Anne-Sophie Bailly

Après un premier coup de tonnerre, l’été sera chaud sur les marchés financiers

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Coup de tonnerre et coup de semonce sur les marchés financiers qui sont entrés en zone de turbulence. Le doute s’installe. L’été sera chaud.

Coup de tonnerre dans le ciel estival. Après des mois d’embellie, les marchés financiers sont entrés dans une zone de turbulence. Les principales Bourse de la planète ont piqué du nez de manière inversement proportionnelle à l’indice de la peur qui, lui, est monté en flèche. Les raisons de ce brusque accès de frayeur: un relèvement surprise des taux directeurs par la Banque du Japon et un indicateur économique moins bon qu’attendu aux Etats-Unis.

Le mouvement de panique a été marqué, impressionnant, relatif aussi eu égard à la faible liquidité estivale qui amplifie la volatilité. Mais ce n’est pas pour autant que les semaines ou les mois à venir seront plus calmes sur les places financières. Car en marge de ces éléments ponctuels, l’euphorie commence à laisser place au doute et la prise de conscience de récents changements de paradigme se fait plus prégnante.

De fait, l’entrée en campagne de Kamala Harris a rebattu les cartes de la course à la présidentielle américaine. Et la possibilité que la démocrate puisse s’installer dans le bureau Ovale rend moins certains les gains attendus pour les actions américaines d’un effet Trump. Plus globalement, les observateurs semblent progressivement intégrer l’idée que le scénario de soft landing de l’économie américaine s’éloigne, alors que celui d’une possible récession gagne en importance. Un coupable? La Réserve fédérale américaine, qui aurait trop tardé à revoir la trajectoire de sa politique monétaire. Une preuve? Le prix du baril qui reste orienté à la baisse, malgré les tensions géopolitiques croissantes au Proche-Orient.

Un doute commence à s’installer: la rentabilité des investissements réalisés dans l’intelligence artificielle.

Une autre incertitude commence à gagner du terrain dans l’esprit des investisseurs et des économistes, liée à la rentabilité à venir des investissements réalisés dans l’intelligence artificielle. Les montants consacrés à cette révolution technologique sont à ce point importants que d’aucuns sont sceptiques quant à leur rentabilité –ou en tous cas leur rentabilité rapide– et gardent à l’esprit l’éclatement de la bulle dotcom de la fin des années 1990. La récente vente d’une partie de ses actions Apple par Warren Buffet, soucieux de prendre ses bénéfices, a résonné comme le signal qu’il pourrait être temps de vendre.

Un coup de tonnerre donc, mais qui s’apparente surtout à coup de semonce. La météo boursière risque d’être plus instable, avec comme baromètre la prochaine réunion de la Fed.

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