Carte blanche
Vente aux enchères en Belgique de crânes humains : jusqu’où va la déshumanisation ?
Fin novembre, à Bruxelles, trois crânes humains de personnes tuées au Congo pendant la colonisation belge étaient mis en vente. Un collectif de 147 signataires dénonce cette pratique, signe d’un racisme structurel, et demande l’ouverture d’une enquête.
Le mardi 29 novembre, trois crânes humains de personnes tuées pendant la colonisation belge au Congo, trois crânes extorqués et ramenés en Belgique, ont été mis en vente aux enchères à Bruxelles. Vingt-quatre heures après, la vente a été retirée, suite à un article du journaliste Michel Bouffioux dans Paris Match, qui alertait de la situation proprement scandaleuse. Sur les réseaux sociaux, de nombreux acteurs de la société civile, choqués par cette énième insulte à l’égard des personnes congolaises et africaines, ont contribué à largement relayer l’information. Un deuxième article du journaliste Michel Bouffioux, toujours dans Paris Match, 30, nous apprenait par la suite que la salle de vente s’engageait à racheter les trois crânes au vendeur resté anonyme, ceci dans le but de les rapatrier vers la RDCongo. Bien que cette décision paraisse positive, le rachat par la salle de vente signifie qu’une valeur marchande continue de se voir attribuer à des crânes de personnes humaines tuées pendant la colonisation. La solution émise par la salle de vente ne met donc pas un terme mais, au contraire, perpétue l’acte de recel.
Une vente aux enchères de crânes humains au 21ème siècle, comment est-ce possible ? À première vue, on aurait pu croire à une fake news et pourtant, non ! Les crânes ont bien été mis en vente par l’hôtel de ventes Vanderkindere entre 750 et 1000 euros. Le déni d’humanité des peuples congolais et africains ayant été poussé à son comble, force est de constater qu’un tel acte est encore possible. De cette déshumanisation totale, la présentation de ce « lot de 3 crânes » par la salle de vente en est la démonstration :
« Lot de 3 crânes humains : un crâne de Bangala anthropophage aux incisives taillées en pointes, un crâne du chef arabe Muine Mohara tué par le sergent Cassart à Augoi le 9 janvier 1893 et décoré d’un bijou frontal, et un fragment de crâne collecté au « Figuier de la mort » dans le village de Bombia dans la province de la Mongala par le docteur Louis Laurent le 5 mai 1894. Portant d’anciennes étiquettes de collection. Provenance : ancienne collection du docteur Louis Laurent à Namur. Epoque : XIXème.»
Les insuffisances du projet HOME et ses responsabilités
Le 8 novembre 2022, le collectif d’associations afrodescendantes[1] associé au projet fédéral HOME (Human Remains Origins Multidisciplinary Evaluation) organisait une conférence de presse intitulée « Pour le rapatriement des dépouilles des ancêtres congolais ». Il s’agissait d’alerter l’opinion publique quant aux lacunes et à l’opacité du projet HOME. Ce projet mis en place par l’Etat belge le 15 décembre 2019, se terminant fin décembre 2022, est porté par 7 partenaires institutionnels et scientifiques[2]. Selon ses termes, celui-ci vise à « réaliser une évaluation multidisciplinaire des collections des restes humains en Belgique (…) tandis que les rapports détailleront la façon de gérer les diverses collections des restes humains ».
Lors de sa conférence de presse, le collectif d’associations avait dénoncé plusieurs problèmes, à commencer par le fait qu’à la veille de la conclusion du projet HOME, la majorité des dépouilles n’ont pas encore été identifiées et par conséquent un rapatriement de l’ensemble des dépouilles ne peut encore avoir lieu. Leur détention n’a pas encore été rendue publique. Certains rapatriements, tel que celui du crâne du chef tabwa Lusinga Lwa Ngombe, qui pourraient avoir lieu sans attendre la fin du projet, n’ont pas été suggérés. Il en ressort que des dépouilles d’ancêtres congolais.es massacré·e·s et déporté·e·s par les autorités coloniales belges sont gardées en Belgique dans des collections privées mais aussi à l’AfricaMuseum et dans d’autres musées et institutions. Cette situation n’est pas tenable. Elle a un impact sur la possibilité que le type de vente macabre dénoncé ce 29 novembre puisse avoir lieu. En effet, le stockage institutionnel de ces morts est aussi ce qui permet l’attribution d’une valeur marchande à nos morts sans paix.
Certaines de ces dépouilles sont celles de personnes ayant été décapitées lors de combats les opposant aux colons, d’autres sont celles de personnes mortes de faim, de maladies après avoir été forcées à venir en Belgique pour être exposées comme des animaux. Les dépouilles présentes en Belgique font partie des millions de victimes de la barbarie de la colonisation. Elles ont été découpées et étudiées comme des animaux de laboratoire, sous le prétexte de l’analyse scientifique, réduites ainsi à du matériel didactique. Ce même matériel a servi de fondement aux théories de racialisation qui, aujourd’hui encore, influencent notre regard sur l’autre.
Tirer une plus-value par-delà la mort et le crime
Ces dépouilles sont à compter au nombre des crimes coloniaux, à savoir des actes inhumains qui ont impliqué notamment des meurtres, des tortures de grandes ampleurs et, par conséquent, sont des crimes contre l’humanité.
La détention de crânes humains issus de massacres lors des conquêtes coloniales existe en Belgique mais aussi dans d’autres pays comme le révèle un article de RFI. Aux Etats-Unis, par exemple, des crânes humains d’Indiens sont gardés dans les Universités de Yale et d’Harvard et des étudiants ont protesté contre cette pratique odieuse.
Aujourd’hui, au vu de cet événement révélateur du mépris et du racisme structurel, qui va jusqu’à tirer une plus-value par-delà la mort et le crime, nous estimons que :
- L’hôtel de ventes Vanderkindere doit fournir toutes les explications sur cette vente, dont révéler le nom du « possédant », et pas seulement arrêter la vente, comme il l’a fait en s’excusant légèrement. Il doit aussi être poursuivi. La vente de dépouilles humaines est inacceptable : la maison de ventes invoque qu’il s’agit d’objets culturels pour échapper au caractère illégal de son acte, c’est odieux. Par ailleurs, le recel de cadavres (en résumé : prise de possession d’un cadavre dont on sait que la personne a été tuée) est aussi présent ici. Le parquet doit aussi ouvrir une enquête sans attendre. Nous nous réservons la possibilité d’entamer des poursuites judiciaires.
- La proposition de rachat avancée par l’hôtel de vente est tout aussi ignoble et condamnable que la vente elle-même. En plus des trois crânes, la collection du docteur Louis Laurent de Namur mise en vente ce mercredi 14 décembre comporte un important lot d’objets pillés durant des crimes coloniaux perpétrés au Congo qui légalement ne peuvent pas non plus être vendus.
- Le gouvernement belge doit condamner fermement la vente aux enchères des trois crânes et prendre les mesures pour empêcher que cette situation se répète.
- Le délit de recel n’est pas l’apanage des seuls commerçants privés puisque des dépouilles de personnes tuées durant la période coloniale, ou dont les tombes ont été profanées pour être déterrées pendant et après la colonisation, se retrouvent également dans plusieurs institutions muséales ou scientifiques. Prenant acte des cas de recel pour lesquels des preuves existent, le gouvernement belge doit mettre en place un cadre légal qui impose, sous réserve de sanctions, la déclaration et le rapatriement, dans les plus brefs délais, des dépouilles humaines extorquées dans le contexte de la violence coloniale. Il en va de même pour les butins de guerre coloniale.
- Les dépouilles humaines doivent être retirées des lieux de recel. En attente de leur rapatriement, nous demandons la mise en place d’une structure indépendante, composée de la société civile, qui recueille l’ensemble des dépouilles des personnes tuées pendant la colonisation. Au-delà de l’aspect purement légal, la création d’une telle structure en appelle à la responsabilité éthique et morale du gouvernement belge : ce type de structure permettra de garantir un lieu de recueillement et de respect vis-à-vis de ces morts sans sépulture et réduits au statut d’objet scientifique ou culturel dans les lieux où ils se trouvent actuellement. Il en va de même pour les butins de guerre coloniale.
- Tout en assurant la bonne poursuite du projet HOME (étude de provenance), l’État belge doit assurer une régulation éthique concernant l’utilisation des dépouilles ancestrales obtenues en contexte colonial ou même après la colonisation, notamment, interdire immédiatement toutes opérations et manipulations — telles que, à titre exemplatif, impression 3D, numérisation, exposition, vente, etc. —, y compris celles réalisées sous couvert scientifique. D’autre part, il est impensable que les études de provenance soient réalisées en dehors d’un dialogue soutenu avec la société civile, la communauté scientifique et l’Etat congolais, ainsi qu’avec ceux des autres pays africains concernés.
- La proposition d’excuses pour la domination et l’exploitation coloniales présentée par M. Wouter De Vriendt, président de la Commission spéciale “Passé colonial” [3], ne peut souffrir d’aucun débat : le gouvernement belge se doit de présenter ses excuses face à toute cette barbarie.
Premières associations et personnalités signataires :
- Ambali Achaiso, journaliste, La Diaspora chuchote
- Bakushinta
- Beljïk MoJaïk
- Change asbl
- Clette-Gakuba Véronique, sociologue
- Intal Congo
- Makanga François, guide conférencier décolonial et acteur/comédien
- Georgine Dibua Mbombo, coordinatrice Bakushinta
- Aline Bosuma, anthropologue
- Isabelle Minnon, juriste et activiste décoloniale Intal
- Mavumbu Mavangu
- Mudekereza Patrick
- Joseph Kasau
- Stephan Kabila : Centre d’art Waza
- Passy Nsawela-Bilelo, Délégué Diaspora du mouvement citoyen « Les Congolais Debout »
- Shemisi Paul
- Nizaar Saleh
- Noah Matanga: Collectif Faire Part (Kinshasa – RDC)
- Dido Lakama, consultant et activiste
- Munda Mukendi
- Beatrice Sibi, Guide-médiatrice culturelle décoloniale
- Philippe Ngindu Matondo
- Grégory D’Hallewin, enseignant et auteur
- Marco Van Hees, député fédéral PTB
- Louis Callewaert, fonctionnaire pensionné, SPF Affaires étrangères, Commerce international et Coopération au développement
- Tony Busselen, auteur
- Riet Dhont, Amitié sans Frontières
- Saïd Bouamama, sociologue et militant du FUIQP
- Flore Manata Kapia, médecin
- Raphaëlle Bruneau, comédienne
- Olivia Stainier, comédienne
- Leslie-Yosra Lukamba, activiste décoloniale et antiraciste ASBL I See You
- Astrid Murango, syndicaliste
- Bernadette Moukendy, présidente ONG Multicare
- Anas Amara, permanent des JOC de Bruxelles
- Davy Koutiangba, journaliste/Bel’Afrika Media TV
- Saidi Nordine, militant Decolonial et membre de Bruxelles Panthères
- Odette Kudjabo
- Virginie Nyembo, consultante
- David Katshiunga, artiste
- Michel Luntumbue, chercheur en Sciences politiques
- Joseph Désiré Katompa Tshimungu, entrepreneur
- François Okito, enseignant
- Aziza Maria Braekevelt, consultante en Développement
- Mireille Scheippers, professeur
- Genicot Vanga Disengemoka, enseignant
- Mariam Kawaya, consultante en communication
- Dr Kentley Pini-Pini, professeur
- Elsa Roland, chercheuse ULB
- Paulette Jacobs Sankayi, insurgée de Munkamba
- Ursule Akatshi, politologue
- Gisèle Mandaïla Malamba, conseillère communale
- Gladys Kazadi, députée bruxelloise
- Juliette Nijimbere, Administratrice Déléguée de l’asbl Ibirezi Vy’Uburundi
- Mouhad Reghif, porte-parole de Bruxelles-Panthères
- Nicholas Lewis, auteur
- Dady Kawaya , économiste
- Jeremie Piolat, anthropologue, UCL, Bepax
- Mukadi Masengo Kabishi
- Milady Renoir, poétesse alliée des luttes antiracistes et anticapitalistes
- Nelly-Françoise Comte, Coordinatrice du Ceprac
- Andréa Kalubi, présidente JAMII asbl
- Ange Nawasadio, artiste(auteur/compositeur)
- Victor Misamu Nzabi, membre du groupe de travail IPPAF( Instance Permanente des Peuples d’Ascendance Africaine)
- Jean Illi, doctorant
- Marie Jeanne Omari Mwayuma, conseillère communale PS de la ville de Liège
- Maddy Tiembe, AFEDE asbl
- Julie Jaroszewski, artiste
- Nadia Nsayi, politologue et auteur
- Bitshilualua Lwakabwanga, association Kinupasbl et ProCongo
- Nel Tsopo Nziemi, journaliste
- John Paliza, activiste
- Wamushala Sankisha M.L. Simon-Pierre, président de Sokam asbl
- Ndalamumba Ital Joy, Yambo bena Lumpungu
- Astrid Jamar, Chercheuse, Université d’Anvers
- Sabrina Parent, professeure ULB, Faculté de Lettres
- Hellem Bodaya FIDA asbl
- Pierre Huyghebaert, graphiste, cartographe, coordinateur du Master en Typographie à l’ENSAV Cambre
- Tshebeya Namugwabiza Fidèle, enseignant université
- Lotse Banzani Richard, officier Fardc
- Teleja Tshimbalanga
- Philippe Boïkete, 1er échevin à la commune de Saint Josse-ten- Noode
- Carol Sacré, citoyenne et anthropologue
- Mauricette Nsikungu, conseillère communale
- Martin Vander Elst, chercheur en anthropologie, UCLouvain
- Bruxelles Panthères
- Fédération des Congolais de Bruxelles
- Fédération Internationale de la Diaspora Afar (FIDA)
- Organisation des Monarchies et Leaders Traditionnels d’Afrique, OMA
- Adèle Mamay, juriste
- Jean-Pierre Kerckhofs, député PTB au Parlement Bruxellois et au Parlement de la Communauté Française
- Benoît Balla, chercheur au Centre africain d’Etudes Internationales Diplomatiques Économiques et Stratégiques
