Plongée dans le monde sulfureux des agents de joueurs
Le footballgate en Belgique et les Football Leaks au plan international ont (re)mis en exergue le rôle controversé de certains agents de joueurs dans le sport le plus populaire au monde. La Mano Negra (Hugo Doc, 282 p.), le livre-enquête du journaliste indépendant Romain Molina, décrit le parcours de quelques illustres de ces intermédiaires : Juan Figer, Jorge Cyterszpiler, Teni Yerima, Kiavash Joorabchian, Gustavo Arribas, Humberto Paiva et Pini Zahavi, le facilitateur du transfert de Neymar de Barcelone au Paris Saint- Germain. Si les superagents les plus célèbres, Jorge Mendes et Mino Raiola, ne figurent pas dans cette galerie, c’est parce que l’auteur a voulu » montrer des réseaux moins connus et des affaires sans doute plus obscures « . Les dossiers évoqués sont de fait d’une grande complexité, souvent recherchée par les parties au contrat pour échapper à une fiscalité et optimiser des bénéfices. Dans ce contexte, la légalité et la morale sont parfois sacrifiées. Un agent a pu ainsi encourager la sélection de joueurs moyens en équipe nationale pour des matchs amicaux que lui-même organisait afin d’en doper la valeur marchande. Avec Pini Zahavi, c’est l’interdiction imposée à des agents de posséder des clubs, en l’occurrence Mouscron en Belgique et l’Apollon Limassol à Chypre, qui est questionnée sans trouver de réponse définitive. Une enquête précieuse qui aurait sans doute gagné à éviter la dispersion dans les parcours économico-politiques des magnats russes Roman Abramovitch et Boris Berezovsky.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici