Laurane Wattecamps
Planifier ses rapports sexuels: une méthode pour sauver son couple (chronique)
« Mercredi, 22 heures: petite partie de jambes en l’air ». Tue-l’amour, le fait de planifier ses rapports sexuels ? Au contraire: cette méthode permettrait de sauver son couple de la routine qui, trop souvent, finit par reléguer la libido aux oubliettes.
Métro, boulot, dodo, avec de la vaisselle à faire et une vie sociale à maintenir, voilà qui remplit déjà les agendas. Faire l’amour? Oui, mais quand? Si un créneau se profile, c’est rarement en s’acoquinant qu’on en profite. Il y a toujours quelque chose à faire, à rattraper ou à prévoir. Alors imaginer un alignement avec l’horaire du partenaire, voilà qui tiendrait du miracle. Résultat: souvent, la sexualité est reléguée non pas au second plan mais carrément aux oubliettes. A force de surcharger le quotidien, la fatigue et le stress ont raison du désir. Tel un bouquet de roses offert il y a deux semaines, il subit les affres du temps et a tendance à se faner. Or, si certains aiment les fleurs séchées pour en garder un doux souvenir, beaucoup ressentent une frustration de ne plus se délecter de leur parfum.
S’accorder sur un élan d’impulsivité désirante est rare. Planifier le sexe permet de remettre le couple au centre des priorités et de réinvestir son intimité.
Ainsi, selon un sondage diffusé par le site de médecine en ligne Zava, plus les années passent, moins la sexualité du couple est épanouissante – tant pour les hommes que pour les femmes. Seuls 65% des duos ensemble depuis quatre ans ou plus se disent satisfaits de leur vie sexuelle. Ce qui pousserait même une personne sur dix à l’infidélité. Et au fur et à mesure que l’âge avance, pire est le constat. Un quart des hommes de 50 ans et plus ne font plus l’amour. Un chiffre qui s’élève à près de 50% pour les femmes du même âge. La raison la plus courante? D’abord, on n’a pas le temps… puis on ne le prend plus.
Et si la solution résidait dans la programmation des rapports sexuels? Voilà qui peut sembler déconcertant. Ajouter une case «faire l’amour» à sa to-do list, quelle étrange idée… Pourtant, il ne s’agit pas là d’envisager l’intimité comme une corvée mais de dégager du temps pour se retrouver, en dépit de vies menées tambour battant. L’ argument majeur utilisé pour réfuter le concept réside dans la perte de spontanéité. Un raisonnement illogique quand il est avancé par des personnes qui n’ont de toute façon pas de rendez-vous amoureux. Qu’on se le dise, après plusieurs années de relation, la spontanéité est difficilement conciliable avec la vie à deux. S’accorder sur un élan d’impulsivité désirante est rare. Raison de plus pour faire en sorte de raviver la flamme entre partenaires consentants et disponibles.
Planifier le sexe permet de remettre le couple au centre des priorités et de réinvestir son intimité. Se réserver des plages horaires pour se retrouver a de nombreux avantages: imaginaire érotique ravivé, préparation comme pour un rendez-vous en début de relation, attente espiègle, etc. En témoigne une étude menée par… la marque de matelas Sleep Judge qui a révélé que 98,3% des personnes ayant programmé un moment pour faire l’amour s’en félicitent. Quoi de plus convaincant que l’avis des convaincus?
L’ élément qui peut faire toute la différence dans la planification d’une heure de caresses, c’est l’intention qu’on pose sur ce moment choisi. Car, pour reprendre la métaphore de la sexologue Camille Bataillon, si un couple peut se servir dans un potager bien garni en début de relation, il a peu de chances d’y trouver de délicieux légumes sans y semer des graines de temps en temps. Prendre soin du cadre et penser la tendresse partagée avec l’autre, voilà qui pourrait donner envie de refuser quelques sorties pour se retrouver dans son couple. En gardant toujours en tête que faire l’amour commence par un regard et ne se termine pas forcément par un orgasme, un rendez-vous sensuel n’est certainement pas du temps perdu. Que du contraire!
Le Conseil de déontologie journalistique a constaté des fautes déontologiques dans cet
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