Une nouvelle génération d’antiquaires

A peine remis de la Brafa, voilà que débarque Eurantica. Singularité de cette année, un arrivage massif de jeunes loups aux dents plus longues que jamais. Pleins feux sur la nouvelle génération d’antiquaires belges !

Eurantica 2013 – Brussels Fine Art Fair, du vendredi 15 au dimanche 24 mars 2013, Brussels Expo (Palais 1). www.eurantica.bele

Forte d’une réputation bien méritée, la foire Eurantica – Brussels Fine Art Fair réunit chaque année les grandes pointures du marché belge et étranger. Leur intention ? Proposer un large éventail d’antiquités n’épargnant aucune spécialité : peintures, sculptures, mobilier, objets d’ethnographie… de l’Art nouveau à l’art asiatique, en passant par les arts premiers !

Jusque-là, elle est en tous points comparable à ses deux rivales (comprenez : la Brafa de Bruxelles et la Tefaf de Maastricht)… à un  » détail  » près : les prix ! L’offre apparaît ici très variée, avec déjà de beaux objets décoratifs financièrement abordables. Une particularité permettant à Monsieur Tout-le-monde de se faire plaisir sans (trop) se saigner. Mais attention, ce caractère accessible n’est pas une généralité. Pour du plus  » lourd  » (un beau pastel de Fernand Khnopff ou un petit Permeke), il vous faudra vraiment débourser. A vos cartes de crédit !

Du sang neuf !

 » Jeunes Talents « , voilà le dénominateur commun choisi cette année, pour fédérer tous les marchands d’antiquités. Ce thème appelle les exposants à présenter en priorité des oeuvres de jeunesse des grands artistes (des pièces qui sont le plus souvent particulièrement prisées des collectionneurs) et entend bien valoriser la nouvelle génération d’antiquaires belges. Des trentenaires ambitieux dans la cour des grands ! Rien ne semble les arrêter. Avec passion et conviction, tous se sont lancés dans le métier sans trop hésiter. Beaucoup d’entre eux pérennisent une tradition familiale se transmettant, comme une contagion, de génération en génération.

Malgré tous les préjugés qui peuvent coller aux  » fil(le)s de « , la reprise du flambeau n’est pas toujours aisée. S’il est un avantage, c’est assurément celui de profiter d’un réseau de contacts déjà bien riche. A peine avait-elle inauguré son espace au Sablon – quartier par excellence des antiquités – que Catherine Gavage (32 ans) nous confiait que l’expérience professionnelle de ses parents lui avait permis de gagner dix ans !

Cadet des exposants, Sébastien Tercelin de Joigny (29 ans). Dynamique et motivé, le jeune homme ne paraît pas moins expérimenté face à ses aînés. Et pour cause… Non content d’avoir grandi dans un magasin d’antiquités, il a poursuivi sa formation à Paris en étudiant le marché dans une école réputée. Fort de ce bagage théorique, son regard critique lui a déjà permis d’observer des différences entre son métier et celui pratiqué par ses pairs plus âgés :  » Dans les années 1980 jusqu’au début 2000, tout se vendait et tout s’achetait ! Aujourd’hui, la clientèle exige des pièces d’une extrême qualité. Fini, la quantité ! En outre, le client qui visite un salon  » sait  » ce qu’il veut payer… En passant d’un stand à l’autre, il est tellement facile de comparer. Il faut obligatoirement marcher droit et ne pas exagérer dans les prix. Sans ça, c’est la faillite assurée !  »

Ces jeunes exposants rêvent tous de notoriété mais surtout d’écouler les plus belles pièces qu’ils ont fièrement dénichées… Et pour cause, Eurantica est reconnue comme une foire-tremplin à l’origine du lancement de grands antiquaires belges. Parmi eux, Henri Vanhoenacker. Fils d’un collectionneur d’armes anciennes, il a fréquenté, dès son plus jeune âge, le milieu des antiquaires et s’est familiarisé avec ces objets issus d’un autre temps. Il y a pris goût et ce métier s’est naturellement imposé. Au sortir de ses études d’histoire de l’art, il ouvre une galerie à Courtrai dont il est originaire. Son nom et sa réputation sont à faire… Par conséquent, ses trois premiers mois d’activité sont très maigres. Il décide alors de participer au salon Eurantica qui l’accueille pour remplacer un exposant qui venait de se désister. Cette première participation, en 1995, lui permet de vendre une grande partie de sa marchandise mais le plus important, c’est qu’il en ressort confiant ! Depuis, Henri Vanhoenacker a décollé. Malgré son pignon au Sablon, il reste fidèle à la foire. Selon lui, même avec une galerie aussi bien située, il est difficile de rivaliser avec l’affluence d’un salon qui draine près de 30 000 visiteurs.

En outre, deux jeunes experts rejoignent, cette année, le comité de sélection actuel. De nouvelles recrues – un spécialiste du XXe siècle et un spécialiste du XVIIIe siècle français – qui permettent d’élargir le champ de compétence de l’équipe en place. Rappelons que les exposants sont tous des professionnels dont l’admission n’a été accordée qu’après avoir été soigneusement examinée par un jury de spécialistes indépendants actifs dans différents domaines. Par ailleurs, toutes les pièces présentées sont préalablement inspectées. Une vigilance en matière d’authenticité qui permet de rencontrer les attentes d’un public toujours plus exigeant.

GWENNAËLLE GRIBAUMONT

L’offre est très variée et financièrement abordable

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