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Une sacrée paire se met au vert

Heureusement qu’elle est là, Greta. Sans elle pour causer climat, cette COP 26 ne serait probablement qu’un défilé de costumes- cravates grisonnants. Ainsi s’apparentent les puissants de ce monde… (juste pour rappel, on compte moins de vingt cheffes d’Etat sur la planète, parmi plus de deux cents pays. Et aucune d’une grande puissance. Snif, snif, Angela). C’est marrant, tout de même, comme il faudrait faire confiance aux hommes pour nous sortir de cette merde environnementale. Alors qu’objectivement, ce sont eux qui ont un peu foutu la planète dedans.

Pas eux personnellement, bien sûr. Mais enfin, si des femmes avaient construit des usines, bâti des maisons mal isolées, fabriqué des bagnoles pétaradantes, extrait du pétrole par hectolitres et commercialisé toute une flopée de trucs inutiles en plastique, ça se saurait. Peut-être qu’elles n’auraient pas mieux utilisé le pouvoir si elles avaient été les reines du monde, allez savoir. Mais ça ne change pas grand-chose au constat: la planète crève sans que ça soit trop leur faute et peu de monde compte sur elles pour inverser la tendance.

Alors oui, bien sûr, elles tiennent le début des cortèges dans les manifs. Oui, c’est vrai, dans les réunions « zéro déchet », y a quasi que des filles. Mais tout le monde pourrait bien manger ces emballages en plastique pour leur éviter la poubelle que la banquise n’arrêterait quand même pas de fondre. Pas tant que le secteur industriel est responsable de presque la moitié des émissions de gaz à effet de serre, le secteur du transport d’environ un cinquième et nos « logements passoires » de 13%. Pour infléchir ça, il faut du pouvoir, politique et économique. Et les femmes… Est-il vraiment nécessaire de terminer la phrase?

Pourtant, « les législatrices votent des mesures pour la protection de l’environnement presque deux fois plus souvent que les hommes et, dans les sociétés d’investissement, les femmes sont deux fois plus susceptibles de placer des fonds dans des entreprises qui traitent mieux leurs employés et respectent l’environnement », écrit Christiana Figueres dans Inventons notre avenir! (Albin Michel, lire par ailleurs). « Les entreprises, les pays, les ONG et les institutions financières prennent des mesures plus énergiques pour lutter contre le réchauffement climatique lorsqu’ils sont dirigés par des femmes ou ont une forte proportion de femmes à des fonctions décisionnelles », abondent les Nations unies. Toujours selon l’ONU, elles sont « essentielles au renforcement de la résilience aux changements climatiques » et « plus disposées à s’adapter aux changements environnementaux ». Ah oui, un dernier truc: « Il est avéré que le changement climatique a un impact plus important sur les groupes de population les plus vulnérables, que ce soit dans les pays développés ou en développement, et qu’il aggrave les inégalités existantes. » Ces groupes de population les plus vulnérables, devinez leur genre majoritaire?

La planète crève sans que ce soit trop la faute des femmes et peu de monde compte sur elles pour inverser la tendance.

[Soupirs] Plusieurs études très sérieuses ont démontré que, lorsque des dirigeantes sont nommées à des fonctions à responsabilités, c’est le plus souvent dans un contexte de crise (comprenez: parce que tous les mecs ont déserté). Ce qui les condamnerait à une prise de risque plus importante. Tu parles d’une promotion. Ce phénomène porte un nom: la falaise de verre. Car même lorsqu’elles arrivent à briser le plafond, le chemin jusqu’au sommet reste glissant. Mais bon, pas grave. Sûr que les femmes relèveraient le défi écologique tout de même. Reste plus qu’à attendre que ces messieurs, là-haut, comprennent que le bordel climatique est tel qu’ils feraient mieux de se barrer. Enfin.

@unesacreepaire

La phrase

« Même si vous n’avez pas d’enfant, encore une fois, à cause de la discrimination statistique sur le marché du travail, vous êtes en quelque sorte un utérus ambulant pour l’employeur. Vous vous présentez à un entretien, et voilà votre utérus qui pourrait être fécondé et leur poser un problème. »

Kristen Ghodsee, professeure à l’université de Pennsylvanie, dans la newsletter féministe Les Glorieuses.

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Depuis dix-huit mois, Kathia Morano et Fiona Stas ont un bébé. Et depuis dix-huit mois, elles enregistrent leur quotidien, leurs parcours, leur intimité. Désormais compilés dans un podcast, Telles mères, telle FIV, disponible depuis le 25 octobre sur toutes les plateformes d’écoute. C’est l’histoire d’un parcours de combattantes pour devenir mamans. « Du premier coup de fil à la salle d’accouchement, il raconte les grandes joies, les inquiétudes, les épreuves douloureuses, les questionnements, l’amour. » Surtout l’amour.

La fake news de la volleyeuse afghane

La rumeur a enflé sur le Net, la semaine dernière, mais elle était pourtant fausse: Mahjabin Hakimi, une Afghane de 16 ou 17 ans, membre de l’équipe junior de volley-ball, n’a pas été décapitée par les talibans. La jeune fille est bien morte (et les sportives afghanes craignent bien pour leur sécurité depuis l’arrivée des islamistes au pouvoir), mais pas en octobre, plutôt en août. Si la cause de son décès n’est pas certaine, elle aurait été tuée par la famille de son petit ami, qui n’aurait pas apprécié qu’elle obtienne une bourse pour étudier à l’étranger. Un féminicide plutôt qu’une décapitation?

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