Benjamin Hermann

Surfer sur la vague ou éviter la noyade: les «nouveaux» présidents de parti n’ont pas tous la même chance

Benjamin Hermann Journaliste au Vif

Différents partis politiques élisent de nouveaux présidents, à la suite des élections de juin. Toutes et tous ne sont pas dans le même pétrin. Entre Georges-Louis Bouchez et Sophie Rohonyi, par exemple, une situation est plus enviable que l’autre.

Les fortunes diverses issues des élections de juin dernier entraînent des conséquences directes sur le paysage politique belge. Les hémicycles se sont reconstitués, selon de nouveaux équilibres. De nouveaux gouvernements s’apprêtent à voir le jour. Ce qui est moins perceptible pour la plupart des citoyens, du moins ceux qui ne sont pas membres d’un parti politique, ce sont les conséquences très perceptibles,en revanche, à l’intérieur des formations. Là aussi, les individus connaissent des destinées diverses en ce moment même.

Certains surfent sur la vague. C’est ainsi qu’au MR, on a choisi de convoquer plus tôt que prévu des élections internes, pour lesquelles seul Georges-Louis Bouchez s’est porté candidat. Fort du succès de son parti, qui constitue aussi un succès personnel, le Montois s’apprête à rempiler. Il s’agit aussi, ont d’emblée insisté les libéraux, de clarifier le jeu dans le contexte des négociations politiques. Il y a cinq ans, sept des douze partis représentés à la Chambre avaient changé de présidence au cours de l’année suivant les élections. Ces changements de casting, parmi d’autres paramètres, n’avaient certainement pas facilité les tractations en cours.

D’autres ont tout bonnement évité la vague. C’est le cas de Paul Magnette, dont la présidence n’a pas ouvertement été remise en question au sein du PS. Là, on mise sur le Carolo dans la perspective des élections locales d’octobre, qui feront office de second tour. Certainement pas un second tour à la française, où le système électoral est bien différent, mais tout de même un nouveau passage aux urnes qui, à certains égards, pourrait ressembler à une évaluation des mois écoulés depuis juin.

Il y en a un qui a à peine été effleuré par la vague, pourtant hautement périlleuse. C’est Conner Rousseau, qui s’apprête à reprendre la présidence de Vooruit. Sans l’avoir jamais vraiment quittée, diront les mauvaises langues, et ce, malgré un dérapage raciste qui lui aura valu une brève mise au vert.

Quelques-uns se sont ramassé la vague de plein fouet et sont désormais condamnés à éviter la noyade, éventuellement définitive. Ne parlons même pas de l’Open VLD, où on envie certainement l’insolente bonne forme de Georges-Louis Bouchez. Chez les libéraux néerlandophones, huit candidats seront départagés en août.

Côté francophone, il n’aura échappé à personne que les écologistes n’ont guère brillé aux élections. La conséquence fut immédiate: démission, candidatures et très bientôt, élection de coprésidents. La mission première consistera à exister à nouveau, à proposer la rupture sans brusquer quiconque, à remettre en question les stratégies passées sans critiquer ouvertement, selon les manières du parti.

Enfin, il y a la nouvelle présidente dont on se demande comment elle parviendra à maintenir sa formation politique à flot. Sophie Rohonyi a pris la tête de DéFI tout dernièrement. Son parti est exsangue, à peine représenté au Parlement fédéral, sort d’une bien mauvaise passe en interne, doit redéfinir son identité, voire sa raison d’être. Plus d’un parieur hésiterait à miser un kopeck sur la réussite de l’entreprise. Mais d’autres avant elle ont été annoncés en fin de vie avant de se refaire une étonnante santé, à l’instar de Maxime Prévot qui, lui, est toujours président de son parti.

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