Anne-Sophie Bailly

Coalition Arizona | Qu’en sera-t-il à la fin du mois?

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Le calendrier de fin janvier pour aboutir à la formation d’une coalition Arizona sera-t-il respecté? Il y a en tous cas des erreurs à ne pas répéter.

La nouvelle échéance a été annoncée avec nettement plus de fermeté que les fois précédentes. «Les présidents de parti ont convenu d’accélérer le tempo pour doter ce pays d’un gouvernement Arizona au plus tard fin janvier», affirmait en effet fin décembre Bart De Wever, pour renchérir début 2025 avec un imagé «il y a une fin à tout, c’est un buffet que vous devez manger dès maintenant ou vous devez quitter la pièce». Même timing, même métaphore culinaire pour le président du MR: «Tout est sur la table, les ingrédients qui sont là aujourd’hui sont là pour faire le repas. Dans un mois, ils risquent d’être périmés donc il vaut mieux faire le repas rapidement.» Sur la base de ce calendrier, le roi a donc refixé rendez-vous à Bart De Wever le 31 janvier.

Mais malgré tout, difficile de garantir que ce calendrier sera cette fois-ci respecté. Le formateur lui-même ne dit rien d’autre quand il estime à 50-50 les chances de réussite ou d’échec des négociations en cours. Car si côté avancées, des compromis se dessinent autour des réformes de l’emploi et du marché du travail, côté montagnes à franchir, en plus d’attaquer la réforme des pensions, il reste à trouver comment réduire le coût du travail tout en réalisant 23 milliards d’euros d’efforts budgétaires. Soit les piliers fondateurs de la potentielle coalition. Et là, entre Vooruit qui rappelle inlassablement que «les épaules les plus larges doivent contribuer», le CD&V qui refuse toute miniréforme et le MR qui réaffirme urbi et orbi son opposition à toute taxation supplémentaire, la marge de manœuvre s’avère étroite.

Ce qui implique qu’aujourd’hui chacun en est réduit à s’interroger sur ce qui serait de nature à faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. On a beaucoup dit que la pression de l’Europe et des agences de notation financière pourrait obliger les négociateurs à aboutir, mais sans conséquence visible à ce stade. Pas d’impact majeur non plus des pressants appels des fédérations professionnelles à surmonter l’impasse, ni de la grogne sociale qui commence à enfler.

Alors reste à continuer la recherche du meilleur compromis, mais en évitant cette fois les erreurs qui ont émaillé sept mois de négociations. Notamment, celle d’oublier que cinq partis autour d’une table, ce sont cinq partis qui doivent ramener un trophée à leurs électeurs. Pas seulement un ou deux. Il reste trois semaines (normalement).

Cinq partis autour d’une table, ce sont cinq partis qui doivent ramener un trophée à leurs électeurs.

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