Tout ce dont Bruxelles n’a pas besoin
Le coup d’arrêt dans les négociations en vue de la formation d’un gouvernement pour la Région bruxelloise a suscité une avalanche de critiques. Un tir groupé et un constat partagé: Bruxelles n’avait pas besoin d’une crise greffée à une urgence budgétaire.
«Les conditions d’une participation du PS aux négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement bruxellois ne sont plus réunies.» C’est avec ces quelques mots que la fédération bruxelloise du Parti socialiste a brutalement –momentanément?– douché les espoirs d’une accélération dans les négociations en vue de la formation d’un gouvernement pour la Région-Capitale que les avancées du côté du collège néerlandophone avaient générés ces dernières semaines.
Ce coup d’arrêt a été suivi d’une avalanche de critiques politiques fustigeant qui un manque de courage, qui une absence de sens des responsabilités face à l’ampleur des réformes à mener à Bruxelles. Ce tir groupé convergeait vers un constat partagé: Bruxelles n’a pas besoin qu’une crise politique se greffe à une urgence budgétaire.
C’est évident.
Tout comme Bruxelles n’avait pas besoin non plus que trois partis francophones impliqués dans les négociations pour la formation du gouvernement déposent une proposition d’ordonnance pour retarder de deux ans le renforcement de la zone basse émission (LEZ), tout en sachant pertinemment que ce vote s’apparenterait à une bombe placée dans le champ des négociations tant le sujet était sensible et la méthode inusitée.
Bruxelles n’a pas besoin qu’une crise politique se greffe à une urgence budgétaire.
Tout comme Bruxelles n’avait pas besoin non plus que des affaires comme celles du CPAS d’Anderlecht continuent à charrier dans leur sillage des relents de clientélisme et de mauvaise gouvernance, ni que, face aux soupçons d’abus, les responsables se défaussent à l’heure de rendre des comptes, ouvrant un boulevard à la critique des autres formations politiques.
Tout comme Bruxelles n’avait pas besoin non plus qu’un parti néerlandophone libéral se positionne officiellement en sacrifié pour la cause et l’intérêt général alors qu’il emporte en coulisses le grand mercato des mandats et des présidences des organismes d’intérêt public (OIP) bruxellois, suscitant la jalousie des autres partis sur des postes convoités.
Tout comme Bruxelles n’avait pas besoin non plus qu’un président de parti ou un ancien secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration jettent de l’huile sur le feu en critiquant abondamment et régulièrement les potentiels futurs partenaires de majorité sur les réseaux sociaux ou par médias interposés.
Non, vraiment, Bruxelles n’a pas besoin qu’une crise politique se greffe à une urgence budgétaire.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici