SUR LES TRACES DU PASSÉ, manches retroussées

Philippe Berkenbaum Journaliste

Le tourisme culturel a le vent en poupe, en particulier sur les sites chargés d’Histoire et riches en patrimoine.

Au c£ur de la Dordogne, des passionnés d’histoire et d’architecture médiévale ont eu l’idée un peu folle de construire un château fort dans le respect des techniques du XIIIe siècle. Mais la vraie originalité du projet Guédelon est ailleurs : c’est le public qui met la main à la pâte. Tout au long de l’année, jeunes et moins jeunes sont invités à venir passer leurs vacances sous la houlette de tailleurs de pierre, de forgerons, de charpentiers et d’autres artisans. Et le public défile, notamment depuis la Belgique.

L’amour des vieux édifices et l’intérêt pour l’Histoire n’est pas une tendance touristique neuve. Les destinations dites culturelles se sont d’ailleurs massifiées dès les années 70, avec l’apparition de nombreux voyagistes spécialisés. Ils représenteraient aujourd’hui, selon les chiffres, entre 10 et 20 % du marché, en deuxième position derrière le balnéaire, selon l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT). Mais depuis quelques années, ils ont pris un essor nouveau, se caractérisant par une diversification sans précédent de l’offre. Et, surtout, une volonté croissante de la part des voyageurs de s’impliquer pleinement dans l’histoire des sites qu’ils visitent.

D’où vient ce nouvel engouement ? D’une part, de l’action des institutions tant internationales (Unesco) que nationales et locales, qui se sont donné pour mission de sauvegarder et de valoriser le patrimoine culturel de l’humanité… ou du coin. En France, les associations créées pour réhabiliter d’anciens châteaux, de vieilles églises ou des villages désertés ne se comptent plus. En pays cathare (photo), comme dans d’autres régions connues pour leurs sites médiévaux, le tourisme dit participatif a la cote. C’est vrai ailleurs en Europe (Grande- Bretagne, Italie) et jusqu’en Amérique latine (Pérou, Mexique…).

L’autre catalyseur est la vogue des romans, films et séries télé historiques. Le Soldat Ryan de Spielberg avait jeté un coup de projecteur sur les plages du débarquement. Mais c’est le Da Vinci Code, vendu dans le monde à près de 100 millions d’exemplaires, qui aurait pavé la voie, inspirant dès sa parution en 2003 la création de Da Vinci Code Tours qui emmènent les touristes de Paris à l’Écosse, en passant par Londres, visiter les hauts lieux de l’intrigue. Le succès des Tudors a suggéré un Tudor History Tour, on marche volontiers sur les traces des Borgia en Italie et nul doute qu’après le best-seller, la série tirée des Piliers de la Terre de Ken Follet suscitera plus d’une vocation de bâtisseur de cathédrale…

PHILIPPE BERKENBAUM

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