- Jean-Robert Ndudi, Africa Business Manager / Groupe Delaunoit
- Kambale Musavuli, Centre de Recherches pour le Congo-Kinshasa (CERECK)
- Librairie-Editions Météores
- Mboa Georges Ngoie, Citoyen du Monde
- Alain Kwette
- Tchatchou Tomy Sandra, Infirmière indépendante « WIN CARE » et activiste contre les violences conjugales faites aux femmes
- Salomé Ysebaert chercheuse, curatrice d’exposition et d’évènements culturels
- Francis Luenang, médecin urgentiste
- Cortoys Sulamite Sinclaire, kinésithérapeute
- Les amis du musée de la RDC et de la Diaspora
- Mutu Liboso asbl
- 104. Dollie Nono, demandeur d’emploi
- Assoumou Laurent, consultant en gestion des projets (Ex&Co)
- Marcelle Kom, coordinatrice du COCAD, fondatrice de MA-KOM agence de communication
- Alain Vanoeteren, Directeur du SSM Ulysse, spécialisé dans l’accompagnement psychologique de personnes exilées
- Isabelle Stengers, philosophe
- David Jamar Sociologue Umons
- Céline Beigbeder
- Marc Botenga, député parlement européen PTB
- Ligue des droits humains
- Muteba Toma, historien de l’art/artiste-plasticien
- Paula Polanco, présidente Intal Globalize Solidarity
- Hind RIAD, avocate progress lawyer
- Lucette Berguet
- Tina Kaj Mbanz
- Baudouin Mena Sebu, PhD candidate, University of Antwerp
- Shibura Sandra, mouvement des filles et des femmes pour la paix et la sécurité
- Pat Patoma, journaliste
- Kisokolo Vira
- Simone Susskind Actions in the Mediterranean, ancienne sénatrice fédérale et députée bruxelloise
- Elisabeth Lebailly, chargée de projets et artiste.
- Sarah Sheppers, coordinatrice Ella vzw
- Sorana Munsya, commissaire d’exposition, curatrice
- Fanny Polet, directrice Viva Salud
- Monique Mbeka, cinéaste, conférencière et productrice de spectacles vivants
- Jean-Michel Karuhije
- Julie Mommerency, avocate
- Miguel Schelck, animateur JFGTB
- Demba Moussa Dembele, économiste, membre du Forum social africain
- Nadia Fadil, Associate Professor Departement of Social and Cultural Anthropology at KU Leuven
- Rachida Aziz, autrice
- BINABI ULB
- Agnès Graceffa, historienne au Musée de la Résistance
- Steven Vander Eeckt, doctorant KU Leuven
- Audrie Gaillard, enseignante à Bruxelles
- Friends of the Congo
- Likambo Ya Mabele
- Landry Kalla, militant anti-impérialiste, traducteur/interprète
- Raf Custers, journaliste et auteur
- African Great Lakes Action Network
- Judith Elseviers, prof et conseillère décolonisation
- Olivier Mukuna, journaliste
- Sa Majesté Tchiffi Zié Jean Gervais, Forum des Souverains et Leaders Traditionnels d’Afrique
- Modi Ntambwe, spécialiste Droits Humains-Genre-Migration
- PADBelgium Observatory.
1 Le collectif est composé des associations et personnalités suivantes : Ambali Achaiso, journaliste La Diaspora chuchote — Bakushinta — Beljïk MoJaïk — Change asbl — Clette-Gakuba Véronique, sociologue — Intal Congo — Makanga François, guide conférencier décolonial et acteur/comédien — Mavumbu Mavangu — Mudekereza Patrick, Joseph Kasau, Stephan Kabila : Centre d’art Waza — Passy Nsawela — Shemisi Paul, Nizaar Saleh, Noah Matanga : Collectif Faire Part (Kinshasa – RDC) ;
2 L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), les Musées royaux d’Art et d’Histoire (RMAH), le Musée royal d’Afrique centrale (MRAC), le Nationaal Instituut voor Criminalistiek en Criminologie (NICC), l’Université Saint-Louis-Bruxelles (USL-B), l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et l’université de Montréal (UdeM) ;
3 Exprimé plus largement en ces termes : « […] la Chambre des représentants présente ses excuses aux peuples congolais, burundais et rwandais pour la domination et l’exploitation coloniales, les violences et les atrocités, les violations individuelles et collectives des droits humains durant cette période, ainsi que le racisme et la discrimination qui les ont accompagnées […] », voir le point 69 au lien : https://www.lachambre.be/kvvcr/pdf_sections/pri/congo/20221122%20Aanbevelingen%20voorzitter%20def%20(004).pdf ;
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