Anne-Sophie Bailly

«Rendre les Wallons plus heureux et plus prospères»: l’ambitieuse promesse du duo Bouchez Prévot

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

«Rendre les Wallons plus heureux et plus prospères.» C’est ce qu’ont annoncé Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot en présentant leurs accords de gouvernement. La promesse est ambitieuse. La volonté de changement majeure. Il faudra réussir à les concrétiser.

«Une équipe soudée.» «Une tâche immense.» «Réaliser des choses paralysées pendant 50 ans.» «Faire de la Wallonie un vecteur de progrès.» «Rendre les Wallons plus heureux et plus prospères.» Le vocabulaire utilisé par le tandem Bouchez-Prévot lors de la conférence de presse annonçant les accords de gouvernement en Région wallonne et en Fédération Wallonie-Bruxelles s’inscrit dans la droite ligne de la tonalité des discours des deux présidents de parti depuis le soir du 9 juin dernier qui a consacré leur victoire électorale. Il traduit en mots cette volonté de rompre avec les politiques du passé (comprenez du PS) et d’inscrire la Wallonie «dans une nouvelle ère». De faire souffler sur le sud du pays un vent nouveau.

Les principales mesures annoncées par la coalition Azur sont de fait de nature à consacrer ce programme de rupture. La fusion des réseaux de l’enseignement comme l’instauration d’un CDI pour les enseignants ou la refonte des missions du Forem et l’activation des chômeurs constituent quelques exemples emblématiques de ces verrous qui sautent et de ces tabous levés.

Fini donc le temps des compromis mous. L’équipe est soudée, le duo sur la même longueur d’onde. On avance avec rapidité et efficacité. Voilà le message essentiel de cette conférence de presse XXL et cela, même si des compromis ou des relégations au second plan ont été inévitables. L’exemple du climat et de l’environnement, sur lequel Maxime Prévot s’était clairement positionné en campagne et aujourd’hui parent pauvre de l’accord, est parlant à cet égard.

Quoi qu’il en soit, les déclarations de politique régionale et communautaire ont donc été bouclées rapidement. Ce qui témoigne probablement de la convergence de vue entre les deux formations sur la manière de redéployer la Wallonie.

Face à cette célérité, restent deux points d’attention. Quid du financement de ces mesures? Les populaires réductions des droits d’enregistrement et de succession, par exemple, se traduiront par une diminution des recettes de la Région que le duo n’entend compenser que par une réduction des dépenses. Mais on attend toujours à ce stade les projections chiffrées de la coalition.

«Face à cette célérité, deux points d’attention. Quid du financement et de la cohésion sociale?»

L’autre grand défi du duo sera de garder aussi intacte que possible la cohésion sociale. L’opposition fustige déjà le retour de l’austérité. Le régime forcé imposé à la RTBF, la refonte du statut de l’enseignant, l’activation des chômeurs font tout autant grincer des dents dans les rangs syndicaux. Gérer ces dossiers constitueront les prochains tests de cette ambitieuse coalition. Ils devront l’être avec doigté davantage qu’avec rapidité pour réaliser l’objectif annoncé: «Rendre les Wallons plus heureux et plus prospères.» Tous les Wallons.

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