Joseph Ndwaniye

Le Mondial de cyclisme au Rwanda, consécration pour l’Afrique (chronique)

Joseph Ndwaniye Infirmier et écrivain.

L’organisation des Championnats du monde de cyclisme sur route en septembre 2025 sera l’occasion de montrer que le continent peut rivaliser avec les grandes nations de la planète.

Au Rwanda, le vélo est bien plus qu’un moyen de transport ou un sport. Il reflète l’interaction complexe entre les habitants et leur environnement, dans un pays marqué par un relief montagneux, une diversité agricole et une histoire de résilience. Qu’il gravisse les collines escarpées et les montagnes volcaniques, qu’il sillonne les vallées verdoyantes, qu’il longe les berges sinueuses du lac Kivu, le vélo occupe une place centrale dans la culture et l’économie rwandaises. Grâce à lui, ce petit pays des Grands Lacs s’apprête à entrer dans l’histoire en tant que première nation africaine choisie pour accueillir les Championnats du monde de cyclisme sur route de l’Union cycliste internationale (UCI). Cet événement, qui se déroulera du 21 au 28 septembre 2025, représente une étape majeure dans l’évolution du cyclisme en Afrique, tout en incarnant l’essor socioéconomique et culturel du Rwanda.

Depuis plusieurs années, le Rwanda s’est imposé comme une nation montante du cyclisme. Le Tour du Rwanda, qui a évolué pour devenir une course UCI de catégorie 2.1 en 2019, est aujourd’hui une vitrine incontournable du talent africain et une plateforme pour les jeunes coureurs du continent. Ce développement s’inscrit dans une stratégie ambitieuse de faire du pays un carrefour du sport, soutenu par une passion populaire indéniable et des infrastructures modernes. L’organisation d’une telle épreuve a des répercussions bien au-delà du sport. Cela représente une réponse claire à la marginalisation historique du continent dans les grandes compétitions sportives. Ce choix démontre la reconnaissance du potentiel des nombreux talents africains. Des coureurs comme l’Erythréen Biniam Girmay, premier Africain à remporter une classique World Tour, ou les Rwandais Valens Ndayisenga et Joseph Areruya démontrent que l’Afrique n’est plus un simple acteur secondaire du cyclisme mondial.

«L’organisation d’une telle épreuve a des répercussions bien au-delà du sport.»

Cet événement pourrait attirer des sponsors internationaux et inspirer une nouvelle génération de cyclistes. Les reliefs exigeants et pittoresques du pays des mille collines offriront une expérience inédite aux coureurs et des vues inoubliables aux téléspectateurs du monde entier. Sur le plan économique, ce championnat est une aubaine. En 2023, le Rwanda avait déjà accueilli des événements internationaux comme la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM), ou le 73e congrès de la Fifa, démontrant sa capacité logistique et son hospitalité. Les retombées incluent des investissements dans les infrastructures, qui bénéficieront aux populations locales bien au-delà de l’événement. Le choix de l’UCI d’attribuer les Championnats du monde au Rwanda est un signal fort pour le cyclisme et le sport africain en général. C’est l’occasion de montrer que l’Afrique peut rivaliser avec les grandes nations dans l’organisation d’événements sportifs mondiaux. Pour le Rwanda, c’est une manière de réaffirmer son rôle en Afrique de l’Est, tout en consolidant sa place sur la scène internationale. A travers ces championnats, le Rwanda écrit une page d’histoire non seulement pour lui-même, mais pour tout un continent. Cet événement promet de célébrer non seulement le sport, mais aussi l’unité, l’espoir et l’avenir de l’Afrique.

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