Une Orange bleue communale

Sophie Mignon Journaliste

 » Les coulisses de 2018, c’est maintenant !  » A trois ans des élections, les pions se déplacent, les joueurs s’observent, l’échiquier se dessine. Le scénario le plus probable à l’heure actuelle ? Une Orange bleue communale menée par un bourgmestre qui, jadis, avait négocié au fédéral la coalition mort-née CDH – MR.

Avec le départ du conseiller communal Christophe Capelle du PS, c’est +1 pour le CDH. +1 aussi pour le CDH ou pour le MR avec l’arrivée imminente de Florence Collard, dont on dit qu’elle est désormais  » quasi certaine  » de quitter les rouges. Mais au fond, que la bientôt ex-socialiste rejoigne un camp plutôt que l’autre, le résultat mathématique sera le même. Et l’effet recherché aussi. A savoir plus de sièges pour le moteur de la majorité actuelle qu’est le couple CDH – MR. Et le mercato pourrait ne pas s’arrêter là…

Si tous jurent ne pas penser au scrutin prévu dans trois ans, si tous assurent que tout peut arriver d’ici là, si tous se concentrent sur leurs projets actuels, ce serait là, confirment plusieurs élus, le souhait du tandem Prévot – Barzin. Avec un  » PS qui a perdu des locomotives  » et un partenaire Ecolo qui accuse le coup après sa défaite de 2012, l’Orange bleue communale est un scénario envisageable pour 2018.  » C’est un peu prématuré, remarque l’échevine déléguée aux compétences maïorales. C’est agréable et plus facile de travailler avec quelqu’un comme Maxime qui a plutôt des visions de centre-droit. On nous reproche parfois de ne pas sentir la patte libérale dans la politique namuroise. Mais ses positions ne sont pas très éloignées des nôtres. Et ce qui m’intéresse, c’est de travailler pour la Ville.  »

Le téléphérique, la future gare multimodale, le centre de congrès, le conservatoire…  » Pour moi, l’idéal pour mener à bien ces projets d’une durée de dix ans, c’est une surface large, une majorité ample « , commente le Premier échevin Tanguy Auspert.  » Mais ceux qui ont loupé le poste d’échevin d’une ou deux voix, ceux qui sont ric-rac, apprécieraient une bipartite où chaque parti a plus de mandats d’échevin.  »

Ce calcul stratégique, la cheffe de l’opposition Eliane Tilleux n’hésite pas à le pousser un cran plus loin. En proposant carrément une coalition à quatre partis !  » C’est moderne, innovant et inédit. Osons la différence avec les autres villes et les traditionnels clivages. Il n’y a pas de temps à perdre dans la bataille d’ego. Mobilisons les forces vives !  » A l’heure où le duo pilier de la majorité se renforce et où l’opposition perd des plumes, cette invitation est plus que jamais  » une bouée à la mer « , souligne Maxime Prévot. Un  » appel du désespoir  » pour être au pouvoir. Coûte que coûte.

Sophie Mignon

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