Carte blanche
Ni potiches, ni victimes: oui, les femmes sont engagées contre le plan Good Move
Non, les femmes ne s’inclinent pas lorsque les hommes tapent du poing sur le table ! Pour ce collectif de 85 signataires, le plan Good Move à Bruxelles n’invisibilise pas les femmes, mais leur fait du tort. Entre autres parce qu’il a surtout été conçu par des hommes.
La carte blanche de Bianca Debaets (CDV), Ans Persoons (Vooruit) et Adelheid Byttebier (Groen) sur le site du Vif le 15 novembre dernier est pour le moins interpellante.
Le féminisme y est instrumentalisé aux fins de promouvoir le plan Good Move, présenté comme un outil de libération des femmes. Celles-ci seraient menacées par « un petit groupe d’hommes qui détermine ce qu’est la norme ». Ceux-ci seraient nécessairement violents, devant lesquels elles s’inclinent quand ils tapent du poing sur la table.
Sans le dire vraiment, les autrices dessinent le portrait de « l’homme barbare », par opposition à l’homme occidental civilisé, qui menace des femmes qu’il conviendrait de libérer. On peut regretter que les femmes y soient vues comme des objets (à libérer) plutôt que comme des sujets.
Cette instrumentalisation du féminisme n’est pas nouvelle, malheureusement, mais elle est, en général, l’apanage de l’extrême droite. On peut comprendre que les partis auxquels les autrices appartiennent se sentent acculés face à la contestation massive du plan Good Move, qui prend l’eau de toute part, et cherchent désespérément comment sauver ce plan, voire à se sauver elle-même d’une telle déroute politique.
Mais de là à vendre son âme en tenant des propos qui sont contraires aux valeurs que ces partis sont censés promouvoir ! Las …
Mmes Debaets, Persoons et Byttebier viennent de franchir le Rubicon. Certain.e.s de leurs électrices et électeurs, qu’elles ou ils soient contre ou pour Good Move, en ont probablement la nausée…
En réalité, si on doit vraiment aborder la question sous l’angle du genre, alors c’est le plan Good Move qui est hostile aux femmes.
Sur le fond d’abord. Comme l’a très bien expliqué Martin Vander Elst, chercheur à l’UCLouvain et membre du comité contre Good Move de Cureghem, dans Mediapart, ce sont bien les familles monoparentales et, parmi elles, les mères seules qui sont parmi les plus impactées par la mise en œuvre de Good Move.
Si les autrices de la « carte blanche » veulent vraiment faire œuvre de sororité et aider les femmes, alors qu’elles se mobilisent, au sein de leurs partis respectifs, pour la réalisation – enfin ! – d’un réseau de métro et de RER rapide et efficace, seul à même de leur permettre de résoudre l’équation temporelle à laquelle beaucoup de ces femmes sont confrontées quotidiennement et qu’elles ne peuvent bien souvent pas résoudre autrement que par l’utilisation de la voiture. Et qu’elles travaillent à sérieusement réduire les importantes inégalités salariales, plutôt que de vendre la bicyclette comme une solution magique.
Sur la forme ensuite. Ne nous leurrons pas : même si certains font tout pour rester dans l’ombre, Good Move a été conçu avant tout par des hommes. Ceux-ci n’hésitent pas à envoyer au front leurs petites soldates. Si elles tombent sur le champ de bataille, tant pis, les généraux, eux, sont bien au chaud et à l’abri.
Oui, les femmes s’opposent au plan Good Move
Récemment, Pascal Smet a ainsi affirmé que « son » plan était très bien, et que c’était sans doute sa mise en œuvre par Elke Van den Brandt (ministre bruxelloise de la Mobilité, Groen) qui expliquait les oppositions. On appréciera l’élégance du propos…
Enfin, pour rétablir un minimum de vérité, non, les interpellations et manifestations de ces dernières semaines contre Good Move ne sont pas le fait « d’hommes conducteurs », pour reprendre les propos de Mme Marie Thibaut de Maisières (NDLR: porte-parole d’Elke Van den Brandt) sur Twitter.
