Quid du financement ?
Pour acheter un bien immobilier, il faut le plus souvent emprunter. Les grandes banques proposent-elles des produits sur mesure pour les résidences secondaires ? Petit tour de piste.
Les Belges affectent, en moyenne, de 200 000 à 250 000 euros à l’acquisition d’une résidence secondaire. Une somme qu’ils empruntent auprès de leur banque, dans la majorité des cas. Acheter une deuxième propriété en Belgique ne soulève généralement pas de problème, surtout si le prêt hypothécaire sur la première résidence est déjà remboursé. En cas d’acquisition immobilière à l’étranger, la situation est souvent plus complexe.
En Belgique, les banques n’aiment guère accorder un emprunt garanti par le bien acquis à l’étranger. Il ne leur est en effet guère aisé de mettre la main sur le bien en question si le client ne rembourse pas l’emprunt hypothécaire. Contracter un emprunt auprès d’une banque à l’étranger n’est pas facile non plus : le candidat acquéreur peut certes donner sa seconde résidence en garantie, mais prouver sa solvabilité représente parfois une autre paire de manches.
Pour financer l’achat d’une seconde résidence à l’étranger à partir de la Belgique, les clients intéressés ont la possibilité, depuis la fin de 2006, de recourir à leur assurance de groupe. Il leur suffit de demander une avance sur police à leur assureur afin d’utiliser une partie de l’épargne constituée. Cette avance pourra éventuellement être remboursée plus tard. Et du côté des banques ?
» Nous ne proposons pas de formules spéciales pour financer l’achat de secondes résidences, indique Ilse De Muyer, de ING Belgique. Notre offre suffit. Pour des petits montants, le client peut recourir à un prêt à tempérament classique, mais, à partir de 100 000 euros, un crédit hypothécaire constitue l’option la plus indiquée. On utilise souvent l’emprunt hypothécaire initial : après des années de remboursement, le capital est en partie reconstitué. Cette partie peut être réempruntée, au taux d’intérêt courant, sans frais de notaire ou frais de fonctionnement supplémentaires. La première résidence constitue toujours la garantie ; le nouvel achat n’est pas inclu dans l’hypothèque. »
KBC ne propose pas non plus de produit spécifique mais » examine chaque dossier et propose une solution si l’opération est justifiée du point de vue du risque, détaille la porte-parole Lies Leroy. L’une des solutions consiste à augmenter le prêt initial « .
Comme chez Fortis. » Fortis conclut aussi des contrats avec d’autres banques à l’étranger, précise Sophie Van Dooren, attachée au service des crédits. Si vous devez encore rembourser un montant important sur votre première résidence sans que celle-ci ait augmenté de valeur, le réemploi n’est pas une option. Dès lors, vous devrez prendre une hypothèque sur votre résidence à l’étranger. Pour cela, nous proposons Fortis Seconde RésidenceService. Le client se présente dans l’une de nos agences, en Belgique, et y règle toutes les formalités. Puis un intermédiaire à l’étranger recherche la banque et la formule la plus adaptée dans le pays choisi. Les frais du service sont inclus dans la proposition qui vous est faite. Si votre hypothèque court en Belgique, vous pouvez acheter une seconde résidence dans n’importe quelle région. En revanche, si la transaction se déroule via Fortis Seconde Résidence Service, vous devrez vous limiter à l’Italie, au Portugal, à l’Espagne, à la France et à la Turquie. »
A la Deutsche Bank, les clients recourent souvent au crédit Lombard pour financer leur seconde résidence. » C’est un emprunt classique dans lequel la garantie n’est pas constituée par le bien immobilier acquis, mais par le portefeuille de valeurs mobilières du client, indique Olivier Delfosse. Les conditions accordées varient en fonction de la qualité de la garantie. Seule condition : l’argent et les titres du client doivent rester à la Deutsche Bank. »
Chez Dexia, enfin, il existe un produit sur mesure. Pour une seconde résidence en Belgique, il s’agit de la formule Cap Weekend, et pour une seconde résidence en France et à Monaco, de Cap Sud. » L’inscription hypothécaire est remplacée par une assurance caution pour laquelle vous payez une prime, et par une promesse hypothécaire sous seing privé sur la seconde résidence, précise Filip Desmet, de la filiale Elantis. Si le dossier est bien préparé, tout se règle en deux semaines. Aucune hypothèque ne vient grever votre seconde résidence et les frais sont nettement inférieurs à ceux d’une inscription hypothécaire. »
Jan Jagers
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