S’intégrer en Flandre avant d’y poser le pied
La possibilité d’entamer le processus d’intégration en Flandre sera offerte aux aspirants migrants depuis leur pays d’origine. Histoire de ne pas débarquer en terre totalement inconnue.
Il n’est jamais trop tôt pour commencer à s’intégrer et pour s’armer en conséquence. Autant savoir en connaissance de cause où l’on compte mettre les pieds. C’est le raisonnement que soutient depuis longtemps la N-VA et que Bart Somers (Open VLD), le ministre en charge de l’Inburgering, a décidé de mettre à exécution: dès l’an prochain, à titre expérimental, il sera proposé à de futurs primo- arrivants d’entamer dans leur pays d’origine le processus d’intégration qui les attend en Flandre, en suivant par voie digitale le cours d’orientation sociétale.
Un aspirant migrant averti en vaut deux. La formule devrait lui permettre de se familiariser à distance avec les usages et les valeurs en vigueur dans une société où, rappelle Bart Somers, «l’homme et la femme sont égaux, la liberté d’expression et d’opinion est un droit et l’homosexualité une réalité on ne peut plus normale». Une façon de ne pas être totalement dépaysé à l’heure de poser durablement ses valises en Flandre, mais aussi de donner matière à méditer pour certains et à y réfléchir à deux fois avant de sauter le pas.
Adhésion volontaire
Bart Somers n’imagine pas ouvrir ce programme aux réfugiés de guerre. «On ne peut pas leur dire: “Apprenez d’abord le fonctionnement de notre société avant de prendre la fuite.”» Non, le ministre cible le public concerné par un regroupement familial ou un projet de mariage. Voici son cas de figure dans un monde idéal: «Un Marocain ou une Marocaine qui veut épouser quelqu’un d’ici, qui a le temps d’apprendre déjà le néerlandais là-bas et de suivre le cours d’orientation sociétale. Idéalement, avec une évaluation à la clé. En cas d’échec, ce serait un retour aux études et pas encore d’accès» à la Flandre.
Faute de pouvoir imposer cette mesure, compétence fédérale oblige, Bart Somers se rabat sur l’adhésion volontaire et invite les vingt villes flamandes les plus peuplées de migrants d’origine non européenne à contribuer à donner corps à l’expérience. La Flandre, une nouvelle ardeur d’avance sur le terrain de l’intégration.
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