Non, ces interpellations et manifestations n’ont pas donné lieu à ces violences que certains décrivent sans jamais avoir parlé avec les personnes concernées, ni enquêté sur le terrain
Des femmes et même des enfants y ont participé, en nombre. Et non, ces interpellations et manifestations n’ont pas donné lieu à ces violences que certains décrivent sans jamais avoir parlé avec les personnes concernées, ni enquêté sur le terrain. Certes, le ton a pu monter à certaines occasions. Mais oui, à force de parler sans être entendu ni même écouté, depuis des mois voire des années dans certaines communes, on en finit par devoir « crier ».
Et ce sont bien souvent les femmes qui crient le plus fort ! Allez-voir les vidéos des interpellations à Anderlecht, Jette ou encore Schaarbeek, vous serez étonnés.
C’est d’ailleurs par le fait de n’avoir pas été entendus que certains militants écologistes justifient des actions qu’ils qualifient eux-mêmes de « sabotage ». Apparemment, cela ne fonctionne que dans un seul sens. Crever les pneus d’un SUV ou bloquer une autoroute, c’est de la désobéissance civile. Démonter des panneaux de circulation, avec l’accord de la police, proprement, sans les dégrader, ou les recouvrir d’un sac poubelle ou de peinture à l’eau facile à effacer, c’est de la violence.
Nous ne sommes pas des potiches, et personne ne nous dit ce que nous devons penser ou faire. Ni les hommes qui nous entourent, ni les autrices de cette carte blanche, ni les membres d’Ecolo/Groen. Nous n’avons pas besoin qu’on nous explique. Nous avons parfaitement compris.
Et nous ne voulons décidément pas du modèle de société inégalitaire, particulièrement pour les mères seules avec enfants, qui se dessine derrière le plan Good Move.
Ahcini Ikram
Nassri Saadia
Vanessa Morinard
Ahcini Zohra
Jellad Farah
Jacqueline Franck
Marisol Calvete
Jennifer Speroni
Laura Speroni
Stacy Speroni
Fabienne Dressen
Malika El kaddouri
Mélanie Speroni
Jamila El kaddouri
Aziza El kaddouri
Nahima El kaddouri
Mina El Kaddouri
Riggio Loredana
El Amine Basma,
Perra Antonia.
Boudida Naima
Ben Kacem Sofia
Legorrano Gisela
El Afaoui Hind.
Pecorrella Luna
Ben Kacem Samia
Mrine Amina
Zarriouh Fadma
Boudraa Saliha
Boudraa Fatiha
Sedikii Souad
Mrini Touria
Zarriouh Fadma
Boudraa Saliha
Boudraa Fatiha
Sedikki Jamila
Sedikki Ikram
Cécile Vrignon
Dominique Ryckaert
Ahcini fatiha
Ouamass Samira
Ouamass ilham
Melloul hanifa
Bentato Sana
Assia rail
Ikram ahcini
Jelad Yasmine
Amawe Cyntya
Barbara Verbist
Bentato Halima
Laure Dana
Vanessa Morinard
Sanna Madouane
Aurélie Dutry
El Bouchihi Yasmina
Hayat El kholti
Ilham Agazar
Hammas Driss
Khalida Myriam
Rose Daid
Nicole Arendt
Grizleine Lamkhaoud
Laurence Franci
El Bouchihi Chaimae
Hamdani Nadia
Hamana Safia
Sadrati Saliha
Hazzaoui Kenza
Hazzaoui Iman
Hamdani Hanane
Miryam Duchène
Bentato Amina
Belbachir Zakia
De Wilde Catherine
El Bouchihi Sofia
Morllet Véronique
Chekkafi Ilham
Ariane Nuchelmans
Julie Decelle
Elisabeth Bertrand
Maguy Ngando
Ana is Ngando
Annick Lecabellec
Elisabeth Bedetti
Julie Stilllemans
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