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Une étude confirme une baisse d’intérêt des Belges pour les informations (infographies)

L’enquête annuelle de l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme sur les pratiques d’information en ligne confirme une baisse de l’intérêt des Belges pour l’information, une diminution des paiements pour les news en ligne, et une plus grande défiance envers les médias. Cette tendance se vérifie parmi les 46 pays analysés, a indiqué l’organisme.

Alors que l’information en ligne a connu un regain d’intérêt durant la période du Covid-19, ce sursaut s’est estompé en 2023. Les 2.025 Belges interrogés via Internet par l’Institut Reuters, en collaboration avec l’institut de sondages YouGov et la VUB, sont aujourd’hui 44% à avoir confiance « la plupart du temps » dans les informations. La fracture est nette entre les francophones (36%) et les néerlandophones (51%), même si la baisse est visible au nord comme au sud (- 7 points de pourcentage).

   Cette confiance en berne se traduit dans les comptes: alors que près d’un Belge sur cinq disait payer pour de l’information en ligne en 2022, ils sont désormais moins d’un sur six à sortir le portemonnaie.

   Les services publics (VRT et RTBF) sont les médias les plus plébiscités pour suivre l’information, alors qu’en ligne, ce sont les acteurs privés qui trustent les premières places (Het Laatste Nieuws chez les néerlandophones, RTL Info chez les francophones).

   Quasiment toutes les sources d’information connaissent une baisse de popularité: seul un Belge sur quatre lit l’actualité sur papier contre près d’un sur deux en 2016, et moins de 60% de la population suivent désormais les infos à la télévision alors qu’ils étaient encore 75% il y a sept ans.

   Ike Piccone, professeur en études du journalisme et des médias à la VUB, confirme dans l’enquête de l’Institut Reuters que malgré cette baisse des audiences, les grands groupes médiatiques résistent bien sur le plan financier. « Les entreprises comme Mediahuis, DPG Media et Roularta sont toujours rentables grâce à une stratégie d’expansion et de fusion avec d’autres médias », note-t-il.

   Seuls les réseaux sociaux retrouvent grâce aux yeux des Belges avec plus de quatre sondés sur dix qui affirment s’informer par ces canaux. Instagram et TikTok sont d’ailleurs plus populaires pour l’actualité qu’en 2022. Les médias sont aussi prêts à se lancer sur ces nouveaux portails, à l’image de la VRT, De Standaard ou Het Laatste Nieuws, précise Ike Piccone. Mais « le défi est que, contrairement à Facebook, ces plateformes ne renvoient pas directement le trafic sur le site internet » de ces médias. « De même pour les podcasts », qui sont écoutés au moins une fois par mois par près d’un quart de la population belge, ajoute le professeur de la VUB.

   L’Institut Reuters pour l’étude du journalisme précise que cette enquête est « représentative » de la population en Belgique où le taux de pénétration d’Internet sur la population est de 92%. La marge d’erreur du sondage est de 2%.

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