Que pense-t-on du projet de refinancement de LN24 à Reyers? Jusqu’ici, les différents CA n’ont pas eu l’occasion (ou la volonté) de se prononcer… © BELGA/BELPRESS

Recapitalisation de LN24: les CA de la RTBF et de RMB muets, la ministre Galant aurait appris l’opération par hasard

Clément Boileau
Clément Boileau Journaliste

La chaîne du groupe IPM cherche de l’argent frais, dont une partie pourrait provenir d’une filiale de la RTBF. Politiquement, l’opération a singulièrement surpris Jacqueline Galant. Les conseils d’administration de l’entreprise publique attendent, eux, qu’on leur expose le projet manifestement discuté de longue date.

En recherche de cash alors qu’elle accumule des millions d’euros de dette, la chaîne LN24, propriété du groupe IPM (La Libre, DH, L’Avenir…) pourrait être en (petite) partie recapitalisée par une filiale de la RTBF. A savoir RMB, la régie publicitaire qui travaille déjà avec LN24.  Sauf que la RTBF étant sous le coup d’une cure d’économies voulue par le tandem MR-Les Engagés, l’idée d’un (re)financement du privé par le public ne ravissait pas la ministre de tutelle Jacqueline Galant (MR), qui aurait par ailleurs appris la nouvelle par hasard, au détour d’une visite chez… LN24. De là serait partie une discussion de longue haleine (deux mois) avec l’administrateur général de la RTBF Jean-Paul Philippot, mais aussi au sein même du MR, avant que la ministre ne finisse par approuver le projet, ayant obtenu l’assurance que l’argent ne proviendrait pas de la dotation publique, mais bien de revenus publicitaires, dont certains émaneraient d’une autre filiale au sein de RMB, SMS, plutôt orientée sport.

Question sensible

Il n’empêche, la question demeure sensible: fin novembre, il restait justement quelques étapes pour valider l’opération, notaient nos confrères de L’Echo. Trois fois rien: l’avis du Conseil d’administration de la RTBF, par exemple. Un avis qui par ailleurs supplante celui de la ministre, fait savoir un porte-parole de cette dernière. Or le CA a depuis été constitué (pour refléter les nouveaux équilibres politiques après les élections) et s’est réuni deux fois, sans que le cas LN24 ne soit évoqué, d’après nos informations. Mais une prochaine réunion, prévue dans les prochains jours, pourrait voir le sujet atterrir, puisque la question paraît désormais «tranchée» politiquement.

Du côté de la RMB, le nouveau conseil d’administration ne s’est, lui, pas encore réuni (ce devrait être le cas fin février), et l’ancien n’en avait vraisemblablement pas parlé. En attendant, le boss de ladite filiale, Yves Gérard, n’a pas caché son enthousiasme à l’idée que la régie publicitaire renforce ses liens avec LN24. Contacté, ce dernier s’est toutefois refusé à «commenter quoi que ce soit à ce stade».

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