Mélanie Geelkens
La sacrée paire de Mélanie Geelkens | Sept idées reçues sur l’avortement et les “dévergondées”
Idée reçue numéro 1: les femmes, surtout les jeunes (ces dévergondées) recourraient toujours plus à l’avortement.
Réalité numéro 1: les IVG, selon le dernier rapport officiel transmis au Parlement fédéral, le 3 mars, concernent 7,8% des femmes en âge de procréer. En 2021, 16 702 ont été pratiquées en Belgique, soit une moyenne de 46 chaque jour. Un chiffre certes plus élevé qu’en 2000, première année où ces interventions médicales ont été comptabilisées (13 762, à l’époque), mais qui a tendance à baisser progressivement depuis le pic des années 2010 (plus de 19 000) (1).
Idée reçue numéro 2: les avortements seraient surtout le fait des jeunes filles (ces candides dévergondées).
Réalité numéro 2: la catégorie d’âge la plus représentée, parmi les femmes ayant sollicité une interruption volontaire de grossesse, est celle des 25-29 ans, suivie des 30-34 ans. Structurellement, ces interventions médicales ont tendance à diminuer d’année en année chez les moins de 24 ans, alors qu’elles augmentent chez les plus de 35 ans. Par ailleurs, «se sentir trop jeune» est une raison invoquée dans 7% des cas seulement.
Idée reçue numéro 3: les avortements seraient effectués chez les femmes n’ayant pas de moyen de contraception (ces dévergondées inconscientes).
Réalité numéro 3: 56% des IVG ont été pratiquées alors qu’un moyen contraceptif était utilisé. La pilule, dans 37% des cas, le préservatif (27%), l’abstinence périodique (10%), la pilule du lendemain et le coït interrompu (7%).
Idée reçue numéro 4: les avortements seraient l’affaire de femmes sans enfant (ces dévergondées égoïstes).
Réalité numéro 4: en 2021, 57% des interruptions volontaires de grossesse concernaient des femmes ayant déjà un enfant (20,7%), voire deux (21%) ou davantage. Le fait que la famille soit déjà au complet est une raison invoquée dans 14% des cas.
Idée reçue numéro 5: chères dévergondées, faites quand même gaffe: les avortements, ça reste des interventions dangereuses, hein.
Réalité numéro 5: 92% des IVG ont été réalisées en ambulatoire, soit une prise en charge de quelques heures, le plus souvent dans des centres plutôt qu’à l’hôpital et 98% n’ont engendré aucune complication médicale.
Idée reçue numéro 6: les avortements, en Belgique, sont autorisés jusqu’à douze semaines de grossesse. Aucune dévergondée, donc, ne met fin à sa grossesse au-delà de ce délai (sous-entendu: pas besoin de l’allonger, comme le réclament les féministes et les partis de gauche).
Réalité numéro 6: en 2021, 144 femmes ont vécu, en Belgique, une IVG au-delà de ces douze semaines. Tandis que 371 (soit 40 de plus par rapport à 2020) ont été effectuées aux Pays-Bas sur des patientes belges.
Idée reçue numéro 7: trop de gens ont trop d’idées reçues erronées en matière d’avortement.
Réalité numéro 7: c’est vrai. Peut-être devraient-ils d’abord s’informer et laisser les dévergondées disposer de leurs corps en paix.
(1) En 2020, année du Covid, le nombre d’IVG n’a pas drastiquement diminué et s’est élevé à 16 585. Au temps des cintres comme d’un virus chinois, les femmes souhaitant mettre fin à une grossesse non désirée se sont toujours débrouillées…
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