Rudy Demotte, le premier diplomate de Tournai

Caroline Dunski Journaliste

Dans la cité aux cinq clochers où il se présentait pour la première fois aux élections communales, le nouveau bourgmestre est peut-être empêché, mais il est bien présent. Et peut compter sur de fidèles compagnons pour le seconder dans ses fonctions maïorales.

En octobre 2012, Rudy Demotte a donné un nouvel accent à sa carrière politique : celui de la Wallonie picarde – appellation dont il avait lui-même baptisé le Hainaut occidental quelques années plus tôt. L’ancien bourgmestre de Flobecq en a conquis la capitale, Tournai, avec près de 7 500 voix. Moins que les 7 900 récoltées par la championne locale, la MR Marie-Christine Marghem, dont il fait la première échevine. La majorité PS-MR, formée avec l’appui de 70 % des électeurs, détient 30 sièges sur 39. Plutôt confortable.

Bien qu’empêché par ses fonctions de ministre-président de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le nouveau bourgmestre en titre est très présent dans toutes les manifestations officielles et culturelles de la ville aux cinq clochers. Sa porte-parole Patricia Opsomer confie que le maïeur  » prend beaucoup de plaisir à sa fonction, parce que c’est très concret « .

Deviendra-t-il bourgmestre de plein exercice après les élections de 2014 ?  » Si demain, on me demande de me concentrer uniquement sur Tournai, je le ferai. J’ai apporté un mandat ministériel à Tournai, je ne suis pas venu en chercher un. La population attendait quelqu’un qui porte les couleurs de la ville en-dehors de ses murs. Ma fonction n’est pas de m’occuper d’éléments de gestion administrative, mais d’être une force d’impulsion politique, à l’écoute des gens et capable d’aller chercher les énergies où elles se trouvent. Je suis le premier diplomate de la ville.  »

Une vie de bâton de chaise

Si lui-même avoue mener  » une vie de bâton de chaise, partagée entre Bruxelles, Namur et Tournai « , son entourage glisse volontiers que ce qui caractérise Rudy Demotte, c’est son exceptionnelle force de travail. On le décrit comme  » atypique dans le monde politique. Il vient d’un monde différent où il a dû se battre pour arriver. Il a une manière très particulière de travailler, il a besoin d’affection. Il a sans doute un réseau, mais ce n’est pas quelqu’un qui le cultive « .

Le bourgmestre affirme en tout cas ne pas être entouré de cercles structurés ni s’appuyer sur un réseau d’influence hiérarchisé, mais entretenir plutôt des contacts informels, un réseau relationnel. On y trouve des gens de l’intercommunale Ideta, de l’e-Campus, des Fonds structurels européens… qui se réunissent autour de différentes thématiques.  » Dans les réseaux d’influence au sens des contacts quotidiens, il faut aussi pouvoir compter sur des contacts diplomatiques, que l’on ne rencontre que dans les forums internationaux.  » Sur ces leviers-là, Rudy Demotte reste discret.

DOSSIER COORDONNÉ PAR PHILIPPE BERKENBAUM, AVEC ANNABELLE DUAUT, CAROLINE DUNSKI, MÉLANIE GEELKENS ET FRÉDÉRIQUE MASQUELIER; CAROLINE DUNSKI

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