Mélanie Geelkens
Les origines douteuses de la Saint-Valentin
La Saint-Valentin approche, l’occasion de revenir sur les origines de cette fête tant appréciée par tellement de femmes. Peut-être trouveront-elles ça moins mignon, en apprenant que cette tradition trouve son origine dans une fête romaine lors de laquelle les hommes… fouettaient les femmes.
Bas autoportants: achetés. Bougies parfumées: préparées. Resto sympa: réservé. Espoirs de romantisme le soir du 14 février: élevés. Probabilité de déception due à un manque d’implication masculine: considérable. Mais que celles qui mangeront finalement un poulet-compote en tirant la tronche, engoncées dans leur belle lingerie, se rassurent grâce à ces quelques lignes historiques. La Saint-Valentin, en fait, tout le monde devrait la mépriser.
Le joli récit de saint Valentin, ce prêtre romain emprisonné qui serait tombé raide dingue de la fille aveugle de son geôlier en attendant son exécution, et qui lui aurait envoyé un mot doux lui permettant miraculeusement de recouvrer la vue? Une belle connerie! Selon le sociologue Jean-Claude Kaufmann, auteur du livre Saint-Valentin, mon amour (éd. Les Liens qui libèrent), l’origine de la fête des amoureux remonte à l’Antiquité romaine et aux Lupercales. Une fête qui clôturait l’année religieuse, célébrée pour raviver la fécondité de la nature. Et des femmes.
Très sympa, cette fête: ça commençait par quelques rituels de purification (normal, quoi), puis tous les participants se foutaient à poil (les plus pudiques revêtaient un pagne en peau de bouc) et se mettaient à courir au pied du mont Palatin. Lorsqu’ils croisaient une femme, ils les fouettaient à l’aide de lanières en peau de chèvre. Mais c’était pour leur bien, hein: les mauvais esprits quittaient leur corps et elles redevenaient fécondes. Tout cela se terminait ensuite en débauche alcoolisée. Ah, ils savaient s’enjailler, les Romains.
Un art de la fête qui s’est ensuite perpétué au Moyen Age, lors de l’apparition des carnavals amoureux se tenant généralement en février. «Un jour de fête où tout était possible», analysait Jean-Claude Kaufman dans le magazine Geo. Y compris se déguiser en ours, courir après les jeunes filles du village pour leur imposer un baiser ou une caresse, voire les enlever pour les emmener dans leur antre et les violer en toute impunité. Parfois à plusieurs. Plus on est de fous… Selon Jean-Louis Flandrin, auteur de Sexe et l’Occident (Seuil), à l’époque un jeune homme sur deux participait à des viols collectifs sans jamais être sanctionné.
«A l’origine [de la Saint-Valentin], écrit Jean-Claude Kaufmann sur son blog, la très rude brutalité sexuelle est tolérée par la société, presque reconnue comme légitime. [Mais] pendant plus de deux mille ans, les hommes ont progressivement appris, à travers les festivités amoureuses de février, à adoucir les mœurs et à respecter les femmes.» (NDLR: Ah, bon? ).
Ainsi les porcs ursins ont progressivement laissé place aux troubadours, poètes et autres romantiques qui, dès le XVe siècle, se mettent à rédiger des vers, à griffonner des dessins amoureux et à envoyer des cartes aux élues de leur cœur. Une tradition anglaise qui migrera aux Etats-Unis au début du XIXe siècle, et qui se transformera, petit à petit, en ce grand raout commercial, où les roses et les chocolats sont rois.
De tradition subversive et violente, la Saint-Valentin est donc devenue la célébration du couple bourgeois, où les femmes – déçues par la vie conjugale – partent en quête du romantisme dont elles rêvent tant. Si le 14 février prochain, ces messieurs rappliquent à la maison sans bouquet ni paquet, pas d’engueulade, donc: c’est juste un signe de solidarité envers toutes ces ancêtres violées et fouettées. Mais si, mais si.
Madame l’arbitre
Le dimanche 22 janvier, lors du match Frameries-Dendermonde, l’arbitre était une femme. Une première en première division belge de rugby masculin. Ancienne joueuse, Adèle Robert (29 ans) avait déjà œuvré lors de matchs de D2 et de D3, ainsi que lors de rencontres féminines (notamment Portugal-Suède, en novembre dernier). «C’est une fierté, a-t-elle confié à l’agence Belga. Un moment que j’attendais avec impatience.»
1 071
pommes pourries ont été lancées, le 20 janvier, devant le siège de la police de Londres, pour dénoncer les crimes sexuels d’(anciens) agents. Parmi eux, David Carrick, 48 ans, qui a reconnu être l’auteur de 24 viols. Il profitait de sa fonction pour terroriser ses victimes. Les forces de l’ordre ont révélé que 1 071 officiers et agents ont fait l’objet d’un signalement pour violences domestiques ou sexuelles présumées, ces dix dernières années. Leurs dossiers seront réexaminés, «pour s’assurer que les décisions appropriées ont été prises».
Un CPVS plus grand
Le Centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) de Bruxelles vient d’être agrandi. Il fut l’un des trois premiers (avec Liège et Gand) à ouvrir en Belgique, en 2018. Depuis, il a aidé près de trois mille personnes, bien plus que les estimations initiales. Avant sa création, cent personnes se présentaient chaque année aux urgences en raison de violences sexuelles.
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