Benjamin Hermann

Le lieu commun de Benjamin Hermann | Elections communales: vous reprendrez bien un peu d’insécurité?

Benjamin Hermann Journaliste au Vif

L’insécurité et le sentiment d’insécurité occupent une place centrale dans la campagne pour les élections communales. Le thème s’impose un peu partout et au sein de toutes les tendances politiques.

Tous sont à peu près d’accord pour considérer qu’il faut renforcer la police de proximité. C’est vrai à Charleroi comme ailleurs. Dans la plus grande ville de Wallonie, les candidats écologistes aimeraient accentuer les politiques de prévention. Au PTB, on regrette une certaine insalubrité, mais surtout un défaut d’investissements publics. Pendant ce temps, chez Les Engagés, on veut mettre le paquet sur le cadre de vie, parce que «la propreté, c’est le début de la sécurité». Le MR insiste sur la lutte contre la drogue, les trafiquants, la toxicomanie dans son ensemble. Le candidat bourgmestre du PS, lui, aimerait attirer plus d’habitants en ville, pour lutter contre ce fameux sentiment.

Un petit tour des gazettes, tous titres confondus, permet de s’en rendre compte rapidement. Parmi les thèmes de cette campagne pour les élections communales, la sécurité occupe une place prédominante. Ou l’insécurité, voire le sentiment d’insécurité, c’est selon.

Du côté de Forest, en Région bruxelloise, c’est la peur pour les femmes de sortir une fois la nuit tombée qui est relevée. Pareil à Ottignies-Louvain-la-Neuve, où majorité et opposition débattent au sujet des violences sexistes et sexuelles. Neuf femmes sur dix ont déjà subi du harcèlement dans l’espace public, dénonce une tête de liste à Bruxelles. A Mons, le bourgmestre socialiste sortant et son principal opposant, libéral, ont fait de l’insécurité un enjeu central, en interprétant chacun à leur manière les chiffres de la criminalité.

Du côté de Hensies, le bourgmestre aurait aimé en faire davantage pour la sécurisation des voiries. Son opposante signale que l’argent aurait pu être mieux investi, dans des caméras de surveillance par exemple. A Malmedy aussi, l’opposition dénonce le laxisme de la majorité en la matière. A Arlon, la presse régionale évoque le fléau des agressions sexuelles et du trafic de drogue. A Liège, pratiquement toutes les listes se sont emparées des thématiques du sans-abrisme et de la toxicomanie, avec l’insécurité qui en découle. A Namur, Estaimpuis, Marche-en-Famenne et tant d’autres communes, c’est aussi un sujet au cœur de la campagne.

On est en droit de se demander s’il existe une seule commune où, d’une façon ou d’une autre, la campagne électorale ne tourne pas autour de l’insécurité ou du sentiment d’insécurité, un lien de causalité direct n’existant pas nécessairement entre les deux.

Les réalités vécues et ressenties diffèrent fortement, d’un coin à l’autre de Bruxelles et de Wallonie. Des statistiques sont brandies, pour défendre tout et son contraire. Aussi retrouvera-t-on sous la thématique de l’insécurité une panoplie fort diversifiée de sujets politiques, de la mobilité aux agressions sexuelles, en passant par le crime organisé, le trafic de drogues, la précarité, la propreté et la petite délinquance.

La sécurité n’est pas une thématique de campagne moins légitime que les autres, bien au contraire. Elle a même toute sa place dans les débats portant sur la politique communale, échelon de la proximité par excellence. Elle est aussi un sujet polarisant, donc particulièrement porteur électoralement. Cela n’a échappé à aucun parti.

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