Carte blanche

Les femmes, ces oubliées du massacre du 7 octobre qu’on refuse d’entendre

A l’occasion de la quinzaine d’activisme contre la violence basée sur le genre, plus de 200 personnes ont signé un appel pour inclure chaque femme, sans distinction, dans la lutte contre les violences.

Depuis l’an 2000, la résolution 1325 de l’ONU dénonce les crimes spécifiques envers les femmes dans les zones de conflit. Aujourd’hui, nous demandons une libération de la parole sur les violences sexuelles commises sur les femmes et les enfants le 7 octobre dans le sud d’Israël, et il semble que des hommes et garçons ont également été violés. Nous refusons d’être complices du « plus grand silence de l’histoire » – ce sont les mots de l’ONU – sur les viols de guerre et la violence brutale et systématique envers les femmes ».

Ouvrir les yeux

La dimension planétaire de la violence – spécifiquement sexuelle – envers les filles et les femmes se révèle quasi systématique pendant les guerres et les conflits. En ex-Yougoslavie, au Rwanda, en Sierra Leone, au Libéria, au Népal ou en Afghanistan, 70 % des victimes parmi les non-combattant.e.s lors des récents conflits étaient principalement des femmes et des enfants. Au Congo, impossible de dénombrer les victimes de viol, les femmes éventrées, les enfants tués. Au Rwanda en 1994, 500 000 femmes furent victimes de viols génocidaires. Entre 1991 et 2001, dans les petits pays que sont la Croatie et la Bosnie-Herzégovine, 60 000 femmes furent violées. Des Yazidis aux Iraniennes, la liste est affreusement longue. C’est sur elles et sur leurs vies brisées que l’on a fermé et que l’on continue de fermer les yeux.

Il y a plusieurs façons de ne pas s’insurger : l’indifférence, la distanciation, la lassitude et, plus pernicieuse, la volonté de taire

Il y a plusieurs façons de ne pas s’insurger : l’indifférence, la distanciation, la lassitude et, plus pernicieuse, la volonté de taire. Une forme de réticence, qu’elle soit individuelle ou collective, à reconnaître les faits tels qu’ils sont, jusqu’à bafouer les preuves. Ce relativisme est antinomique avec ce que nous revendiquons : la liberté de pensée et le libre examen.

La vidéo des horreurs du 7 octobre: et les femmes?

En Belgique, des politiques ont décidé, à l’inverse du Parlement britannique par exemple, qu’ils ne voulaient pas que la vidéo des atrocités commises le 7 octobre dans le sud d’Israël soit projetée à la Chambre des Représentants. Le motif ? Ce sont les Israéliens qui ont collecté toutes ces horreurs, les ont compilées afin que l’on sache mieux où, quoi, quand, qui, comment. Or, de qui viennent les images ? Des sauveteurs, mais aussi surtout de ceux-là même qui ont commis les crimes. Oui, ils se sont filmés en train de jouir de leur barbarie. Refuser de voir, c’est nier la réalité. Une négation en direct, exemplifiée par cette rage contagieuse d’arracher les photos des otages, enfants compris… Contexte ou pas, nulle comparaison ne peut justifier cette passion haineuse.

Nous, signataires, voulons ouvrir les yeux, entendre les victimes et prendre la parole.

Débâillonner les bouches

Nous voulons donner une voix à ces jeunes filles et à ces femmes lynchées presque sous nos yeux. Car il ne saurait s’agir de crimes de guerre. Rappelons aux amnésiques relativistes que le 7 octobre, il n’y avait pas la guerre. En revanche, il y avait le festival Nova qui rassemblait des jeunes pacifistes, des idéalistes tous les jours en contact avec des Palestiniens. Et puis tout a basculé, avec ces actes d’une cruauté insoutenable : viols collectifs de militantes pour la paix, juives pour la plupart, mais aussi des femmes arabes israéliennes, européennes, américaines, asiatiques…

Ce silence fait écho au silence sur les milliers de femmes congolaises violées dans l’ancienne colonie belge

Qui leur rend hommage ? Qui les plaint ? Qui ouvre la bouche pour continuer à dénoncer ces islamistes qui ont extirpé femmes, hommes et enfants de leurs lits, pour les martyriser, les mutiler, les exécuter en ce 7 octobre? Ce silence fait écho au silence sur les milliers de femmes congolaises violées dans l’ancienne colonie belge. C’est le même combat. Le même silence. Où sont l’empathie, la solidarité pour les survivantes du 7 octobre, toujours aux mains de leurs agresseurs ? Pour elles aussi, la peur doit changer de camp ! Nous, signataires, rappelons qu’il ne peut y avoir ni oubli ni pardon : un violeur reste un violeur, quel que soit son camp, quel que soit le contexte.

