il faut dire que Koen Casteels a passé l’essentiel de sa carrière à l’ombre de l’intérêt médiatique des Belges. Rares sont ceux qui peuvent aujourd’hui dire que le dernier rempart porte les couleurs d’Al-Qadsiah, troisième du championnat saoudien, et qu’il partage le même vestiaire que l’ancien madrilène Nacho ou le célèbre buteur Pierre-Emerick Aubameyang.

Même ses près de 300 matchs à la garde des filets de Wolfsburg n’ont pas suffi à le sortir de ce relatif anonymat, parce que le club a beau avoir joué les premiers rôles dans le championnat allemand pendant plusieurs années, il reste le fleuron d’une ville-usine, celle de Volkswagen, et ne suscite jamais l’émoi de grand monde quand il passe d’une année à l’autre d’une lutte pour les places d’honneur à un combat pour le maintien.

Koen Casteels était peut-être la meilleure incarnation de ce que suscite la Bundesliga aux yeux d’une majorité de Belges, bien plus enclins à se caler devant un match au sommet de Premier League, un Clásico espagnol ou un derby milanais que face à un Dortmund-Bayern.

Koen Casteels était aussi, peut-être, la meilleure incarnation de ce que suscite Wolfsburg aux yeux d’une majorité de suiveurs de la Bundesliga. Un club trop rarement sorti de l’ombre, même quand il avait atteint un quart de finale de Ligue des Champions.

Longtemps, personne ne s’est véritablement ému de la présence de Koen Casteels dans le noyau des Diables. Il était simplement là, trop loin derrière Thibaut Courtois et Simon Mignolet pour entrer en ligne de compte pour une titularisation, trop loin devant les autres pour que sa place de troisième gardien soit contestée, et trop éloigné des projecteurs pour pouvoir être sûr qu’il la méritait vraiment. La retraite internationale du gardien de Bruges, puis la querelle entre Thibaut Courtois et Domenico Tedesco lui ont offert une place qu’il n’attendait sans doute plus, la trentaine passée et les rêves de grandeur partis au placard au moment où il envisageait déjà son départ vers l’Arabie saoudite. Entre les perches des Diables, à l’Euro puis en Ligue des Nations, il n’a jamais vraiment déçu, sans vraiment être totalement irréprochable non plus.

Même en étant sorti de l’ombre, Koen Casteels y est finalement un peu resté. Parce qu’à l’analyse de ses prestations, il faisait incontestablement partie des meilleurs hommes de la chahutée saison 2024 de la Belgique, et qu’il enchaîne les bonnes prestations dans la ligue saoudienne, mais que personne n’a pensé à lui au moment de voter pour le meilleur Belge à l’étranger de l’année écoulée lors du scrutin du Soulier d’or, où le Top 10 mentionne pourtant les noms d’un Romelu Lukaku sorti d’une année épouvantable ou d’un Dries Mertens qui ne porte même plus le maillot des Diables (brillant toutefois dans le championnat turc).

Dans le podcast MidMid, Koen Casteels s’est fâché. Sur le retour de Thibaut Courtois, mais surtout sur la façon dont la Fédération a ouvert grand les portes à un gardien qui les avait virulemment claquées. Il a, par la même occasion, annoncé sa retraite internationale. On n’a sans doute jamais autant parlé de lui qu’en ce jour où, paradoxalement, il est probablement retourné à l’ombre pour de bon.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire