Qui est incasable ?
Dans la Déclaration de politique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, on lit : » Le Gouvernement veillera particulièrement aux jeunes dits « incasables » en renforçant les capacités des services d’accompagnement… » Arrêtons avec ce mot » incasable « . Les guillemets n’empêchent pas de les (dis)qualifier. Cela fausse le regard qu’on leur porte. Incasable ne les désigne pas, n’est pas un diagnostic. Incasable parle des réponses inexistantes, inefficaces dans lesquelles on veut les caser. Incasable parle des professionnels et des institutions et services qui n’ont pas pu à temps se mettre à table avec eux, avec leurs familles, éducateurs, enseignants… pour organiser une prise en compte aidante. […] Ces services et institutions sont réglementées par des niveaux de pouvoir, des administrations qui peinent à penser et organiser ensemble des réponses originales. Une quasi-absence de transversalité, chacun poussant ces jeunes difficiles dans les bras d’un autre opérateur, d’un autre budget. Ecoles, politique familiale, droits des jeunes, services de santé mentale, services résidentiels de la protection de l’enfance, du secteur du handicap, de la justice, des sports et de la culture, hôpitaux, CPAS appartiennent à des niveaux de pouvoir différents qui écrivent chacun dans leur cercle les décrets d’encadrement et de subvention. La récente révision des réglementations et décrets dans un Code wallon en matière de la jeunesse a mis au jour des obstacles à des acteurs de secteurs voisins, découvertes faites à la veille de l’entrée en application du Code. C’est exactement là que l’incasabilité trouve son origine. […] Ces jeunes convoquent d’urgence la transversalité !
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