Depuis le 7 octobre, #MeToo vaut pour toutes les femmes, sauf pour elles

Un silence mortel plane sur l’acharnement à souiller et à déshumaniser le corps des victimes. En Belgique, des personnalités et des mouvements féministes se regardent le nombril, imperméables aux cris de détresse des suppliciées. Parce qu’elles sont juives, parce que prononcer le mot  « Israël » expose à des représailles et à de l’agressivité et, aussi, parce que les agresseurs doivent être dénoncés pour ce qu’ils sont : ce ne sont pas des résistants, mais des terroristes islamistes.

Résister, c’est se tenir debout et solidaire aux côtés des victimes, de toutes les victimes, d’où qu’elles soient. Depuis le 7 octobre, #MeToo vaut pour toutes, sauf pour elles. C’est pourquoi nous, signataires de cet appel, continuerons à défendre leur mémoire et à leur rendre justice.

Signataires :

Sylvie Lausberg, Secrétaire Générale Europe du Conseil International des Femmes (CECIF)
Viviane Teitelbaum, présidente du CECIF et députée  bruxelloise
Susann Heenen-Wolff, professeure ULB
Sandra Zidani , humoriste
Sam Touzani, artiste
Pierre Mertens, écrivain
Sophie Rohonyi, , députée fédérale
Michèle Hirsch, avocate
Béa Ercolini, Beabee, TouchePasAMaPote
Marie-Anne Delahaut, présidente, Fondation Millennia2025 Femmes et Innovation
Marcela de la Pena, Marche Mondiale des Femmes
Marianne Sluzsny, auteure
Dominique Devos, présidente comm. sécurité sociale et santé du Conseil de l Egalite des Chances entre hommes et femmes.
Isabella Lenarduzzi, fondatrice de JUMP
Varda Cywie, présidente WIZO Belgique-Luxembourg
Marie-Cécile Royen
Reine Marcelis
Beeckmans Benjamin, Président du Centre Communautaire Laïc Juif – David Susskind
Brigitte Dreyfuss, consultante et chroniqueuse télé
Jean-Jacques Deleeuw
Bruna Sassi
Dr Bea Verbeeck, psychiatre
François Finck
Eugenia Daskalopoulou-Tarlizou  présidente Koinonia
Gisèle Mandaila, ancienne Secrétaire d’Etat, ancienne Députée, Présidente de DeFI Femmes
Prof. Jacques Brotchi, Président honoraire du Sénat
Michèle Susskind
Dr Rita Sferrazza, pédo-psychiatre
Prof. Marco Schetgen
Dr Nicole Calevoi, psychiatre
Odile Margaux, avocat
Bernard Maingain, avocat
Laurence Plat, médecin
Monique Chalude, sociologue
Dr Arielle Nuchowicz, gynécologue
Jacqueline Goffin, psychanalyste
Dounya Galichon, avocate
Dr Jacques Goldstein
Dr Marianne Winkler, pédiatre
Marie Nagy, députée bruxelloise
Aurélie Czekalski, Députée bruxelloise
Clémentine Barzin, députée bruxelloise
Fabian Maingain,échevin
Nadia Geerts, essayiste
Philou Ceciora, président du Service Social Juif
Nathalie Kuchler-Miodownik, Vice-Présidente WIZO Belgique-Luxembourg
Mendel Goldstein, Vice-président du CCLJ
Carole Fivet
Willy Wolsztajn, dessinateur
Jacques Unger, Professeur d’Université
Kristel Monten infirmière clinicienne spécialisée
Anne Bannet
Claire Rozen, citoyenne
Michel Lussan, auteur -producteur.
Diane Culer, conseillère communale à Uccle
Chantal Krischek
Alexandra Adriaenssens citoyenne
Bernard Scheyen, réalisateur comédien
Christine Mironczyk
Pietro Pizzuty
Catherine Gompel, psychanalyste
Gérard van den Berg, avocat
Evelyne Damski, citoyenne
Béatrice Godlewicz, psychothérapeute
Rémy Mendelgwaig,
Muriel Bleiberg,
Lara Dratwa,
Anne-Laure Benchimoun,
Léa Grosman, logopede
Diane Keyser, trésorière WIZO Belgique-Luxembourg
Annette Kaufman,
Grégory Grinberg,
Caroline Cao,
Dr Leon David, vétérinaire
Dominique Ringler, consultante
Isabelle Duret,
Maia Grinberg,
Françoise Roggen,
André Risopoulos,
Sylvie Schoetens, enseignante
Linda Ajchenholc,
Laurence Viteux,
Mathy Franco,
L.Langman Licenciée en Logopédie
Merry Hermanus, Ancien chef de groupe PS au parlement bruxellois, Ancien SG du ministère de la  Communauté française
Martine Barbé productrice de films
