Réduire la césure entre les centres
Bien aidée par son ouverture dominicale, l’offre commerciale spadoise aurait traversé la crise sans trop d’obstacles. Même si, forcément, on pourrait encore l’améliorer.
Sur à peu près 250 commerces, hôtels et restaurants établis à Spa, pas moins de 180 sont affiliés à l’association des commerçants locaux. Un chiffre important qui donne un poids supplémentaire aux propos de son président. Lequel est impliqué, se réjouit-il, dans un certain nombre de processus et de comités destinés à doper encore l’attractivité du commerce dans la ville d’eaux. Quand on tend le micro à Marcel Michel, c’est d’abord… la lenteur de la gestion spadoise qu’il met en exergue. Rien de neuf sous le soleil donc. » Le bourgmestre Houssa a beaucoup de qualités, mais il n’aime pas faire de vagues. Je le dis dans un esprit positif, parce que nous avons d’excellentes relations avec la ville. Ne devrait-on pourtant pas être plus dynamique, notamment dans l’utilisation, peut-être un peu parcimonieuse, des finances, quand on doit promouvoir une ville exceptionnelle comme Spa « , s’interroge le président de l’association des commerçants, dans les fauteuils du Radisson, un quatre-étoiles niché face aux… cailloux de la place Royale. Une place que le projet d’Espace partagé, toujours pas mis en branle (voir en page 112), tarde à transfigurer. » Au niveau des infrastructures, la ville a d’énormes atouts, mais certaines zones ne sont pas suffisamment mises en valeur, comme cette place Royale qui ne ressemble à rien. Or, pour le commerce, ce genre d’aménagements est essentiel « , poursuit Marcel Michel. Lequel participe aux réflexions menées par rapport à la signalétique mise en place dans la ville. Une réflexion que Charles Gardier, l’échevin des Classes moyennes, entend mener à terme : » Spa est partagée entre deux centres : un centre commercial, autour de la rue Servais et de la place Verte, et un centre plus touristique, du côté de la place Royale jusqu’au Pouhon Pierre-le-Grand. On essaie de travailler, à travers la signalétique et le mobilier urbain, à réduire cette césure entre ces deux centres névralgiques. » Justement, Spa a la spécificité de ne pas avoir éclaté ses cellules commerciales en périphérie, histoire de garder un centre-ville bien achalandé. L’arrivée prochaine d’enseignes haut de gamme dans le projet de réaffectation des anciens thermes participera à cette dynamique. Même si on parle en années pour sa concrétisation.
Parking payant en vue ?
Malgré la faible activité des rez commerciaux pointée par le courtier en immobilier François Carlier, le commerce semble avoir tenu la route durant les longs mois de crise. Ouvrir le dimanche, dans une ville où les week-ends vibrent souvent au rythme des activités touristiques ponctuelles (automobile, théâtre, chanson…), serait donc un atout de choix pour une clientèle venue de toute la région. » La crise n’a pas mené à une catastrophe commerciale, pas du tout. Ces trois dernières années n’ont pas été faciles pour tout le monde, il ne faut pas s’en cacher, mais on s’en tire honorablement. La zone de chalandise est vaste, spécialement le week-end. Quant à l’offre commerciale elle-même, elle pourrait peut-être s’enrichir de magasins d’articles de ménage, de mobilier ou de décoration. Nous avons beaucoup d’enseignes dédiées à l’habillement et aux chaussures « , poursuit Marcel Michel, qui sent le vent du parking payant arriver sur la ville. La création de deux parkings souterrains devrait, de l’aveu même du collège, pousser les exploitants de parking à réclamer plus de contrainte dans le stationnement public. » Les zones bleues qui ont été mises en place il y a quelques années ne sont pas bien contrôlées. A la base, nous sommes contre les zones de parking payant, mais elles valent peut-être mieux que des zones bleues mal gérées « , conclut Marcel Michel.
GUY VERSTRAETEN
» L’UTILISATION DES FINANCES PUBLIQUES DEVRAIT ÊTRE PLUS DYNAMIQUE «
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