Un nouveau géant de la biopharmacie
En acquérant » amicalement » Genzyme, Sanofi-Aventis se diversifie de la pharmacie classique vers les biotechnologies. La Belgique, où Genzyme investit à tour de bras, est concernée au premier chef.
Le géant pharmaceutique français Sanofi-Aventis a finalisé début avril le rachat du leader américain des biotechnologies Genzyme pour pas moins de 12 milliards d’euros, ce qui en fait déjà l’une des plus grosses acquisitions de 2011. Pas mal pour une entreprise qui n’a finalement que 20 ans et dont les ventes avoisinent les 2,8 milliards d’euros. Cela prouve à quel point il est stratégique pour des grands noms de la pharmacie classique, confronté à des brevets qui arrivent à échéance, de se diversifier vers les biotechnologies, basées sur l’étude des organismes vivants, plus potentiellement rémunératrices. D’autres acteurs de la » big pharma « , comme Johnson & Johnson ou Roche, ont également mis la main au portefeuille ces derniers mois, certes moins lourdement.
En acquérant Genzyme, Sanofi rejoint le gratin des biotechs au niveau mondial, et très certainement au niveau belge. Car Genzyme, bien que moins bien connue qu’un Janssen Pharmaceutica, GSK ou UCB, est occupée à devenir l’un des plus gros acteurs en matière de R&D en Belgique. L’entreprise basée dans le Massachusetts et dirigée par un PDG néerlandais a annoncé au début de cette année un investissement de 250 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle usine à Geel.
Maladie de P0mpe
On n’est pas si loin des 400 millions investis par GSK Biologicals à Wavre ces deux dernières années. Le nouveau bâtiment, qui devrait être achevé pour le début 2012, centralisera pratiquement toute la production de Myozyme, un médicament contre la maladie de Pompe, une maladie musculaire d’origine génétique souvent fatale. Cette maladie dite » orpheline » touche environ 10 000 personnes dans le monde. Genzyme avait déjà annoncé une extension de son site existant en 2009, pour un montant de 46 millions d’euros.
Les effectifs de Genzyme en Belgique devraient passer de 450 actuellement (dont 50 dans le siège commercial à Bruxelles) à environ 600 travailleurs en 2013. Ajoutez-y les 300 employés, essentiellement dans des fonctions commerciales, de Sanofi à Bruxelles et vous avez une idée de la taille du nouveau bébé, même si l’intégration des équipes commerciales pourrait donner lieu à quelques licenciements. » Sanofi entre sans doute dans le top 5 du secteur pharma en Belgique suite à ce rachat « , commente Stef Van Reet, fondateur et ancien président du cluster biotech flamand FlandersBio. » Le fait qu’il hérite d’un investissement majeur chez nous conforte notre position sur la carte mondiale des biotechnologies et pourrait avoir un effet de levier sur les autres acteurs locaux. «
OLIVIER FABES
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