Alexandra Hermanus,  Conseillère communale et conseillère de police DéFI
Patrick Menache, CEO Macnash SA
Nicky De Mayer,
Myriam Zawadcki,
Raphael Hasson,
Liliane Seidman, membre du ICJW (Internaional council of Jewish women) et Conseil des Femmes juives d’Europe.
Patricia Teitelbaum , Chair de International Movement for Peace and Coexistence
Edward REICH – administrateur de sociétés
Stéphane Wajskop, administeur de société
Stefania Goldenberg, chef d’entreprise
Genovefa ETIENNE, auteur, Codirectrice d’European Strategic Intelligence and Security Center (ESISC) 
Willy Perelsztejn, cinéaste belge
Anna Susswein, agent immobilier
Francis Cochez
Marc Brichaux,Ex permanent SETCA FGTB
Mireille Francq, Ancienne Administratrice de la SDRB
Macha Bongard, psychanalyste retraitée
Dominique Goldberg, conseillère communale et de police
Chantal Flaks, entrepreneure
Nicole Nasielski, WIZO Antwerp
Henri Benkoski juriste
Laure Kaldor,
Martine Edelman artiste sculpteur
Tom Bruyer, conférencier
Chantal Claerhoudt
Marc Melviez,
Serge Ostrowski,
Lily Szmir,
Patricia Herzman,
Eric Picard, Fondateur de l’Association pour le Mémoire de la Shoah.
Evy Cimber
Zahava Zuckerman
Betty Kleinmann mère, grand-mère
Guido Joris, journaliste
Yaël Daskal, éducatrice.
Judith Hasson,
David Zollman
Dan Zatalovski,
Elliot Zatalovski,
Tom zatalovski
Auriane Linker,
Noa Susskind
Selma Szwarcman, avocate honoraire
Renée Lewkowicz, administratrice de société
Hélène Lachman,
Yeti Marcovici,
Eveline Markowicz gynécologue
Régine Lipszyc, Psychologue
Valentina Heynold-Kaplan
Benjamin Schreiber Ingenieur
Claudine Levy, citoyenne
Michèle Lieser, Psychologue – Pédagogue
Danielle Minkowski citoyenne
Martine Abelew 
Solange Nebenzahl dramaturge
Michèle Meyer pensionnée
Nathalie David
Silvia Loffe, linguiste
Béatrice Godlewicz, psychothérapeute
Rémy Mendelgwaig,
Denis Hirsch, Psychanalyste et psychiatre
Thierry Jacoby
Sara Brajbart-Zajtman, journaliste retraitée
Jacques Zajtman, architecte retraité
Yves Kengen, journaliste
Pilar Arcas,
Georges Hirsch, architecte
Suzy Cohen,
Thierry Plas, musicien
Audrey Weisberg
Renée Goldfarb, psychologue
Marie Brandeleer Acheroy
Daniele Nuchowicz
Pascale Szleper
Alain Szleper
Vero Geller
Charly Azoulay
Kyara Azoulay
Elliot Azoulay
Karine Himmelfarb
Rami Zatalovski
Pana Alexandre
Gad Alexandre
Barbara Geszajt
Olivia Geszajt
Claude Mauren
Joelle Felzenstein
Jenna Mauren
Katya Rozenberg
Alex Esposito
Tamara Cohen
Vanessa Issi, citoyenne
Joao Correa Écrivain , réalisateur
Michel Cohen, conseiller communal à Uccle
Rita Boey citoyenne
Gérard Rivoalan journaliste
Sylvie Rosenfeldt avocate
Géraldine Culer, citoyenne
Édouard Brainis, docteur en sciences appliquées
Graziella Franco
Claudia Douenias
Carla Goldberg citoyenne
Jérémy Schetgen, médecin
Édouard Brainis, docteur en sciences appliquées
Nathalie INOWLOCKI, citoyenne
Déborah Lichtenstein citoyenne
Nathalie Slupowski citoyenne
Carine Schulte citoyenne
Anne-Britt Johansson, pédiatre
Christine Johansson, sage femme
Evelyne Franco, citoyenne
Nigel Goodrich
Lahcen Hammouch journaliste
Hedwige D’Hoine
Philippe VIOLON, Neurologue
Muriel FUCHS, Psychologue
Dounya Galichon, avocate
Estelle Levy, citoyenne
Judith Codron, responsable RH
Jocelyne Sadis
Leon Lef Forster,  Avocat honoraire à Paris
Alain Prigogine
Irith Jeger citoyenne
James Sharpe citoyen
Martine Seguy
Francoise Raoult
Jeanne Cordier
Lucette Coclet
Maria Christina Fornasier, architecte d’intérieur
Marianne Rooman, chercheuse
Magali Bosmans, architecte d’intérieur
Viviane Kaczek
Jean-Jacques Huyse
Luce Cadranel
Francis Grunchard
Bertels Machteld
Francoise Gillot retraitée et administratrice de société
Katinka in ‘t Zand
Jacqueline Luc, enseignante
Annick Delvigne, gynécologue

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