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Depuis l’arrivée de la seconde vague, on pointe souvent les jeunes. On leur reproche d’être égoïstes et irresponsables. Mais sont-ils vraiment plus individualistes et est-ce de leur faute? Réponse avec Olivier Luminet, professeur de psychologie à l’UCLouvain.
L’individualisme est lié à des mécanismes psychologiques qui se mettent en branle dès la naissance. On commence tous dans la vie avec un individualisme extrême avant de passer par toutes sortes d’étapes et de facultés qui vont se développer et aboutir à un esprit plus collectif. […] « On part ainsi d’un égoïsme total chez le jeune enfant vers une considération des autres au début de l’adolescence. Puis, durant tout l’âge adulte, il y a cette évolution progressive d’une plus grande ouverture aux autres et une meilleure prise en compte de ces derniers. » Pour autant, « on peut faire prendre conscience aux gens, et même aux jeunes, qu’il y a un bien commun à atteindre pour la population. Et qu’en aidant les personnes plus faibles et le personnel soignant, on a tous à y gagner. Même ceux qui ne visent que leur intérêt immédiat doivent être conscients que plus ils participent, plus vite on revient à une situation normale. »
[…] On notera également que si les jeunes ont plus de mal à suivre les règles, c’est aussi parce que cela leur demande beaucoup plus de sacrifices dans les faits. Ils doivent en effet chambouler leur quotidien et modifier nombre de leurs habitudes. Bien plus que des personnes plus âgées qui ont une vie sociale moins changeante. Plutôt que pointer du doigt ceux qui n’y arrivent pas, il serait plus judicieux de féliciter ceux qui se tiennent aux règles. […] L’idéal serait de créer un effet de groupe qui encouragerait à suivre les mesures. Notamment à travers des modèles sociaux comme des jeunes qui jouissent d’une certaine notoriété.
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