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Sculptures of stones
Nous évoquions mi-mars un formidable accrochage consacré aux dessins de Ronny Delrue (1957, Heestert). C’était à la galerie Marie-Laure Fleisch, à Bruxelles. L’ occasion était belle pour y suivre les méandres d’une inspiration fluide en prise directe avec l’inconscient. Il reste que cet artiste gantois – dont beaucoup se rappellent les glaçants Bomb Children, des sculptures déclinant des silhouettes d’enfants en forme d’obus abritées sous cloche de verre – déploie également son inspiration à la faveur de toiles grand format.
Cette veine particulièrement percutante de son œuvre a retenu l’attention du galeriste Jacques Cerami. Outre une sélection de dessins, ce dernier a choisi d’en montrer sept tableaux emblématiques dans un espace de deux cents mètres carrés. On peut y découvrir notamment le goût de Delrue pour une figuration incomplète, métonymique. Soit des portraits comme hantés par une absence, plus exactement une présence de l’absence dont la justification est peut-être à trouver du côté de sa biographie. «Je porte le même prénom qu’un frère disparu après quelques mois d’existence. C’est un drame familial dont mes parents n’ont jamais parlé. Il n’y a rien qui subsiste de cet enfant, ni tombe dans un cimetière ni photographie», nous avait-il confié lors d’une visite d’atelier. Il est également question de cette impermanence fondatrice résumée ainsi par l’intéressé: «Rien n’est définitif. Toute chose se caractérise au-delà d’une réalité clairement définie et visible. Mes représentations témoignent du fait qu’aucune forme n’est stable dans la fugacité de notre existence. Nous voulons des réponses alors que la seule chose que nous pouvons faire, c’est poser toujours plus de questions.»
A la galerie Jacques Cerami, à Charleroi, jusqu’au 14 juin.
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