Ranger pour se vider la tête
Ranger sa maison de fond en comble permet non seulement de s’assurer un environnement de vie et de travail plus agréable, mais aussi de réduire le stress et de trouver une certaine paix intérieure. Mettre de l’ordre dans sa maison, c’est mettre de l’ordre dans ses idées !
Ranger, ça fait un bien fou ! Dégager l’espace, maîtriser le chaos et les affaires qui traînent, évacuer l’inutile, réduire de façon radicale la quantité d’objets et donner une place définitive à ceux qui restent, c’est aussi (re)découvrir le plaisir d’une penderie bien en ordre, d’un débarras organisé et d’un bureau dégagé.
La quête de l’ordre est aujourd’hui un business en pleine expansion, notamment en librairies. La » gourou » du rangement, la Japonaise Marie Kondo, a caracolé en tête de la liste des best-sellers du New-York Times pendant une année entière. Son ouvrage, La magie du rangement, s’est vendu à des millions d’exemplaires partout dans le monde et ses adeptes continuent allègrement à inonder Facebook et Instagram. Elle est toutefois loin d’être la seule… et ceux et celles qui cherchent des conseils pour (re)mettre leur maison en ordre ne risquent pas de tomber à court d’idées ou de saines lectures.
Coach en rangement, un nouveau métier
Si malgré tout vous ne vous en sortez pas, reste l’option de faire appel aux services d’un coach en rangement, une personne dont le métier est de faire de l’ordre dans le chaos des autres. Ellen Rymen a lancé il y a deux ans sa propre entreprise de rangement, après avoir suivi aux Pays-Bas une formation de professional organizer : » J’assure un coaching à mes clients pour l’organisation de leur maison ou lieu de travail, afin de les aider à y (re)voir plus clair. Les clients privés me sollicitent parfois pour la maison tout entière, parfois pour un grenier ou un dressing qui échappe à tout contrôle ; les clients professionnels pour aménager un bureau, organiser leur administration papier ou repenser un espace de stockage. Je vois passer des profils et des besoins extrêmement divers, des jeunes parents aux indécrottables célibataires qui ont laissé leur maison se remplir de fatras en passant par les personnes d’un certain âge qui voudraient faire le vide avant de déménager dans un logement plus petit. »
L’intervention commence par un entretien exploratoire qui permet de jauger les obstacles à surmonter et les objectifs du client, après quoi les deux parties s’attellent ensemble aux aspects concrets du travail. » Je n’hésite pas à me retrousser très concrètement les manches. Il m’arrive de rester jusqu’à ce que l’opération de rangement soit complètement terminée, même si le but est avant tout de proposer les outils qui permettront au client de poursuivre le travail par lui-même et de garder les choses en ordre par la suite. »
Stimuli et émotions
Les réactions après son intervention sont éloquentes. » Quand tout le barda est enfin parti, certains de mes clients s’exclament que c’est un poids qui leur tombe des épaules, qu’ils ont l’impression de respirer, qu’ils se sentent pleins d’énergie. Manifestement, l’impact d’un grand nettoyage va plus loin que le fait de ne plus perdre de temps à chercher ses affaires égarées et même que la satisfaction d’une pièce bien rangée. Ranger, c’est se délivrer d’un poids à tous les points de vue. »
Ces effets salutaires ont même été confirmés par la science. Une étude de l’UCLA ( University of California, Los Angeles) a ainsi démontré qu’il existe un lien entre un environnement désordonné et le taux de cortisol, l’hormone du stress. Le désordre est donc une source de stress… et il semble que ce soit davantage le cas chez les femmes que chez les hommes, ce qui explique sans doute pourquoi ces dames s’irritent plus rapidement de tout ce qui traîne dans la maison. Ranger améliorerait aussi la productivité, affirment des chercheurs de l’université de Princeton : le désordre ambiant tend en effet à provoquer une stimulation excessive du cerveau, ce qui affecte négativement les prestations. Mettre de l’ordre aide donc à mieux se concentrer et à mieux traiter l’information.
Au-delà du résultat, l’acte même de ranger est souvent présenté comme un exercice de pleine conscience. » On est forcé de se demander ce qui vaut la peine d’être gardé et ce que l’on abandonne sans regrets, explique Ellen Rymen. Je me retrouve parfois chez des personnes qui ont perdu prise suite à une maladie ou à une période particulièrement stressante. Un grand nettoyage leur permet de balayer bien plus que leur désordre. C’est ni plus ni moins qu’un premier pas pour reprendre le contrôle de leur vie. «
Au boulot!
– Occupez-vous d’une pièce ou armoire à la fois. Pour éviter de disperser vos efforts, prévoyez deux boîtes : l’une pour les objets qui ont leur place ailleurs dans la maison, l’autre pour ceux dont vous voulez vous débarrasser. Vous n’avez le droit de quitter la pièce – avec vos deux boîtes – que lorsque vous avez fini !
– Vous hésitez à jeter certaines choses ? Mettez-les dans une boîte que vous rangerez à l’écart dans un coin de la maison où vous ne passez pas souvent. Si vous n’avez pas eu besoin d’aller les rechercher après quelques mois, débarrassez-vous en.
– Donnez une place logique à chaque objet. Ceux que vous utilisez souvent devraient être à portée de main : moins ils sont loin, plus la probabilité est grande que vous les remettiez à leur place après utilisation.
– Faites le tri. Il n’est pas nécessaire de garder tous les dessins ou bricolages de vos enfants : conservez les plus beaux ou ceux qui ont une importance particulière, ou prenez-les en photo. Idem avec les objets dont vous avez du mal à vous défaire pour des raisons émotionnelles, comme ce trophée sportif qui date de votre adolescence ou ce vieux pull déformé que vous avait tricoté votre grand-mère : cela vous permettra d’en conserver le souvenir sans vous encombrer.
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